Le Figaro sur Gallica
Le Figaro est enfin copieusement sur Gallica. Conformément à la tradition gallicanne, le tout est très difficile d’accès et de circulation… Mais bon, on y arrive, surtout quand on arrive à tomber sur la page de navigation par année :
Le Figaro, 1854-
On peut y lire, jour après jour, en 1905, les débats sur la loi de séparation des Églises et de l’État :
Vos crimes ? Vous avez brûlé Savonarole, Jean Huss ! emprisonné Galilé ! et favorisé mon adversaire aux dernières élections ! (dessin de Forain, décembre 1905, Le Figaro)
Interrogé par un journaliste du Figaro, un évêque déclare : “Un jour viendra où le peuple de France sera ingouvernable, parce que l’école sans Dieu, la mauvaise presse, qui flatte les grossiers appétits, et le suffrage universel qui les introduit dans la nation, auront supprimé toute autorité”
Autres journaux :
La Croix (pour la fin du XIXe siècle) : Réaction à la Séparation :
M. Loubet a signé la loi de séparation (…) consommant définitivement le crime national qui vient de se commettre (…)
Au moment de l’Affaire Dreyfus, on remarquera, en permanence dans La Croix, dessins et articles antisémites. Ainsi cet extrait du 10 décembre 1898 :
« (…) une foule nombreuse avait envahit la salle, les marchands juifs occupaient le premier rang. Un grand nombre d’entre eux, montés sur les bancs, empêchaient le public de voir la vente. Les brillants, pierres précieuses, chaînes, etc. des victimes avaient été accaparées par les fils de la Synagogue (…) M. l’abbé Odelin (…) a voulu se rendre acquéreur d’un lot de chapelets(…) . Les juifs le lui ont disputé jusqu’à 41 francs…»
Or, argent, juifs malpolis (et recevant leur richesse de l’étranger… pire ! de l’Angleterre), pauvres “victimes” françaises dépouillées par les “fils de la Synagogue”… Cet entrefilet de La Croix conjugue en quelques paragraphes les stéréotypes les plus fréquents (avarices, avidité, absence de civilisation, inféodation internationaliste…).
1 commentaire
Un commentaire par Phersu (11/03/2007 à 17:09)
J’aime bien aussi toute la partie sur le complexe de persécution dans le texte de Mgr Andrieu : “[Cette loi] nous ramènera à la période des catacombes et des Césars.” Combes = Domitien.
Cela rappelle la rhétorique de la War on Christmas, où le simple fait de dire qu’une mairie ne devrait pas subventionner une crêche est comparé au fait d’envoyer des lions.