Sexe et magazines
Les Inrockuptibles (n°504, 27 juillet-16 aout) et Sciences Humaines (n°163, août-septembre 2005) tirent leur couverture sur le sexe. Pour le magazine culturel, c’est une sorte de tradition estivale : un numéro pornographique au coeur de l’été : entre les photos et les reportages “société”, quelques articles, trop courts, sont consacrés à Marcela Iacub et au dernier livre de D. Welzer-Lang. La recherche de la subversion faisant quand même partie du fond de commerce des Inrocks, un portrait d’un-e activiste queer nous apprend que le port de la moustache a une signification très très subversive…
Iacub (souvent en note de bas de page, une interview avec photo) figure aussi au centre du dossier consacré à la sexualité par Sciences humaines. Le magazine tente de contextualiser ce qui pourrait être a priori être analysé comme une forme de libération. Eric Fassin très concis, historicise le mouvement queer (sans moustache).
Dans les deux magazines, prostitution, pornographie et choses “queer” semblent être au coeur des réflexions.
Le but est semblable, mais le procédé légèrement différent : Libération propose chaque jour un article sur la sexualité. Aujourd’hui “Métro, boulot, vibro”, sur un sex shop, Rebecca Rils, de Pigalle, une “supérette érotique banalisée”. Une interview d’un sociologue de Bordeaux, Patrick Baudry, propose une description de l’évolution du sex shop dans le “paysage urbain” depuis le début des années 1970. Les spécialistes pointilleux y décerneront plusieurs erreurs, de détail : les sex shops se seraient installés dès el début aux abords des gares et dans les quartiers de prostitution (ce n’est pas vraiment le cas pour les premiers, qui s’installent dans le bas 15e arr, les Champs Elysées, le Quartier Latin…), les vitrines seraient opaques (pas avant 1973 et un arrêté du préfet de police qui consolide une décision de la cour d’appel de Besançon en 1972)… Le reste semble plus proche de la réalité, même si Baudry reste étrangement aveugle aux politiques urbaines : tout y est décrit comme si les sex shops agissaient de manière autonome… (de Baudry, il est aussi possible de lire un article dans la revue Urbanisme (n°325).
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