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Anthropologies (fin)

Billet publié le 11/04/2005

Juste pour celles et ceux qui apprécient la situation du département d’anthropologie de l’université Paris 8 (Vincennes – Saint-Denis), voici, juste à un clic de distance, la lettre ouverte du maître de conférence entré en grève de la faim il y a quelques semaines.
Extrait :

mise à jour Un article de Libération reprend les revendications de la partie “occupante” des anthropologues de Paris VIII :

L’anthropologue, espèce menacée à Paris VIII
La réforme LMD pourrait causer la fermeture du laboratoire de Saint-Denis
Par Mourad GUICHARD
mardi 12 avril 2005

Le laboratoire d’anthropologie de l’université Paris- VIII-Saint-Denis pourrait fermer ses portes dès la rentrée prochaine. A l’origine de cette décision, la réforme des études supérieures dites LMD (licence, maîtrise, doctorat) dont l’entrée en vigueur pourrait aboutir à ce qu’une seule université parisienne offre un «pôle d’excellence» en anthropologie. Resterait aux autres un cursus en sociologie où l’anthropologie aurait une place secondaire. Pour la vingtaine d’étudiants ­ sur un effectif de 540, chercheurs compris ­ qui occupent depuis le 21 mars l’amphithéâtre A1, les raisons sont plus profondes. «Cette filière n’est pas immédiatement rentable. Sauf à signer d’improbables conventions avec Michelin ou McDonald’s», ironise Mathieu, 19 ans. Lorsque l’on aborde le problème au coeur de ce grand amphithéâtre au sol jonché de couettes, les visages s’assombrissent. «Si cette réforme passe, il me faudra tout reprendre à zéro», s’inquiète Aina, une autre étudiante. Des craintes renforcées par la présentation des cursus 2005-2006 qui tend à officialiser cette disparition. «Les professeurs d’anthropologie devraient intégrer les filières socio. Donc, très concrètement, nous disparaissons», affirme Louise, 20 ans, originaire de Caen.

Les mouvements de protestation à Paris-VIII-Saint-Denis s’accompagnent traditionnellement d’un cortège de revendications. Ici, intermittents, chercheurs, sans-papiers, lycéens et précaires parlent d’une même voix et occupent l’amphithéâtre à tour de rôle. «Finalement, nous nous battons tous contre une politique précise», explique Mathieu.

Prochaine étape attendue, la réunion, vendredi, du conseil d’administration qui devrait émettre un avis sur le futur programme. S’il se positionne pour le maintien du cursus anthropologique, ce sera un point d’appui supplémentaire pour intervenir auprès du ministre, seul décisionnaire en la matière. «Rayer de la carte de Paris-VIII une discipline qui a permis au patrimoine mondial de s’enrichir des travaux de Georges Balandier, Claude Lévi-Strauss et Maurice Godelier me semble tout à fait contestable», proteste Hervé Bramy, président (PC) du conseil général, dans un courrier au ministre de l’Education.
 http://www.liberation.fr/page.php?Article=288959

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