Anthropologies (suite – 2)
L’occupation de “l’Amphi A1” de l’université Paris 8 (Vincennes – Saint-Denis) continuait encore hier jeudi. Je suis passé voir l’organisation des activités hier après-midi. Devant la salle, baptisée “Zone libérée“, quelques tables servaient de présentoir aux revendications des étudiants d’anthropologie, et une autre aux revendications d’un autre groupe d’étudiant-e-s, autour de ce qu’on appelle informellement une “affaire de voile” (qui donne aussi lieu à nombre de tracts).
C’est principalement autour de l’Amphithéâtre que les tracts sont affichés, et que des espèces de dazibao tentent de replacer les revendications dans un contexte plus général de lutte anticapitaliste. Pour une série de tracts et d’affiches (PDF), consultez ce document. Le cadrage des revendications semble cependant s’effectuer, pour le moment, au moyen d’une tentative de publication périodique, L’Anthrop occupant où plusieurs étudiants, ainsi que le “capitaine” du département d’anthropologie, exposent les raisons de leur action.
Sur ces événements, l’Humanité écrivait :
Université Paris VIII
Anthropologues en action
La tension monte à Paris-VIII. Depuis le 21 mars, plusieurs dizaines d’étudiants du département d’anthropologie de l’université dyonisienne occupent 24 heures sur 24 un amphithéâtre. En cause : la refonte de leur cursus, dont l’existence même est menacée par l’application de la fameuse réforme dite LMD (licence maîtrise mastère). Selon le projet défendu par la présidence de l’université, l’anthropologie serait, lors des deux premières années du cycle, une discipline « mineure » (optionnelle) intégrée au département de sociologie. Elle deviendrait « majeure » uniquement en troisième année. Mais pas plus. « Comme le laboratoire de recherche a été fermé l’année dernière, précise un étudiant, aucun mastère d’anthropologie n’est prévu dans le projet… » Passé la surprise, la présidence de l’université s’est voulue plutôt conciliante les premiers jours, laissant les étudiants occuper les salles, organiser des conférences d’information et des actions culturelles. Peu à peu, le mouvement s’est intensifié. Et les relations entre direction et élèves se sont tendues. Depuis mercredi, le rectorat demande aux vigiles d’assurer une présence jour et nuit, ajoutant à la tension. « La nuit dernière, raconte un étudiant, la direction a fait sonner l’alarme incendie de 23 h 30 à 4 heures du matin, histoire de nous faire ch… C’est dire l’ambiance qui règne ici ! » L. M.
Celles et ceux qui souhaitent lire une réflexion plus générale sur l’avenir de l’anthropologie liront avec intérêt le blog de François Briatte, et les chanceux qui, en France, ont accès à Jstor consulteront avec intérêt un article de Hirsch, Sacrifice for the Cause: Group Processes, Recruitment, and Commitment in a Student Social Movement, American Sociological Review, October 1990, 55: 243-254.
mise à jour : un message sur le forum de Télérama, le collectif Local des Anthropotes est présent sur internet.