Le vote par procuration s’est diffusé au cours des dernières décennies. À partir de l’Enquête participation électorale (Insee, 2017) j’établis que cette modalité alternative au vote direct renforce la participation électorale des classes supérieures et donc les inégalités de participation électorale. Les jeunes adultes s’investissent plus dans la procuration alors même qu’ils forment les cohortes importantes d’abstentionnistes. Le vote par procuration, du moins lors de la séquence électorale de 2017, rend compte de la sur-participation des cadres et des plus diplômés : sans la procuration, leur taux de participation est égal à celui des catégories intermédiaires. Mobilité et ressources sociales sont en interaction : le vote par procuration est la modalité à laquelle ont recours des électeurs mobiles du haut de l’échelle des ressources sociales, la mobilité des moins dotés ayant pour conséquence l’abstention. La procuration rend ainsi possible une participation électorale « à distance ».
Références : « In absentia. Le vote par procuration, une participation électorale à distance ? », Revue française de science politique, 2020, 70(3-4), p.469-488
Article en ligne sur cairn.info
Pour aller plus loin :
-
Vidéo résumé de l’article. - La procuration, un vote de classe, article pour metropolitiques
- Un homme, deux voix, article pour la vie des idées
- sur le blog : des billets sur la procuration
Cet article a été cité dans quelques rapports parlementaires et propositions de loi :
- Le vote à distance, à quelles conditions ?, 16 décembre 2020, Sénat
- proposition de loi organique visant à moderniser les modalités de vote à l’élection du président de la République, 11 mars 2021, Sénat
- proposition de loi visant à moderniser les modalités de vote pour les scrutins électoraux et les opérations référendaires, 30 mars 2021, Sénat