Les vieux métiers (1)
Le Rémouleur “Repasseur couteaux ciseaux” :
Le Rémouleur, Paris, Belleville, 31/12/2007.
Et un nouveau métier, le Straight for Gay.
mise à jour : le voici en action sur dailymotion… le rémouleur, pas l’autre…
Le Rémouleur “Repasseur couteaux ciseaux” :
Le Rémouleur, Paris, Belleville, 31/12/2007.
Et un nouveau métier, le Straight for Gay.
mise à jour : le voici en action sur dailymotion… le rémouleur, pas l’autre…
Depuis que j’ai switché il y a trois ans, je ne cesse de découvrir émerveillé les possibilités offertes par Mac OS X, le système d’exploitation des ordinateurs Apple, et par les programmes disponibles. Ci dessous, une liste de choses utilisées de temps en temps, soit pour des supports de cours, soit pour mes archives personnelles, soit pour diffuser mes interventions publiques ou celles de collègues (exemple 1, exemple 2…)
Une partie de ces programmes sont disponibles aussi sur d’autres systèmes (windows, linux…), mais, je ne sais pas vraiment pourquoi, je n’ai jamais réussi sur un PC à faire ce que je fais sur Mac.
Pour terminer : les Mac sont livrés avec iMovie, un programme qui permet d’éditer des vidéos dès qu’on a réussi à les importer… souvent la phase la plus complexe.
Au fur et à mesure que les non-fumeurs retrouvent l’usage des espaces collectifs (universités, restaurants, cafés…) meurent les dernières protestations. La dernière en date, marquante, étant celle de Robert Castel : Mort aux fumeurs, un peu embrouillée par l’addiction.
J’ai essayé, par esprit de comparaison, de dénicher des protestations équivalentes visant les interdictions de cracher dans les lieux publics. En novembre 1846, par exemple, une ordonnance royale interdit de cracher dans les trains. La peur de l’époque n’est pas le cancer, mais la tuberculose. Trouverai-je un Honoré de Castel dans une tribune du Journal des Débats, qui pourrait commencer ainsi…
Il faut se réjouir que la décision soit enfin sur le point d’être prise d’interdire de cracher dans tous les lieux publics. Pourront ainsi être punis des individus assez inconscients ou assez cyniques pour s’autoriser à écouter un menuet dans une taverne en expectorant quelque mucosité, ou à terminer un bon repas entre amis en accompagnant leur café ou leur cognac d’un gros molard.
Mes recherches furent trop rapides, et je n’ai rien découvert : peut-être parce qu’au XIXe siècle, l’espace des opinions publiques était différemment structuré… On trouve bien quelques textes mentionnant des protestations, mais c’est pour les ridiculiser… je ne trouve pas ces protestations elles-mêmes. Ainsi, par exemple, cet extrait d’un livre d’Eugène Fournières glorifiant le bon sens ouvrier :
“Inutilement vexatoire” : il semble bien que certains aient protesté vigoureusement contre ces mesures d’hygiène publique. Mais la Ligue des Anticracheurs — fondée en 1901 et remarquée par les Annales d’hygiène publique et de médecine légale(1901, série 3, n° 46, p.567-568) — fut victorieuse… et les cafés, trains et restaurants plus agréables.
Vivement le 2 janvier…
Juste à temps pour Noël, un cadeau électronique, la collection numérisée en accès libre de la revue du CURAPP jusqu’en 1993. Le CURAPP est un bon laboratoire de sociologie et sciences politiques du CNRS, à Amiens. Leur revue… c’est plus une collection d’ouvrages collectifs qu’une revue… :
lien vers la collection numérisée. Les articles sont en PDF (non indexés : il n’est malheureusement pas possible de faire des recherches à l’intérieur des documents erreur : les articles sont bien passés par le reconnaisseur de caractères… et il est possible d’y effectuer des recherches). N’en lire qu’un seul, pour Noël : LOCHAK Danièle, La doctrine sous Vichy ou les mésaventures du positivisme.
Les sites internet de vente de gadgets pour adultes ont chacun leur couleur… et un blog leur est même consacré, sextoyer, qui déclare «ne pas parler des nouvelles boutiques de vente de sextoys qui s’ouvrent (…) car en ce moment il y en a des nouvelles toutes les semaines (sur internet)».
Ces sites associent parfois un blog, à la fois publicitaire et introspectif (trop rarement introspectif) : J’ai créé ma boîte : «Vous ne pouvez pas imaginer le bonheur qu’il y a à contempler un tas de factures clients, à les comptabiliser… Les choses se sont même inversées : le tas fournisseur est devenu plus petit que celui des clients…» — annelolotte — piment rose et aussi, sur une échelle plus petite, red girl. Il apparaît difficile de tenir la distance : le rythme de publication semble avoir tendance à ralentir quand la routine s’installe, les textes deviennent moins intéressant (les rédacteurs évitent de renseigner leurs concurrents…).
[flashvideo filename=”../../blog/fichiers/2008/felix.flv” width=”210″ height=”170″ /]L’un des derniers sites de vente en date — pour l’instant sans blog — propose autre chose, qui m’a fait sourire par son caractère à la fois naïf, un peu bricolé mais aussi ambitieux. Une actrice amusée par les objets qu’elle tient en main présente en vidéo la centaine de vibromasseurs, godemichets et autres boules vibrantes vendus par ce site. Un exemple ci-contre. Beaucoup d’autres là bas.
La campagne électorale américaine commence à prendre de l’ampleur, et les candidats républicains mettent en avant — qu’ils le souhaitent ou non — des questions religieuses.
Prenez Mitt Romney (né Willard Mitt Romney) : républicain plutôt centriste, il a été gouverneur du Massachusetts, il a une tête d’acteur, une voix posée, un accent parfait… Mais il est Mormon : son Eglise est née aux Etats-Unis au XIXe siècle, suite aux révélations reçues par Joseph Smith, qui a commencé sa vie comme charlatan et l’a terminée comme prophète. Situées sur les marges extérieures du christianisme (adieu Nicée…) le mormonisme n’est pas perçu par les protestants évangéliques, comme une vraie religion. Pourtant, Bob Jones III, personnage sinon important du moins non négligeable dans le fondamentalisme américain ne serait-ce que parce qu’il s’inscrit dans une lignée familiale, soutient Mitt Romney… tout en précisant qu’il considère le mormonisme comme un “cult“, une secte.
Soutien étrange, donc. Mais cela n’a pas l’air de gêner trop Romney, qui, invité dans l’émission Meet the Press, répond que : “aux Etats-Unis, les religions sont dans un état de compétition permanente (are in a competitive battle), elles sont en compétition pour les âmes et les fidèles”… Bob Jones le soutient donc en tant qu'”homme de foi”, antiavortement, en faveur du “traditional marriage” : We have very common ground conclut Romney. Le journaliste le relance, et Romney continue : il y a des “fois en compétition dans ce pays” mais “nos valeurs sont les mêmes”… et “ce sont ces valeurs, qui permettent de sélectionner des personnes, indépendamment de leur foi, pour des postes de direction séculières” (je paraphrase Romney, en souhaitant insister, quand même, sur le point suivant : indépendamment de leur foi signifie quand même que la foi reste cruciale pour la sélection).
Un autre candidat, lui aussi ancien gouverneur (de l’Arkansas comme William J. Clinton) du nom de Mike Huckabee (né Michael Dale Huckabee) est aussi dans la course. C’est un ancien pasteur baptiste, très conservateur, connu pour son combat contre l’obésité. Un évangélique du sud, pur sucre, mais qui a migré de la carrière religieuse (pasteur) vers une carrière politique.
Ses publicités le font sentir :
“Christian Leader” : leader chrétien… proclame cette publicité (l’une des seules que Huckabee a pu se payer pour l’instant), qui commence par les mots “Faith doesn’t just influence me, it really defines me.”
Tant et si bien que divers commentateurs remarquent les signaux chrétiens visuels renforçant le message parlé. Dans la publicité suivante, au moment où Huckabee déclare que ce qui importe, à Noël, c’est le rappel de la naissance de Christ, une croix semble apparaître au fond…
Regardez la publicité pour vous convaincre.
On pourrait supposer qu’avec de tels appels du pied, les principaux leaders évangéliques américains embrasseraient la candidature de Huckabee… Il n’en est rien : Bob Jones III soutient Romney, Pat Robertson soutient Giuliani, le président de la commission pour l’éthique et la liberté religieuse de la Convention baptiste du Sud (Richard Land) soutient un autre candidat (Fred Thompson)… et la liste continue (lire cet article du New York Times).
Comment comprendre cela ? C’est que Huckabee n’a aucune chance d’être élu président, pour l’instant, ni même d’obtenir l’investiture républicaine, et nombreux sont ses collègues pasteurs qui voient d’un mauvais oeil l’émergence d’une nouvelle personnalité politique et religieuse nationale. Huckabee, à leurs yeux, risque de les éclipser.
Les références religieuses, j’espère avoir pu au moins l’esquisser, jouent donc un rôle interne au champ religieux concurrentiel au moins autant qu’elles empiètent sur un espace public, politique et séculier perçu à travers les lunettes de la foi.
Une correspondante, qui travaille dans un collège du Nord de la France, m’écrit :
dans mon bureau j’ai internet mais je ne peux pas accéder à ton site/blog car le filtre de l’inspection académique me dit:
Le contenu de ce site n’est probablement pas conforme à l’exigence de qualité attachée au service académique d’accès à l’internet
ça m’a bien fait rire.
Ça me fait moins rire… A part quelques billets ironiques et quelques sous-entendus légers, j’ai du mal à comprendre où, exactement, l’exigence de qualité m’aurait fait défaut. Il n’y a même pas de publicité sur coulmont.com (à part quelques liens vers amazon)… Ainsi mes (maigres) biblio de cours — à mettre à jour, je m’en rends compte –, mes cartes, mes articles… sont inaccessibles aux élèves de lycée au lycée. Si elles ne constituent probablement pas mes lectrices principales, ces lycéennes peuvent se demander quand même ce que fabrique un sociologue professionnel.
Il y a quelques jours, une émission de la télévision suisse romande a été consacrée presque entièrement aux godemichets, vibromasseurs et autres gadgets… L’émission, ABE “à bon entendeur” est disponible en ligne.
Pour partie, l’émission traitait de la présence de phtalates dans ces jouets pour adultes… ce qui me conduit à imaginer un commentaire, qui, pour l’instant, n’est pas bien ficelé. Mais à quoi bon me servirait ce blog si je ne pouvais exposer des morceaux de réflexion peu assurés, aux frontières de l’objectivation…
Les phallus en plastique contiennent en effet, assez souvent, des doses importantes de phtalates, composants interdits dans les jouets pour enfants, car cancérigènes chez le petit animal et causant d’autres problèmes chez l’humain. Les sex-shops d’origine féministe, aux Etats-Unis, s’interdisent ainsi la vente des objets phtalatés ou précisent, dans de petits prospectus certaines règles d’usage (voir un de ces prospectus ici).
En quoi ces phtalates posent-ils problème ? Ils présentent un risque de santé, certes. Mais il me semble qu’ils viennent aussi pointer les contradiction de pratiques sexuelles qui s’appuient sur le monde marchand. L’achat de ces jouets est présenté comme libérateur ou comme proposant une plus grande authenticité, le dialogue conjugal se poursuivant dans l’échange des orgasmes. Interrogée par une journaliste, une “responsable presse” déclare :
Même si on n’a pas forcément envie de se marier dans les deux heures après être venu à la boutique, on aspire tous à trouver quelqu’un avec qui partager de bons moments, avoir une intimité et une sexualité qui se passent bien, avec qui on peut faire des tas de choses.(source)
Le rappel de la composition phtalatée des jouets (comme le rappel, peu fréquent, des conditions de production, en Chine, des mêmes objets ou celui de leur mauvaise qualité de fabrication) vient casser la connivence… S’il faut des émissions de télévision pour rappeler que certains godemichets à pile contiennent plus de 25% de phtalates alors que la limite admise dans les jouets pour enfants est de 0,1%… c’est soit parce que les vendeurs, finalement, ne savent pas ce qu’ils vendent, soit parce qu’ils cachent ce qu’ils savent.
C’est ainsi toute la question de la circulation des dialogues, entre grossistes et détaillants, entre vendeuses et acheteuses, entre le couple qui est remise en cause, alors que l’exigence de conversation authentique — celle qui révèle les désirs — était un point de rencontre entre normes conjugales et discours des promoteurs de jouets pour adultes…
Ailleurs : sur sextoyer, un site à mi-chemin entre la promotion et la “veille”.
Il y a quelques jours a paru la revue Arearevue)s( (parenthèses incluses) : un numéro consacré au design, avec une interview. A l’occasion de l’interview, j’ai eu l’occasion de découvrir un de ces lieux artistiques parisiens qui parsèment silencieusement la ville, une galerie nommée La Réserve.
Il y avait 5 postes de maîtresses de conférences ouverts au recrutement / mutation à la session d’automne 2007. Avec le “wiki auditions” https://coulmont.com/auditions, j’ai recueilli des informations sur 4 d’entre eux. Il ne me manque que les informations sur le cinquième poste : “Université Bordeaux-IV, démographie, analyse démographique des problèmes économiques et sociaux : 0128 S”
Est-ce que, parmi mes lecteurs, certains ou certaines auraient ces informations : date des auditions, liste des auditionnées, et classement ?
Les politistes de l’ANCMSP n’hésitent pas à être très durs avec les commissions qui cachent ces informations… seul, je n’ai pas encore le poids nécessaire, mais je les citerai : «nous demandons aux membres des commissions de spécialistes concernées de bien vouloir nous communiquer ou publier toutes les informations dont ils disposeraient, dans un souci de transparence mais aussi d’organisation pour les candidats»…