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Les billets de January, 2012 (ordre chronologique)

Des erreurs dommageables

Il n’y a rien de pire que d’écrire pour personne. C’est pourquoi j’ai découvert avec un certain plaisir qu’un de mes articles [celui-ci] n’était pas “exempt[] d’erreurs dommageables”. Plaisir, car, au minimum, cela signifie qu’il avait été lu.
Dans une thèse de 2006 [Le Religieux dans la ville du premier vingtième siècle — La paroisse Notre-Dame Saint-Alban d’une guerre à l’autre] portant sur une paroisse lyonnaise, Natalie Malabre étudie l’action de l’abbé Remillieux, que j’avais analysé en tant que promoteur des fiançailles catholiques. A la différence de Natalie [sans h] Malabre, je ne m’étais pas appuyé sur des archives, mais sur de la littérature secondaire : j’ai donc raté une bonne partie du sens que les fiançailles avaient pour Remillieux, et le rôle qu’elle jouaient pour les « Compagnes de Saint-François ».
D’où l’intérêt, toujours, de s’appuyer sur des sources primaires.
[Note : je constate avec amusement que l’auteure, en citant mon article, se trompe d’année, en l’indiquant publié en 2003. Il y aurait donc pire que de ne pas être lu… être mal cité ?]

Et sans transition… une page de pub

  • Cette page de pub, ce sera ce portrait flatteur paru dans Sciences Humaines (numéro de février 2012), par Marie Deshayes — qui a bien perçu ma fausse modestie.
  • En ce jour où un juge aux affaires familiales a rendu possible d’appeler son enfant Daemon, vous trouverez, sur le site de La Vie des idées un entretien vidéo réalisé avec Pauline Peretz. 5 questions sur les prénoms : Le prénom, support personnel de l’identité ?

  • Si vous êtes lecteur du magazine Marie-France, vous trouverez, autour de la page 70 du numéro de février 2012, un article de Stéphanie Torre sur Sociologie des prénoms
  • La transparence dans les recrutements

    Depuis la mise en place du wiki-auditions, en 2007, on en sait un peu plus sur le recrutement en sociologie-démographie, parce qu’il est possible d’avoir une information synthétique sur la composition des comités de sélection, la liste des auditionnés et autres classements.
    Certains département de sociologie résistent encore. L’année dernière, un comité de Paris13 n’avait pas voulu diffuser le classement auquel il avait aboutit. Un autre comité, à Reims, avait fait de même, restant sourd aux demandes de la communauté des sociologues.
    Les raisons de ce refus de la transparence sont diverses, mais un argument revient souvent : “c’est illégal de diffuser le classement avant que le Conseil d’administration se soit prononcé”.
    Cet argument est fallacieux : quand des avocats examinent les textes juridiques régissant le recrutement universitaire, il concluent que cet argument ne tient pas la route. Quand des juristes se demandent si la diffusion des classements est légale, ils concluent que oui, la diffusion des classements est légale.
    De plus, « Le rapport 2010 du comité de suivi de la loi LRU écrit : En outre, l’autonomie des universités doit aller de pair, là encore, avec une exigence de transparence des établissements sur leurs pratiques et critères de recrutement et d’évaluation. »
    Enfin, vous trouverez tout cela, et bien plus, sur le site de l’Opération Poste de la SMAI.
    En espérant que les derniers récalcitrants à la diffusion de l’information entendent cela…

    Proximités disciplinaires

    Comment, en France, est organisée la proximité entre disciplines universitaires? Est-ce que la psychologie et la sociologie sont proches ? Est-ce que la géophysique et la géographie partagent beaucoup ?
    On pourrait regarder “qui cite qui” dans les articles académiques. On peut aussi estimer la proximité à partir du travail du Conseil national des universités. Pour devenir Maître de conférences, en France, il faut être “qualifié” par une section du CNU au moins. On peut l’être dans deux sections ou plus. Et certaines sections partagent des qualifiés. La 04 (science politique) et la 19 (sociologie, démographie) partagent des qualifiés. La 25 et la 26 (mathématiques) aussi.
    Et au niveau global ?

    Au niveau global [lien vers le PDF], il apparaît deux groupements bien séparés. Avec des intermédiaires, comme l’économie, la gestion, les STAPS, la psychologie, avec un pied dans les lettres, un pied vers les maths ou la médecine.
    Je me suis servi ici, outre du package igraph de R, de données qui ne concernent que les doubles qualifs MCF.

    Origine des données : Thomas (Loic) et Rossi (Pasquin) “Etude de la promotion 2011 des qualifiés aux fonctions de maître de conférences et de professeur des universités“. Ministère de l’enseignement supérieur et de la Recherche, DGRH A1-1

    Sarkozy, Le Pen, la présidentielle

    Les relations entre préférences partisanes ne sont pas simples. Voyons par exemple ce qui se passe entre le premier et le deuxième tour des présidentielles de 2007. Le graphique suivant essaye de mettre en relation trois choses. Chaque point représente une commune. La couleur du point est fonction de la proportion de votes que reçut Le Pen au premier tour des présidentielles de 2007. L’abscisse des points correspond à la participation au 2e tour (la proportion de votes exprimés parmi les inscrits). L’ordonnée correspond à la proportion des votes des inscrits que reçut Sarkozy au 2e tour.

    Les communes qui avaient “beaucoup” voté pour Le Pen (en bleu) se trouvent être, au 2e tour, des communes avec une participation plutôt faible, mais avec un vote pour Sarkozy plutôt fort. À l’inverse les communes “rouges” se trouvent être relativement plus participantes, mais votant plutôt faiblement pour Sarkozy.
    Ce graphique considère que les communes sont toutes équivalentes : j’aurai pu — mais le devai-je — ajouter une quatrième variable, et faire varier la taille des points en fonction de la taille de la commune.