Antarès
Antarès… C’est pas le gardien des enfers ?
Etrange requête-google aujourd’hui : « affectation antares voeux algorithme ». Ce doit être un-e candidat-e classé-e 2e ou 3e sur un poste de maître de conférence et qui essaie de comprendre quelles sont ses chances, et surtout comment Antarès détermine les positions définitives en cas d’effet domino.
Pour les non-initiés, Antarès est le nom de la procédure officielle et en-ligne permettant au ministère de l’enseignement supérieur d’associer une personne à un poste. Après que les commissions de spécialistes ont classé les candidats, après audition (et si le Conseil d’administration de l’université a accepté ce classement… ce qui n’est pas toujours le cas), il reste aux candidats classés à “entrer leurs voeux”.
Imaginons que Fiona soit classée première à “Paris 18”, deuxième à “Caen 2” et première aussi à “Paris 5” : elle peut préférer choisir Paris 18… Elle peut aussi classer en premier choix “Caen 2”, si elle est certaine que le candidat classé premier à Caen 2, mais aussi classé premier au CNRS, préfère le CNRS. La situation est tendue pour Lola, qui est classée deuxième à “Paris 18” et Isabelle, qui est classée deuxième à “Paris 5″… Surtout si Lola est classée première à “Lyon 33” mais préfère “Paris 18” (et qu’elle est classée troisième à “Paris 5”)…
Comme il arrive que des personnes classées premières le soient à plusieurs reprises, les deuxièmes et troisièmes… importent beaucoup.
On m’a raconté l’histoire de X, qui était deuxième à l’université de XXX, qui savait que la candidate classée première, Y, avait préféré un poste ailleurs (où Y était classée deuxième, car Z, la première, avait préféré le CNRS). Mais X a oublié « d’entrer ses voeux » sur Antarès… La troisième classée à XXX, appelons-là W pour être clair, croyant que tout était bouclé, n’avait pas pris la peine d’entrer, non plus, ses voeux sur Antarès… C’est finalement le quatrième classé, V, qui avait obtenu le poste.
Comme quoi, l’administration informatisée produit des résultats.
2 commentaires
Un commentaire par Gizmo (16/06/2007 à 13:37)
Je me suis souvent demandé si l’algorithme était fiable à 100%. Je n’ai pas les compétences nécessaires pour expliquer clairement ce que je veux dire en algorithmie, mais peut-il exister des séquences de choix dans lesquelles le classement de deux candidats est indécidable ? Autrement dit, les préférences “pures” de l’ensemble des candidats classés dans une section peuvent-elles être toujours classées selon une relation d’ordre total unique ?
Ceci étant, l’exemple que vous relatez doit être assez rare. Bien avant que les candidats n’entrent leurs voeux dans Antarès, ils ont en général pris contact avec les universités dans lesquelles ils souhaitent exercer. Ces universités prennent de leur côté les contacts nécessaires avec les candidats classés. Les hésitations restent possibles jusqu’au dernier moment, mais un moyen de les circonvenir est de solliciter un engagement moral du/de la candidat/e, de proposer un encadrement de recherche porteur, un service d’enseignement attractif etc. En cas de “trahison”, la réputation du/de la candidat/e est entâchée, et le milieu universitaire étant “a so small world”, la rupture de l’engagement moral est un comportement risqué.
Un commentaire par Baptiste Coulmont (16/06/2007 à 15:07)
Oui, les départements prennent contacts avec le candidat classé premier avant l’entrée des voeux sur antarès… Mais les erreurs humaines restent possibles.
Sur des disciplines comme la sociologie, l’anthropologie, l’histoire, la science politique, la section 71, les staps… il y a parfois des candidats classés sur deux disciplines.
J’aimerai bien voir, un jour, un véritable effet domino… Mais les commissions de spécialistes semblent agir de telle manière à ce que cela n’arrive pas.