Mais comment faites-vous ?
A plusieurs reprises, ces dernières années, j’ai, sans le vouloir, étonné certains bloggueurs en citant leurs textes, ou en laissant un commentaire sur leur site. Exemples :
Comment es tu tombé dessus, pour l’instant on est introuvable !
ou
D’ailleurs, comment avez-vous eu l’adresse du blog, j’ai pu voir que vous aviez mis l’information sur votre site (nous ne l’avions pas encore communiquée) ?
ou encore
Mais comment fait-il pour être au courant si vite, je n’avais même pas mis de lien. Je suis sûr qu’une armée d’esclaves prédoctorants enfermés dans un bunker sous-terrain scrute la toile 24h/24 à la recherche de la moindre allusion au Maître…
Eh non, je n’ai pas d’armée d’esclaves… Mais encore il y a peu, je recevais un coup de fil d’une webmastrice s’étonnant d’un lien vers son blog (un projet collectif) qu’elle n’avait pas rendu public. Ou du moins pas volontairement.
Il importe alors de préciser que tout ce qui est publié sur internet est, par défaut, public. Les hébergeurs de blogs, a priori, proposent tous une chose, le ping. A chaque fois qu’un article est publié, la machine (n’entrons pas dans les détails techniques) va sonner des annuaires de blogs : technorati, weblo.gs, icerocket, ou autres. Le ping informe ces annuaires ou ces moteurs de recherche spécialisés qu’un nouvel article a été publié, et les annuaires viennent chercher, automatiquement, l’article. Pas seulement l’article : ils indexent aussi le nom du blog, et le nom (ou le pseudonyme) de l’auteur… tout ce qui se trouve, en fait, dans le fil RSS ou ATOM créé par l’hébergeur. Certains blogueurs pensent ainsi qu’en ne publiant pas, sur leur site, leur nom, ils sont anonymes, alors que le fil RSS, lui, le propose.
Il n’est donc pas nécessaire de dire à d’autres personnes physiques que votre blog existe : par défaut, l’ensemble des moteurs de recherche le saura très vite.
Il est aussi relativement simple de s’abonner à des recherches particulières. Imaginons, par exemple, que, comme Phersu, je sois fan de Nabuchodonosor. Je peux demander à google (blogsearch.google.com) de m’avertir dès qu’un blog contient ce mot particulier. Ou une combinaison de mots, comme “Ségolène Sarkozy”. Il suffit alors parfois d’une seule minute après qu’une bloggueuse a appuyé sur le bouton “publish” pour que l’on m’avertisse qu’un nouveau billet sur le roi Nabuchodonosor vient d’être publié. J’ai comme cela une série d’alertes en place : sur mes sujets d’intérêt ou de recherche, comme les Eruvim, sur mon université, sur certains magasins, sur certaines personnes. Et, contrairement à ce que croient certains de mes interlocuteurs, je suis loin d’être “le seul à faire ça” : j’ai pu remarquer que certains mots étaient fort suivis.
Et ces systèmes font que : publier “sur” votre blog garantit que cela n’y reste pas. Un service comme bloglines re-publie et conserve le contenu des billets (ce qui permet à certains auteurs dont le serveur est mort de retrouver parfois assez facilement des années de publication).
Comment remédier à toute cette publicité involontaire ?
1- regardez les “options” de votre fil RSS et demandez à ce qu’il ne soit pas généré ;
2- ou alors à ce qu’il ne comptienne qu’un extrait de votre blog ;
3- demandez à ce que votre blog ne soit accessible que par mot de passe ;
3bis – désactivez le ping ;
4- si vous testez l’apparence de votre futur blog, lorem-ipsoumisez le. Le Lorem Ipsum évite la dolor que peu amet ;
5- faites attention au nom d’auteur choisi, au “sous titre” du blog… à tout ce qui sert à sa description ;
6- faites des fautes d’orthographe volontaires : Nabuchaudinosaure… mais cela ne changera pas grand’chose : j’ai presque plus de visiteurs cherchant des “sexchop” (ouille !) que de connaisseurs de l’orthographe correcte. Et google a tendance à corriger de lui-même, maintenant.
J’ai pour politique de corriger sur demande : si j’ai cité “trop vite”, j’enlève le passage en question. Mais malheureusement pour vous, l’alexandrin que je vais publier, comme ce que vous avez publié… s’est déjà-t-envolé vers de verts pâturages.