Le Caliméro de la “sociologie” française m’avait, il y a deux ans, envoyé une lettre (il m’avait inscrit sur une liste noire après avoir vu mon nom sur une pétition) :
Madame, Monsieur,
Vos nom, grade et qualité figurent sur une liste invraisemblable, protestant, en un même mouvement, contre le manque de parité au C.A. du CNRS, et contre ma nomination à ce même conseil. Ayant pris le temps de la réflexion, il me semble que cela pose quelques questions.
Est-ce bien “scientifique” de faire une confusion entre deux choses qui mériteraient d’être distinguées ?
Les débats intellectuels peuvent-ils se régler à coup de pétitions?
Que cache ce harcèlement à mon encontre ?
Depuis, ce professeur ensorbonné continue d’être harcelé : après avoir été nommé au conseil d’administration du CNRS, il a été nommé, avec plusieurs de ses camarades, au Conseil National des Universités, section 19. Le monde entier lui en veut, et surtout Pécresse.
D’ailleurs, preuve encore, même les doctorants lui en veulent : ils sont 151 (Cent Cinquante Et Un) à s’être inscrits avec lui, d’après le Fichier Central des Thèses (Merci L.C. !) ! Cent Cinquante Et Une personnes (plus Germaine Hanselmann non référencée), presque une tribu… Certainement, ces doctorants le harcèlent, car les encadrer prend du temps … Et son encadrement donne naissance à de très bonnes thèses, “très honorables” dirai-je… Mais le harcèlement continue ! Au Conseil National des Universités, le CNU, ses doctorants étaient jugés non-qualifiables. Mauvais. Leurs thèses, bien que très très honorables, ensorbonnées elles-aussi, ne passaient pas la barrière. Et pourtant il était le recordman des directeurs de thèses, avec 11 docteurs demandant la qualification entre 2005 et 2007. La solution, consistant à faire partie de la commission avec quelques amis, afin de résoudre les problèmes en aval plutôt qu’en amont… s’imposait. Et elle avait été, dès 2005, programmée par Caliméro (notamment dans ce texte sur la grippe, lire avec attention la note n°2, tout en bas).
L’outrage fait à la discipline à laquelle j’appartiens est immense : non content de faire soutenir des thèses d’astrologie (“faire soutenir” est une de ses expressions), il souhaite faire croire qu’elles sont de bonnes thèses de sociologie… et il représente, auprès du ministère de la recherche, la sociologie.
*
* *
La L.R.U. parle un peu (beaucoup) du recrutement des nouveaux employés du Président de l’université. Je ne sais pas si les mutations sont mentionnées. Recruter quelqu’un à la mutation est, pour le moment, un peu complexe : les auditions sont interdites, mais on peut “rencontrer” les candidats et candidates… Les classements sont impossibles (et l’on doit donc s’assurer que la personne recrutée à la mutation prendra le poste).
Il existe un autre mode de mobilité, les “échanges de poste”. Imaginons qu’une sociologue de l’art à Metz souhaite rejoindre son amie à Nantes, et qu’un sociologue de l’art de Nantes souhaite migrer vers Metz… il est tout à fait possible que ces deux personnes s’entendent pour s’échanger leurs postes, et cette décision peut être acceptée par les universités de départ et d’arrivée. Mais comment prendre connaissance de ces désirs de mobilité ?
Les Mathématiciens français pratiquent ces échanges grâce à la
Machine Ouverte aux Universitaires qui Veulent Echanger :
Il s’agit donc ici d’aider les enseignant-es ou enseignants-chercheurs à effectuer dans les meilleures conditions le rapprochement géographique qu’ils souhaitent, et ce, en globalisant l’information au niveau national.
Et cela marche !! :
2007 : quatre résultats à mettre au crédit de MOUVE, à notre connaissance : une permutation s’est opérée en début d’année entre 2 MCF 28, entre Paris et Marseille, et trois autres à la rentrée : 2 MCF 64, entre Bordeaux et Nice ; 2 MCF 30 et 63, entre Bordeaux et Paris ; 2 MCF 26, entre Montpellier et Paris.
2006 (année faste !) : pas moins de NEUF permutations ont abouti grâce à MOUVE :
2 MCF 27 entre Montpellier et Paris, 2 MCF 25 entre Poitiers et La Réunion, 2 MCF 26 entre Toulouse et Lyon, 2 MCF 71 entre Lyon et Grenoble, 2 MCF 25 et 28 entre Paris et Grenoble, 2 MCF 26 et 28 entre Montpellier et Grenoble, 2 PRAG entre Grenoble et Marseille, 2 MCF 66 entre Paris et Nice, 2 MCF 65 et 66 entre Marseille et Montpellier
Et les “mouvements” peuvent se faire non seulement entre deux personnes, mais aussi en cycle, entre 3 ou 4 MCF…
Pour l’instant, très peu de disciplines des sciences sociales s’y sont inscrites. Mais j’invite tous les sociologues souhaitant bouger à s’inscrire au MOUVE, ou à consulter les offres. C’est tout simple. Les pages sont protégées par un mot de passe, afin que le Grand Oracle Omniscient qui Groupe Les Enseignants (G.O.O.G.L.E.) n’indexe pas cette base de données, mais le login est « mouve » ainsi que le mot de passe.
Essayer de mouver avant l’application de la LRU est peut-être une bonne idée…
*
* *
Mes recherches se diffusent peu à peu. Dernièrement, c’était dans
La Tribune du plaisir (n°5, novembre 2007), un magazine échangiste et pornographique. J’apparais dans un article intéressant — mais trop court… — consacré aux “godemichets faits maison”. J’avais connaissance du
design vernaculaire pratiqué par des groupes féministes ou
queer qui proposaient des ateliers de création, je ne connaissais pas d’autres facettes (petits artisans comme
ce menuisier berlinois…). Sur une échelle de légitimité professionnelle, ce magazine est probablement situé tout en bas (absence de comité de rédaction ?). Plus haut sur l’échelle, probablement, la
revue Area [ arearevue)s( ]… (n°15), une publication d’art et de réflexion sur l’art, dans laquelle je suis interviewé.