Le site de socio…
Il y a un an et demi, j’ai mis en place le site internet du département de sociologie de l’université Paris 8, pour donner une visibilité au travail des enseignants-chercheurs, mais aussi, si possible, à celui des étudiants. Après quelques semaines en html, le site est passé à wordpress, le système de publication que j’utilise sur ce blog.
J’ai agi en despote, en privilégiant le minimalisme dans la décoration (pas d’images, pas de gifs-animés, pas de fond coloré) et la structure générale (l’idée étant de minimiser le nombre de clics), et sans consulter ni réunion de concertation ni collectif d’évaluation. Il n’y a pas non plus de “première page” qui dise : “vous êtes sur le site de…, cliquez pour entrer, passer l’introduction, attendez le téléchargement…”, car ces pages sont inutiles. De l’autre côté, contrepartie de ce despotisme, j’ai pris seul en charge le remplissage du site (bibliographie des enseignants, photos prises en douce lors des réunions de département, constitution d’une base de données des ISBN des ouvrages individuels et collectifs…) afin qu’il n’y ai, jamais, au grand jamais, de page “en construction” ou “prochainement”. Mais le but n’était pas de créer un système où seule la personne versée dans le FTP, le php ou le CSS pouvait mettre à jour le site. D’ailleurs, l’idée de “mise à jour” est abandonnée : le site est, et j’en suis content, vivant, jour après jour. Les secrétariats de licence et de master ont en effet, progressivement, sans conversion brutale, commencé à utiliser le formulaire de publication, et désormais, la quasi-totalité des informations qui étaient “affichées sur les tableaux à l’entrée du secrétariat” sont mises en ligne (cela se constate sur le site, en consultant les archives). Il semble que les étudiants aient de plus en plus connaissance du site (dont l’adresse figure sur les brochures, est affichée sur les murs, est distribuée en début d’année dans les cours…) : si je laisse ouverte la possibilité de commenter, les messages et les questions arrivent assez rapidement. Les personnes extérieures à l’université trouvent aussi le site assez rapidement : lors des périodes de recrutement, l’affichage du “profil” des postes ouverts, la publication des dates des auditions longtemps à l’avance… permettent aux candidats de bénéficier d’informations que certaines universités refusent même de dévoiler (notamment la composition de la “commission de spécialistes”).
C’est bien joli tout cela, mais comment est-ce traduit, concrètement ? Voici un an de visites résumées sur un petit graphique. Je me suis restreint ici au nombre de visiteurs distincts, par jour (identifiés par leur adresse IP). Je “moniteure” les statistiques à l’aide de deux services différents (google analytics et statcounter). Ces deux services s’entendent sur les tendances générales, mais pas vraiment sur le “vrai” nombre de visites. Il serait illusoire, donc, de proposer trop de chiffres.
Les visites sont cycliques : le samedi est toujours le jour de repos, les vacances (hiver, juillet-août) amènent moins de monde. En mars-avril dernier, les mouvements d’étudiants opposés au CPE, les blocages-fermetures d’universités… ont amené un bon nombre d’étudiant à vérifier, avant de se déplacer, l’état d’ouverture de l’université. Nous avons utilisé le site internet du département de socio (qui peut être modifié à distance) pour diffuser certaines informations.
Depuis la fin août, le nombre de visiteurs sur le site augmente de manière exponentielle (mais à ce jour, cette hausse est finie) : il est possible qu’un réflexe soit pris, et que les étudiants en sociologie, nouveaux ou anciens, cherchent de manière routinière l’information sur le site.
Les “visiteurs” restent plus ou moins longtemps sur le site, ils cliquent sur un plus ou moins grand nombre de pages. Si l’on se concentre sur les visiteurs arrivant sur le site par l’intermédiaire d’un moteur de recherche et sur les mots-clés utilisés, l’on peut constater que l’origine de la recherche conduit à des comportements différents. Voici une liste des principaux mots clés utilisé par des visiteurs pour aboutir sur le site du département, pendant une période de quelques mois. La recherche la plus courante porte sur “sociologie”, et conduits les internautes à regarder, en moyenne, 3 pages (c’est à dire qu’ils cliquent sur deux liens hypertexte avant de s’en aller). La recherche donnant le comportement le plus “visqueux”, dans cette liste, est plus précise, et porte sur le département lui-même (entre 10 et 7 “pages vues”). Cela me semble être une bonne chose : le site semble être pile-poil ce pourquoi il était conçu.
Pendant cette période, les membres du département les plus recherchés étaient Rémy Ponton (professeur et président de la commission de spécialistes), Charles Soulié (maître de conférence et assesseur de la commission de spécialistes), Thomas Sauvadet (ancien moniteur et “ATER”, ayant effectué sa thèse à Paris VIII) et Christelle Avril (“PRAG” au département de sociologie). D’autres enseignants (moi-même, d’autres) sont plus visibles sur d’autres sites (l’un d’entre eux a même une page sur wikipedia) et chercher leur nom sur google mènera principalement ailleurs. Il ne faudrait donc pas prendre cette liste pour un indice de popularité ou de célébrité, même s’il est tentant de le faire.
Les critiques sont les bienvenues. DirtyDenys, par exemple, trouvait que la restriction à 800 pixels de la largeur utilisée était trop sévère, étant donnée la grande disponibilité des écrans atteignant au moins 1000 ou 1200 pixels de large. Mes statistiques laissent quand même croire qu’un visiteur sur six possède un écran “800 x 600”. Mais dans le cours de l’année, il est fort probable que l’on passera à un layout plus large. Le choix de wordpress plutôt que SPIP était avant tout lié à ma connaissance du logiciel, et à la possibilité de ne laisser qu’une interface minimale aux utilisateurs-secrétaires (le manuel d’utilisation que j’ai fait tient en 4 copies d’écran sur deux pages A4) : “C’est comme envoyer un mail avec yahoo”, ai-je expliqué. Pas besoin, ainsi, de journées de formation à l’usage de SPIP (qui existent, mais qui semblent avoir un succès mitigé).
Il ne faut pas comprendre mon propos comme du Urfist f*cking : les Urfists de France (que je connais peu) diffusent peu à peu des techniques et des savoirs, je ne distribue qu’une technique “clique-ici” sans aucune réflexion ou partage de connaissance, je n’ai pas non plus intégré le site du département avec HAL-SHS (même si plusieurs enseignants y déposent leurs pré-publications)… Le tout est minimaliste et peut-être pas très évolutif (même si on peut faire des miracles avec des flux RSS : celui du site de sociologie est : http://www.univ-paris8.fr/sociologie/?feed=rss2, utilisez-le !).