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Jim West, maire de Spokane

Billet publié le 11/05/2005

Jim West, le maire de Spokane (200 000 hab.), dans l’Etat de Washington, est un Républicain qui a bâti toute sa carrière sur la loi, l’ordre et les “family values”. Ancien sheriff adjoint, ancien député puis sénateur du parlement de l’Etat de Washington (et sénateur-républicain en chef en 2003), il a été élu maire de Spokane il y a moins de 2 ans.

West opposed gay rights, abortion rights and teenage sex during his legislative career. He made headlines in 1990 when he proposed marriage from the floor of the Senate to Ginger Marshall while she was visiting the Capitol. Their marriage ended five years later and they had no children.
source : Mayor embroiled in sex scandal was known as a tough customer, By NICHOLAS K. GERANIOS, ASSOCIATED PRESS WRITER

Pour mieux comprendre la constance des choix législatifs de West Voici un exemple des mesures qu’il a soutenues :

On Christmas Eve 1985, Gov. Booth Gardner signed an executive order banning discrimination in state hiring based on sexual orientation. West and 14 other Republicans responded by introducing a bill in January 1986 that would have barred gay men and lesbians from working in schools, day-care centers and some state agencies. The bill called for screening prospective employees for sexual orientation and firing state workers whose sexual identities became known. The bill failed. Also in 1986, West voted to bar the state from distributing pamphlets telling people how to protect themselves from AIDS during sex.
West opposed gay rights bills introduced in 1985 and 1987. In 1989, West opposed a proposal to expand a needle exchange program to protect people from AIDS from Pierce County to the entire state. In 1990, as part of a bill on AIDS education, West proposed that teen sex be criminalized. The bill, written by the abstinence group Teen Aid, would have made sexual contact a misdemeanor for unmarried teenagers under 18. Sexual contact was defined as “any touching of the sexual or other intimate parts of a person” for sexual gratification. West voted in 1998 for the Defense of Marriage Act, which defined marriage as between a man and a woman. Gov. Gary Locke vetoed the bill, but the Legislature overrode his veto. As Senate majority leader, West and other Republicans in 2003 bottled up the gay-rights bill in committee and it died. As Spokane’s incoming mayor in November 2003, West said he’s opposed to extending City Hall benefits to domestic partners, citing the cost. In April 2005, the City Council approved domestic partner benefits in a 5-2 vote, enough to withstand a mayoral veto.

Quelle ne fut pas la surprise, lorsque, jeudi dernier, le Spokesman Review de Spokane consacra plusieurs pages aux aventures homosexuelles de West, avec des accusations de “pédophilie” remontant aux années 1980 quand il était chef scout (le terme de pédophilie est largement utilisé aux Etats-Unis pour parler de relations entre un adulte et des adolescent-e-s). Il semble que West ait passé ses soirées sur gay.com à essayer de rencontrer de jeunes adultes et à leur offrir des stages à la mairie de Spokane. Il a été piégé par le Spokesman Review, où un enquêteur s’est fait passer pour un jeune homme de tout juste 18 ans…
Au contraire du gouverneur du New Jersey, qui, l’année dernière, a fait son coming out en utilisant une phrase concoctée par le Human Rights Campaign chargée de réinscrire l’orientation sexuelle dans l’ambiance patriotique, “I am a gay American“, West a été outé à son corps défendant. Je m’intéresse peu aux dimensions éthiques de l’outage ou au type de journalisme pratiqué par le Spokesman Review, ou à la moralité de West. M’intéresse beaucoup plus un rapprochement du type d’existence que West menait avec un ouvrage fondamental du sociologue Laud Humphreys, Tearoom Trade, une étude des relations sexuelles entre hommes dans les toilettes publiques (cette étude, d’ailleurs, avait eu lieu dans l’Etat de Washington).
Humphreys dans T.T. en arrive (après tout un travail que je ne décrirai pas ici) à proposer une expression lui permettant de décrire le comportement, les opinions éthiques et politiques…, des hommes pratiquant en cachette les fellations dans les toilettes publiques. Il les décrit comme vivant derrière un “Breastplate of Righteousness“, a “protective shield of superpropriety” (un bouclier protecteur de surconformité).

Motivated largely by his own awareness of the discreditable nature of his secret behavior, the covert deviant develops a presentation of self that is respectable to a fault. His whole lifestyle becomes an incarnation of what is proper and orthodox. In manners and taste, religion and art, he strives to compensate for an otherwise low resistance to the shock of exposure.
Humphreys (Laud), Tearoom Trade, chapitre 7.

[yarpp]

3 commentaires

Un commentaire par Samuel (11/05/2005 à 12:13)

L’analyse de Humphreys me semble largement insuffisante pour “expliquer” James West, qui outrepasse de beaucoup la simple protection de sa vie privée par ses choix législatifs. Le contexte social de nos jours est fort différent de celui dans lequel a travaillé l’auteur de “Tearoom Trades”. Ainsi, l’homophobie déclarée encourage le retour de bâton et l’outing, et l’acharnement de West le faisait courir à sa perte.

Un commentaire par Gratyn (16/05/2005 à 23:41)

Alors, Vanneste serait juste un pédé honteux ?

Un commentaire par Samuel (18/05/2005 à 13:35)

Il mériterait qu’on se penche sur ses appels téléphoniques – si ça pouvait éveiller le moindre intérêt !

L’étude de Humphreys permet effectivement de le réinscrire dans un cadre sociologique qui serait plus large que la simple analyse psychologique.