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Argent politique : le medium et son message

L’argent n’est pas seulement un “moyen universel d’échange”. Il circule, et sa capacité à circuler rapidement, sa “liquidité”, est probablement un élément essentiel. Certains ont pris appui dessus pour faire circuler autre chose avec l’argent.

Dans un article de 1994, Messages sur billets de banque. La monnaie comme mode d’échange et de communication, l’ethnologue italien Fabio Mugnaini passait ainsi en revue les usages des billets de 1000 lires (50 centimes d’euro) :

C’est une expérience courante, pour qui vit en Italie, de trouver des billets qui portent des écrits, des dessins, des messages disparates (…) La présence de textes renvoyant à des formes métriques et à des genres narratifs de la tradition orale, l’existence de messages impliquant des croyances populaires de nature magico-religieuse m’ont conduit à explorer, en ethnologue, ce chapitre de culture populaire qui circule de main en main et à faire l’hypothèse qu’il s’agit là d’un nouvel objet ethnographique à traiter comme une forme contemporaine de création culturelle.

Les billets ont donc plusieurs qualités qui aident leur transformation en posttites, en tracts, en dazibaos (dazibaii ? dazibaa)… : ils ont longtemps servi aux États à diffuser certains messages (slogans, symboles, souveraineté…), ils sont en papier (avec un espace blanc pour les filigranes), peuvent être de faible valeur (n’échappant donc pas à la souillure) et surtout, au contraire de la feuille blanche, ont quand même trop de valeur pour être jetés si souillés.

On trouve donc d’autres pays que l’Italie pré-Euro où les messages sont fréquents. Au Brésil, sur les coupures de 2 reais.

Aux Etats-Unis, moins fréquemment, sur les billets de 1 dollar [exemples : 1 2 3 4…]

Mais un correspondant, Ben, après avoir lu un billet récent (sur les marquages de la monnaie), attire mon attention vers deux exemples intéressants. En Chine et en Iran, les messages sur les billets servent à contourner la censure politique :

Adeline Cassier sur son blog, chinopsis, récemment, écrivait, qu’en Chine, suite à son interdiction, le Falun Gong diffusait sa propagande ainsi : “messages spirituels et slogans anti-Parti sont écrits, et même imprimés, sur des billets de banque, et ainsi garantis de ne pas finir à la poubelle comme de simples tracts” — car ces billets ont une valeur…
billet banque falun gong
Extrait : “Dieu ne veut plus du Parti Communiste, quitter le Parti, c’est conserver la vie”
[Voir aussi ce billet ]
Il semble que cette pratique ait été théorisée par le mouvement : S’il faut en croire un site internet : « Le 25 février 2006, Li Hongzhi a déclaré à ses adeptes : “Ecrire sur les billets de banque ‘Vive le grand le falungong’, ‘Quitter le Parti communiste chinois’ constitue, selon moi, une excellente méthode de diffusion de nos idées dans la mesure où les billets ne peuvent être ni jetés, ni détruits.“. »

Le Monde mentionnait, en passant, un usage similaire en Iran :

La coupure était couverte d’une écriture verte. “C’est notre nouveau mode de communication, a-t-elle dit en riant. Comme on nous a coupé les SMS, les portables et censuré les sites Web, on écrit des messages sur les billets de banque.” Voilà ce que disait celui-ci, en l’occurrence un poème: “Cette poussière, c’est toi [M.Ahmadinejad a traité dimanche ses adversaires de poussière], La passion, c’est moi, L’amant désespéré, c’est moi, La cruauté, c’est toi, L’aveuglement, c’est toi, Je suis téméraire et je suis impétueux, L’Iran est à moi.
source

Je n’ai pas réussi à trouver des usages semblables en URSS, dans l’Allemagne nazie ou en France occupée… et pourtant, je suis persuadé que des collectionneurs ont de tels billets “à message”… Mais peut-être que les billets, à ces époques et dans ces pays, n’étaient que des “grosses coupures”, qui ne circulaient pas aussi facilement que les toutes petites coupures supports de messages.

En gros : je cherche à remplir ce graphique :
argent-message

(Merci Ben !)
Mise à jour : sur flickr : funny money, money graffiti et the defaced presidents… mais ces messages sont ironiques (et ne semblent pas être liés à une forme de résistance)

Paramonnaies

Il y a environ deux mois, ce reportage du journal télévisé de NBC, sur une monnaie locale, a suscité en moi un petit intérêt.

[flashvideo file=https://coulmont.com/blog/fichiers/2009/nbc-localmoney-20090426.flv width=320 height=240 /]

D’autres monnaies d’usage local nous entourent. A l’école (du moins il y a une trentaine d’année) les billes pouvaient jouer parfois un petit rôle monétaire. Les “bons points” pas vraiment : du moins, je ne me souviens pas d’échanges autre que Instituteur Elève. Mais un peu plus tard les tickets de cantine (ou tickets de Pot à Ulm), les cartes “monéo”, les tickets restaurant… pouvaient constituer des monnaies d’échange.
Un économiste, Jérôme Blanc, a consacré sa thèse aux monnaies parallèles. Je vais ici le citer :

[un groupe] se compose d’instruments créés par des organisations de type commercial (entreprises, banques, etc.) ou administratif (prisons, armée).
Il peut s’agir de monnaies de nécessité, de monnaies dites «!privées!» dans le cadre d’une organisation officielle de la concurrence des émetteurs monétaires, mais aussi de systèmes de points d’achat mis en place par des commerces afin de fidéliser leur clientèle, des unités de compte créées ad hoc pour assurer un fonctionnement comptable détaché de l’inflation d’un pays ou des vicissitudes des taux de change, etc.
Il peut s’agir aussi voire surtout de bons d’achat à validité limitée, c’est-à-dire d’instruments permettant d’acquérir des biens ou d’accéder à des services selon des modalités que la loi a restreintes. Ces contraintes limitent la validité de l’instrument dans le temps, dans l’espace, dans le choix des biens et services, ainsi que dans les personnalités morales et physiques qui l’emploient et dans celles qui l’acceptent. Les titres de services comme par exemple les titres restaurants émis par des entreprises privées sont des bons d’achat à validité limitée.

Ce qui m’intéresse en ce moment, sans que je puisse y consacrer plus de temps, est le point suivant :

Par ailleurs, l’existence des paramonnaies n’est généralement pas perçue comme perturbante par les autorités monétaires nationales, tout simplement car les paramonnaies ne sont pas perçues par elles comme quelque chose de monétaire, à la différence des monnaies étrangères ou des monnaies locales par exemple. C’est ainsi que les pouvoirs publics avalisent et encouragent, en France notamment, la création de bons d’achat à validité limitée tels que des chèques culture, les titres restaurant, les chèques Lire, etc. Ces bons d’achat à validité limitée sont destinés à orienter une consommation de biens ou de services en ciblant les personnes susceptibles de les employer et les structures susceptibles de les recevoir. Les monnaies de cercles, quant à elles, ne sont pas perçues comme dangereuses tant qu’elles restent confinées dans un cercle restreint de personnes ou de structures.

Marquer la monnaie

La lecture des ouvrages et articles de Viviana Zelizer est réjouissante, toujours. Son attention sociologique aux pratiques et son attention au droit font toujours réfléchir.
Ainsi le marquage quotidien des monnaies : piles de centimes à côté de la porte d’entrée (pour faire l’appoint à la boulangerie), billets placés dans une boîte en fer (pour autre chose ?), jolis billets tout neufs pour les étrennes du doorman, argent de poche dans une tirelire…
Il existe aussi des marquages un peu moins quotidiens, des sortes d’inscriptions. Un site internet — http://www.wheresgeorge.com/ — “Où est George (Washington)”, se promeut en marquant d’un tampon certains billets d’un dollar. Si vous tombez sur un billet marqué par ce tampon, vous pourrez, en tapant son numéro d’identification, voir où il a circulé avant. (plus d’infos ici)
Flickr est plein de billets tamponnés :
http://www.flickr.com/photos/eclecticlibrarian/1262876193/
source : EclecticLibrarian sur flickr

 
En France le marquage commercial de la monnaie est, depuis une vingtaine d’année, interdit. L’article R.642-4 du Code pénal est rédigé ainsi :

Le fait d’utiliser comme support d’une publicité quelconque des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal en France ou émis par les institutions étrangères ou internationales habilitées à cette fin est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 2e classe.
Les personnes coupables de la contravention prévue au présent article encourent également la peine complémentaire de confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou de la chose qui en est le produit.

Si j’ai bien compris, il me semble que cette interdiction de se servir des pièces pour en faire des supports publicitaires date d’un décret du 11 août 1987, n°87-658 [texte en PDF]. Ce décret avait lui-même eu pour déclencheur l’initiative commerciale de deux étudiants : ils avaient créé des pastilles autocollantes pour les pièces de 10F. (Leur société s’appelait “Pile ou pub”) [mes seules informations se trouvent ici].
10frpub
source de l’image

2francs-publiciteOn trouve parfois sur e-bay des pièces ainsi marquées d’un autocollant (voir ci-contre).

Les archives ministérielles doivent, sur le processus ayant conduit au décret, être intéressantes : ce marquage temporaire par pastilles adhésives était vu comme une atteinte à certaines qualités de la monnaie.

 
Retournons de l’autre côté de l’Atlantique. L’idée que la monnaie puisse se transformer en un support publicitaire n’a pas disparu. On trouve même un dépot de brevet récent : “Method on advertising on currency”, par Martin A. Urban.
ad-on-money
(source : uspto.gov)

 
Sautons enfin un peu au sud. Au Pérou les agents de change ont pris l’habitude de marquer, d’un tampon, les billets qu’ils échangent et ce tampon sert de garantie : le billet faux, ils le reprennent.
perou-marquage
source de la photo

 
Je n’ai pas de conclusions à apporter à ces exemples. Ils ont simplement pour but d’insister, ou de porter l’accent, non pas sur le caractère uniforme du médium “monnaie”, mais sur les pratiques d’authentification, d’inscription, de modification… réalisées pour ôter cette uniformité. Parfois pour s’assurer de la valeur de la monnaie, parfois pour s’appuyer sur sa liquidité et sa capacité à passer de main en main et d’oeil en oeil.
Pour en savoir plus, et changer de perspective sur le monde, il faut lire La signification sociale de l’argent. On peut aussi lire Sociologie de l’argent de mes collègues vincennois Lazarus et de Blic.

Ouvertures, fermetures : la vie des magasins sexy

Autour de la Saint-Valentin s’ouvre une poignée de magasins qui se consacrent à la vente de lingerie et de gadgets. On en repère l’ouverture à Lille, dans l’Ariège, dans l’Aude… Ce sont à chaque fois des petites surfaces, des petites boutiques de centre ville. La multiplication des articles fait penser à un marché en croissance… mais c’est probablement un effet d’optique.

Dans l’Ariège, à Lavelanet, d’après la Dépêche du Midi, un coin coquin fait revivre une triste rue du centre ville :

Triste la rue de Verdun (ex-rue des Marchands), avec sa majorité de rideaux tirés, magasins fermés ? Pas sûr, pas vraiment, car des commerces, il en reste encore quelques-uns et ils valent le détour, tant par l’accueil qui est réservé que par la qualité des services et produits proposés.
(…)
Après avoir descendu quelques marches, en sous-sol, le coin coquin. « Je ne suis pas sex-toy ni poupée gonflable, je suis pour le coquin, on peut avoir tout pour s’amuser sans passer à l’extrême, se faire des mises en scène, des scénarios en tenues rêvées ou fantasmées, érotiques, sensuelles, ça met du piment. »

A Lille, dans le quartier du Vieux-Lille, a ouvert une boutique “dédiée aux plaisirs féminins, “Pink”. L’article de Nord Eclair précise :

Pour lancer son entreprise, la jeune femme a bénéficié de plusieurs dispositifs. Tout d’abord elle a été épaulée par la Mission locale de Villeneuve d’Ascq et la Boutique de gestion d’espace (BGE) l’a aidée à monter son dossier. Elle a également proposé son projet devant le Clap (Comité local d’aide aux projets) et le jury lui a accordé une aide financière de 2 500 E. Elle a pu bénéficier d’un prêt au taux zéro grâce à Initiative-clé. Des aides précieuses pour financer les nombreux travaux pour sa boutique.

On trouve aussi d’autres informations sur le site de la Mission locale. Les boutiques proposant lingerie et jouets pour adultes ne rencontrent donc pas toujours l’opposition des administrations. Et c’est peut-être quelque chose de nouveau, même si les aides financières semblent plus difficiles à obtenir pour des magasins plus “classiques” :
carol-ive-lehavre3A l’ouest, au Havre, c’est une boutique plus traditionnelle qui a ouvert récemment, et là encore sans opposition virulente de la mairie (voir l’extrait ci-contre). Les propriétaires du magasin “Carol’Ive” ont néanmoins dû changer en partie le nom de leur boutique, de “sex-shop” en “lover-shop”. Comme les magasins précédents, ils ont eu droit à un article dans la presse locale, célébrant leur ouverture. Mais aucune mention de subvention n’est mentionnée.
carol-ive-lehavre carol-ive-lehavre2

Pour un autre article, sur l’ouverture d’un magasin de Dieppe, “Eros boutique”, suivez ce lien.

Si l’on arrive à repérer l’ouverture de plusieurs magasins autour de la Saint-Valentin, c’est que, pour certains journalistes : Le phénomène des cadeaux coquins est (…) bien sensible à l’occasion de cette fête des amoureux écrit Le Bien Public :

« Deux semaines avant le 14 février, les premiers clients viennent pour acheter des cadeaux pour la Saint-Valentin, remarque Elisabeth Guillaume-Reisser, gérante du magasin Erotika à Dijon. La plupart ont un budget entre 10 et 50 euros. Nous avons aussi des commandes spéciales de jeunes adultes qui veulent être sûrs d’avoir le produit désiré à temps. » Vendeuse spécialisée dans le domaine depuis 30 ans, elle explique aussi que certains clients de passage s’y prennent au dernier moment, « soit la veille ou l’avant veille ». Une tendance soutenue à Planet Dream, où Nathaly note que « l’affluence augmente jusqu’au jour de la Saint-Valentin inclus. Cette année, les gens n’hésitent pas à dépenser ».

Les éventuelles réticences des “riverains” (et des commerçants déjà sur la place) à l’ouverture de magasins sexy sont souvent passées sous silence. Dans un article de La Dépêche du Midi, sur un magasin nommé « La Tentation des anges » à Carcassonne, on trouve quand-même trace d’un petit énervement :

Ce qui est sûr, c’est que cette boutique, à peine ouverte, attise les curiosités et n’est pas du goût de tout le monde. La communauté catholique, par exemple, s’émeut de son appellation et de l’usage du mot « anges ». Il est même question d’une pétition… Pourtant Stéphane Cogan a voulu faire quelque chose de sucré, et rien de piquant. En outre, il répond à un manque. On parle souvent d’absence d’équipements sportifs, piscine, patinoire ou club-house. Eh bien pour le sport en chambre, c’est une affaire réglée !
source : l’éroti-coquin a pignon sur rue

[Mise à jour du 17 février 2009 : un article du Midi Libre sur la boutique Tentations des Anges compare cette dernière avec le sex-shops “classique” de Carcassonne.]
Dans le même ordre de protestations, un correspondant attentif attire mon attention vers un blog du magazine Le Pèlerin, dans lequel un thérapeute catholique se plaint : la radio NRJ offre des canards vibrants à des mineures pour la Saint-Valentin.

NRJ mobile offre un sex toy aux mineures
(…)ces “plus produits” sont vendus pour la saint Valentin, la fête des couples et des amoureux normalement synonyme d’un bon et heureux moment partagé ensemble. Avec son calendrier et son sex toy, NRJ Mobile renvoie chacun vers des “plaisirs” tristement solitaires. Elle est glauque la saint Valentin avec NRJ Mobile !

Si les ouvertures de magasins sont souvent annoncées dans la presse locale, les fermetures le sont beaucoup moins. Or déménagements, mutations, envie d’ouvrir un nouveau commerce… conduisent nombre de ces petites boutiques à fermer. Une correspondante (du Sud de la France) m’annonce par exemple récemment :

« Aujourd’hui, je vends non seulement un bail commercial, mais aussi un stock et le plus important : une clientèle! »

Les agences d’intérim industriel

Ce matin, dans le New York Times, un article sur les Google Maps Mashups, à savoir, en bon français, la réunion des facultés cartographiques du Grand Oracle Omniscient Gardien des Longitudes et de l’Elévation [dit G.O.O.G.L.E.] et de données externes :

the Web mapping revolution began in earnest two years ago, when leading Internet companies first allowed programmers to merge their maps with data from outside sources to make “mash-ups.” Since then, for example, more than 50,000 programmers have used Google Maps to create mash-ups for things like apartment rentals in San Francisco and the paths of airplanes in flight.
source : With Tools on Web, Amateurs Reshape Mapmaking

Après avoir, récemment, utilisé les services de mapbuilder pour cartographier les établissements scolaires de Paris (voir ce billet), voilà que j’y reviens, avec un mashup des “agences d’intérim industriel” de la région de Chicago, en appui au travail de doctorat de Sébastien Chauvin, “Agences de travail journalier et mouvements sociaux de travailleurs précaires à Chicago”.
agences d’intérim industriel - officiellement baptisées de day labor
Cliquez pour zoomer… (attention – Safari sous OS X peine un peu), la carte complète est sur https://coulmont.com/chauvin.html

J’ai utilisé la même méthode qu’avec les écoles parisiennes mentionnées plus haut : à partir d’une liste d’adresses au format EXCEL, mapbuilder géolocalise et crée une googlemap. Ensuite, il est possible de décorer à sa sauce : par exemple, ici, la majorité des agences est en rose-transparent, ce qui permet de différencier les agences proches les unes des autres. Cette carte n’a, ici, qu’un but d’illustration, mais les connaisseurs de Chicago, qui s’amuseront à zoomer et à voyager sur la carte, reconnaîtront des différences entre quartiers : le “South Side”, dans son acception large, au sud de la E ou W 26th st., est vide d’agences. D’autres quartiers semblent bien mieux fournis.
Il manque à cette carte quelques calques, représentant par exemple les frontières des différents quartiers de Chicago et leur composition raciale. Je n’ai pas encore compris comment ajouter rapidement les données du recensement (c’est possible avec Google Earth, mais plus difficile avec Google Maps, apparemment).
Celles et ceux que les agences d’intérim industriel passionnent ne manqueront pas d’assister à la soutenance prochaine de la thèse de Sébastien Chauvin, où seront révélés tous les mystères qui demeurent…