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Pauvre université

Billet publié le 16/07/2006

Après la fin des cours dans une université (appelons-la Bêta Psi), et la remise des notes aux étudiants, voici ce que certains reçurent il y a peu :

Objet: URGENT – PB SAISIE DES NOTES
A l’attention des Directeurs, des Responsables administratifs et des Secrétariats pédagogiques des UFR et Instituts, A l’attention des Enseignants
La saisie des résultats pédagogiques 2005/2006 s’effectuait depuis le 14 juin via une nouvelle application web. A la suite d’un problème informatique, il apparaît que des notes attribuées antérieurement ont été modifiées indépendamment de la décision et de la saisie de l’enseignant.
Après en avoir informé le Président et le Secrétaire Général, nous avons décidé de désactiver la fonctionnalité de saisie des notes de l’application web. Cette saisie doit désormais s’effectuer via l’application précédente (FELIX).

Ce sont tout d’abord quelques étudiants hackers qui furent soupçonnés, avant qu’un deuxième message rectifie :

Un bug informatique, qui à ce jour a été identifié, a modifié a posteriori et aléatoirement des résultats saisis via la nouvelle application web entre le 14 juin et le 6 juillet, et ce tant pour des EC du 1° semestre dont des modifications ou des secondes notations auraient été saisies dans cette période, que pour les EC du 2° semestre saisis dans cette même période.
Le caractère aléatoire de ce bug ne permet pas de détecter les listes de résultats qui ont été affectées.

Les bugs aléatoires rectifiant les notes… hmmm, intéressant. Il a quand même fallu aller vérifier les notes des étudiants, en comparant quelques archives à la liste informatisée.
L’université n’est pas seulement pleine de bugs aléatoires informatiques, elle est aussi remplie de bugs immobiliers. Il y a plusieurs semaines, une lettre de protestation relative à l’état sanitaire d’un bâtiment a été envoyée autorités de l’université (dont son président, le biographe d’un célèbre mercenaire français) par le responsable de l’UFR :

Je ne vous infligerai pas l’inventaire des déficiences dans ce domaine, depuis les vitres opacifiées par la crasse jusqu’aux matériels dégradés (fenêtres, huisseries, etc.) en passant par les détritus accumulés ici
et là… Elles sont connues. Le ménage, réalisé superficiellement, ne parvient pas à donner de ce bâtiment une image digne d’une université; et plus encore, les conditions de vie quotidienne des personnels qui viennent y travailler chaque jour deviennent, du fait de ces nuisances, particulièrement pénibles.

Pour l’instant, aucune réponse n’a été envoyée, à ma connaissance, et aucune forme de nettoyage n’a été réalisée. Cette série de photos, prise il y a quelques jours, en témoigne — et n’aurait eu aucune raison d’être si quelque action avait été entreprise :
Dans la salle B336 :
Bureau, salle des enseignants, bâtiment B, université Paris 8
Une salle de cours, jamais repeinte, au plafond qui se détache :
Salle de cours, université Paris VIII
Les graffitis de l’ascenseur, jamais nettoyés (depuis au moins deux ans) :
Ascenseur de l'université Paris VIII
Des graffitis dans un escalier :
Université Paris 8, des graffitis
Ces quelques photos montrent bien l’état de délabrement dans lequel se trouve l’université. Les descriptions de Pierre Christin, dans Petits meurtres contre les humanités ne valent pas seulement pour la fac de Tours ou d’Amiens, mais s’appliquent aussi aux marches [def] de Paris.

[yarpp]

6 commentaires

Un commentaire par Olenka (16/07/2006 à 15:18)

C’est beau les coulisses de la fac. Si une note de notre semestre ne nous convient pas, peut-on nous aussi à Nancy faire valoir un problème de bug aléatoire ?

Un commentaire par coulmont (16/07/2006 à 15:44)

Non, je ne pense pas… Les bugs aléatoires, tout le monde n’a pas la chance d’en avoir.

Un commentaire par Laurent H (16/07/2006 à 16:51)

Presque pas ‘tout le monde’ ;O)

J’ai l’impression que l’année 2005-2006 a eu du mal à finir pour beaucoup d’acteurs de nos universités…

D’ailleurs, je ne lis pas beaucoup sur le web les universités ayant à se redonner une nouvelle jeunesse après la révolution étudiante de 2006, c’est le black-out ou attend-on la rentrée pour communiquer (les coûts notamment) ?

Un commentaire par AntoineD (17/07/2006 à 11:57)

J’ai réglé le problème en n’allant pas aux partiels, était-ce une bonne idée ? Réponse dans quelques mois sur le marché du travail…

Un commentaire par Denys (19/07/2006 à 9:22)

“FELIX”, “l’application précédente”, c’est la console que Guy utilise via Telnet ? Telnet, en 2006, dans une université qui, par ailleurs, n’est pas pour rien dans le développement du logiciel libre, j’espère qu’aucun geek ne lit ce blog.
Accédons, d’ailleurs, au catalogue de la bibliothèque universitaire, on y trouvera ceci:
“Ne tapez jamais de virgule (Bogue informatique)”.
Et évitons de nous tromper trop souvent : l’application étant espagnole, les messages d’erreur sont, cela va de soi, en castillan. Par contre, elle tourne sous Windows 2000, ce qui explique que la consultation se fasse sur des PC complets avec lecteur de disquettes, et d’excellente qualité (Maxdata), la où un réseau de terminaux sous Linux aurait procuré un service bien plus fiable pour trois fois moins cher. On pourrait peut-être, avant d’exposer aux yeux du monde sa misère qui, par ailleurs, en partie, existe, s’intéresser à la façon dont on fonctionne en interne ?

Un commentaire par Mouase Touré (03/09/2006 à 21:15)

Hi.
Vous pouvez m’aider en m’envoyant l’invitation car j’aimerai continuer mes études dans votre école.