Note critique parue dans Archives de sciences sociales des religions (2006, n°136, p.103-114) au sujet de ces ouvrages :
- Stephen BATES, A Church at War : Anglicans and Homosexuality, Londres, I.B. Tauris, 2004, 248 p., bibliographie, index
- Hélène BUISSON-FENET, Un sexe problématique : L’Église et l’homosexualité masculine en France (1971-2000), Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes, coll. « Culture et Société », 2004, 248 p.
- Richard HASBANY, ed., Homosexuality and Religion, New York, Harrington Park Press, 1989, 231 p.
- Ronald E. LONG, Men, Homosexuality and the Gods : An Exploration into the Religious Significance of Male Homosexuality in World Perspective, New York, Harrington Park Press, 2004, 178 p.
- Dawne MOON, God, Sex and Politics : Homosexuality and Everyday Theologies, Chicago – Londres, The University of Chicago Press, 2004, 281 p., bibliographie, index
- Scott THUMMA, Edward R. GRAY, eds., Gay Religion, Walnut Creek (CA), Altamira Press, 2004, 454 p., bibliographie, index
- Melissa M. WILCOX, Coming Out in Christianity : Religion, Identity and Community, Bloomington (IN), Indiana University Press, 2003, bibliographie, index
- Michelle WOLKOMIR, Be Not Deceived : The Sacred and Sexual Struggles of Gay and Ex-Gay Christian Men, New Brunswick (NJ), Rutgers University Press, 2006, 226 p., bibliographie, index
L’homosexualité (le terme lui-même est forgé vers 1870) se constitue au moment même où le processus de sécularisation et de laïcisation s’accélère. Mais au cours du dernier vingtième siècle, alors que la médecine (et plus spécifiquement la psychiatrie, la psychologie, les psychothérapies…) mais aussi le droit, cessent de considérer que l’homosexualité entre dans leurs champs de compétence, cette même homosexualité semble entrer de plus en plus dans le champ religieux. Aux États-Unis, depuis le début des années quatre-vingt dix, la question du « mariage gay » est ainsi devenue un enjeu des définitions d’une moralité publique ou de la place de normes religieuses dans l’espace public. C’est que l’homosexualité avec laquelle a eu à traiter l’Église catholique ou les « denominations » protestantes américaines n’est plus le « vice privé », mais une identité publique.
Comment se gère ce passage du péché à la revendication politique, comment l’homosexualité s’insère au cœur de l’espace religieux ?