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Les billets de November, 2007 (ordre chronologique)

Démissionner ? Déménager ? Bloquer ?

Pourquoi nous ne démissionnerons pas, par Stéphane Bonnéry, Daniel Frandji, Sandrine Garcia, Mathias Millet et Philippe Vitale, publié sur l’excellent Liens-Socio à la suite de la lettre de démission d’un enseignant-chercheur.
A la suite d’une autre lettre publique, dans Le Monde, rédigée par des Directeurs d’Etudes de l’EHESS et de l’EPHE refusant de franchir le périphérique, un quotidien britannique (le Times online) s’interroge et ironise…

Philosophers, historians, economists and sociologists have lined up to denounce the suburb as a cultural desert, far removed from the Parisian café society they have known since the days of Jean-Paul Sartre. They say Seine-Saint-Denis – infamous as the centre of the 2005 race riots in France and known from its registration number, 93, as le Neuf-Trois – is a “zone lacking all the necessary tools for intellectual work”.

They claim the EHESS has fallen victim to a Machiavellian plot hatched by President Sarkozy’s centre-right Government in an attempt to dismantle an antiEstablishment bastion. The college is famed for producing some of France’s greatest left-wing thinkers, such as Pierre Bourdieu, the sociologist, and for its role in the May 1968 student protests in Paris.
Source : Thinkers say move is beyond reason

[Il y a quelques années, l’EHESS était hantée par une sorte de tueur fou… d’après un roman policier dont la relecture s’impose.]
Sans transition :
Agitation persistante dans une dizaine d’universités contre la loi sur l’autonomie écrit Le Monde…

l’agitation se développe dans une partie du monde étudiant contre la “loi Pécresse” sur l’autonomie des universités, adoptée en août. Prônant la “convergence des luttes” avec les salariés, les militants et sympathisants de différents mouvements d’extrême gauche – SUD-étudiants, JCR, FSE (Fédération syndicale étudiante) CNT (anarcho-syndicaliste) – ainsi que des “inorganisés” cherchent à propager le mot d’ordre d'”abrogation” de cette loi.

Si Paris 8 n’y est pas mentionnée, l’agitation (sic) s’y développe aussi. Témoin ces quelques banderolles…
Banderolles Pécresse
(Le “Grève generale” de la banderolle est plus un souhait, il me semble, qu’une description.)
Banderolle n.2 Paris 8
(“On t’aura”)
Un compte-rendu succint de la marche vers la grève et le blocage à Paris VIII, sur un blog inconnu.

Grèves universitaires

Alors que diverses universités entrent en grèves (ou sont bloquées)… Paris 8 ( “P8” ) est concernée. Cette année, il semble qu’un forum, mobilisationp8.forumpro.fr… permettra de suivre les mobilisations étudiantes (et celles, au moins, du département de sciences politiques).
Le journal Le Parisien a mis en ligne un reportage vidéo sur l’assemblée générale d’hier. Lien vers la vidéo.
D’autres liens utiles ?

Blocages à Paris 8

Quelle est la situation à Paris VIII ? Grève ? “Blocages actifs” ? grève active ?
Compte-rendu de l’AG du 12 novembre 2007 sur le site “Contrepoint” :

« C’est dingue, je ne pensais pas qu’on serait aussi nombreux ! » glisse un membre du bureau. « Pour le CPE, on n’était rarement plus de 400 aux AG » poursuit-il.

Pendant ce temps-là, au département d’anthropologie… et au département de sciences politiques… :

L’AG du lundi 12 novembre a voté le blocage des cours à partir de demain matin, et l’occupation permanente à partir de demain soir. C’est plus que jamais le moment de prendre part au mouvement, et c’est pourquoi le département de science politique propose pour le mardi 13 novembre un programme étoffé

(avec, notamment, un atelier “désobéissance civile”)
Une petite vidéo permettra, aux absents aux AG, de prendre mesure de l’atmosphère :


Paris 8 ag
envoyé par pyoupe

Cette vidéo a été trouvé sur un autre article de Contrepoint : “AG difficile à Paris 8” :

Les étudiants de l’université de Saint-Denis ont voté le blocage et l’occupation de la fac demain après une assemblée générale mouvementé. Les étudiants de Paris 8 s’étaient donnés rendez-vous ce lundi dans l’Amphi X afin de décider de la poursuite de la grève contre la Loi Pecresse. Ayant réuni plus de personnes que prévu (environ 500 personnes), l’assemblée générale s’est poursuivie dans le Hall du l’UFR de psychologie.
En italien… un étudiant raconte l’AG :

Più di mille ragazzi, riuniti in cerchio. Ed io con loro. Oggi gli studenti dell’università Paris 8 – Saint Denis, si sono riuniti per votare sulla possibilità di occupare l’ateneo, contro la riforma universitaria proposta dal governo Sarkozy.

Le 9 novembre 2007, la semaine dernière, le Conseil d’Administration de Paris 8 Vincennes – Saint-Denis pren[ait] acte de l’existence d’une importante mobilisation des étudiants et des personnels :

Le CA estime que la faiblesse des concertations avec l’ensemble de la communauté universitaire quant à l’avenir de l’Université a conduit à l’adoption dans la précipitation d’une loi à laquelle nous avons dû exprimer notre opposition.
Elle (sic sic? “notre opposition” ?) invite l’ensemble de la communauté universitaire, à Paris VIII comme au-delà, à se saisir du débat engagé et tient à exprimer sa communauté de vue avec l’essentiel de la mobilisation en cours, notamment dans son exigence d’abrogation de la Loi.

Un étudiant, Sens Liberté écrit :

En Grève !!!
Pour protester contre l’instrumentalisation des jeunes diplômés.
Pour lutter contre la privatisation du savoir.
Pour se défendre de l’américanisation du système social Francais.

Un étudiant en master de sociologie à P8, connu aussi sous le nom de DirtyDenis écrit :

Howard Becker (…), observant l’activité d’une équipe médicale essentiellement composée de secouristes et prenant en charge les petits soucis de santé des spectateurs de concerts dans le San Francisco de la grande époque, découvrit que ceux-ci s’occupaient, en fait, de toute autre chose que de donner des soins. Il constata que : ” les bénévoles (…) pour la plupart célibataires, étaient toujours en quête de l’âme soeur. Etre bénévole dans ce cadre, ça revenait à aller à une grande fête, à voir sur scène quelques-uns de vos groupes préférés, avec bière et repas gratuits, en compagnie de nombreux jolis jeunes gens et de nombreuses jolies jeunes femmes avec qui vous saviez que vous aviez déjà certains goûts en commun.
Certes, le spectacle des AG est incommensurablement plus ennuyeux que celui des concerts organisés par Bill Graham. Pourtant, on y trouve des opportunités du même ordre, et une occasion unique d’assurer une socialisation qui dépasse les cadres de la routine quotidienne. Si l’on retient une telle hypothèse, il devient impérieux de participer à au moins une grève au cours de son cycle d’études, lequel dure le plus souvent entre trois et cinq ans ; il faut donc à la fois remercier le ministre qui founit cette occasion, et se précipiter pour la saisir.
Le mouvement offre une opportunité unique d’expérimenter la vie pour de vrai, de trouver un semblant d’autonomie, de vivre une expérience éloignée du cadre scolaire, à un âge où l’on n’a pas connu grand’chose d’autre. Dans la confrontation au réel, on prête aux plus déterminés l’intention d’aller, demain dès l’aube, vérifier sur le terrain les vertus oubliées de la solidarité étudiants/travailleurs en bloquant les voies de la SNCF : ça risque d’être chaud ; ça sera, à coup sûr, formateur.


“Contre la professionnalisation des études…” Quelques photos sur flickr

Ailleurs : Le forum “mobilisationP8” plein d’informations…

Ce qui se passe à Paris 8 (en partie)

Pour faire circuler les informations, des blogs spécifiques se créent : Master 1 Droit Médical a un blog, et une étudiante, Véra In Paris se fait le truchement de ce qu’elle apprend. Une enseignante en anthropologie prévient ses étudiants.

L’université est partiellement bloquée (et DEMS écrirait “et aussi partiellement bloguée, mais il ne faut pas bloguer les partiels”)… insomniake donne son point de vue.

Stéphane Bonnéry en science de l’éducation, se fait le relais d’un mail collectif en provenance de la présidence :

Message de la direction de l’Université :
A la communauté universitaire,
Aujourd’hui, l’Université Paris 8 a connu une journée de blocages organisés par les étudiants, qui sont se réunis en assemblées générales dans certaines UFR puis, au niveau central, au cours de l’après-midi.
Le blocage s’est limité aux bâtiments d’enseignement, l’accès aux services communs et centraux n’ayant finalement pas été entravé. La bibliothèque a pu accueillir son public tout au long de la journée.
La direction de l’Université, dans l’esprit des positions adoptées par ses instances, souhaite que soient maintenues les conditions d’un large débat entre tous les membres de la communauté universitaire, même si le contexte est actuellement difficile.
La direction de l’Université

La présidence va même un peu plus loin, d’après Contrepoint

L’organisation était le mot d’ordre des étudiants de Paris 8 ce mardi soir, occupant l’université. A défaut de pouvoir dormir dans l’accès principal, les étudiants se sont vus attribuer le Hall du bâtiment C.
Ils sont plus de 70 personnes, avec sac de couchage et nourriture prévus à l’occasion. Le président a toléré l’occupation pour cette nuit, mais en contrepartie les étudiants devront respecter des règles assez strictes. Le tout est encadré par les agents de sécurité de l’université qui pour eux considèrent cette nuit comme toutes les autres.

Terminons, pour l’instant, vers une monté en généralité, un texte du département de sciences politiques de PVIII :

En réaction à la loi LRU, le département de science politique de l’université Paris 8 a mis en place une “grève active”, avec des ateliers de critique sociale autogérés. Le 14 novembre 2007.
Le mardi 6 novembre 2007, le département de science politique de l’université Paris 8 – Saint-Denis réuni en AG (enseignant- e-s, étudiant-e-s, IATOSS) a voté la « grève active », rejoint par d’autres départements. Les cours habituels sont depuis lors remplacés par des ateliers alternatifs ouverts à tou-te-s sur différents thèmes liés à la mobilisation. Autogérés par les étudiant-e-s et les enseignant-e- s, ces ateliers visent à créer des espaces ouverts à l’analyse critique des politiques et des mobilisations, autour de thèmes tels que …

Et toujours : Le Forum MobilisationP8 (où les étudiantes peuvent faire part de leurs commentaires), le site du département de sociologie, le site du département d’histoire de Paris VIII… et bien d’autres…
Mise à jour : Un Tract anti – LRU, trouvé sur anthropologieP8.

Appliquer la LRU

Un texte très intéressant a été écrit par des inspecteurs des finances, le Cahier des charges établi en vue de l’élargissement des compétences des universités prévu par la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (PDF). Intéressant, parce que l’on y trouve une sorte de guide budgétaire et gestionnaire, sans aucune réflexion sur le coeur de l’université (la recherche et l’enseignement)
Juste un extrait :

b) Les politiques de recrutement
Il appartient également aux universités de veiller à attirer, par leurs procédures de recrutement, des personnels de qualité et d’assurer, pour les personnels enseignants-chercheurs, une ouverture, en faisant une large place aux recrutements extérieurs, à tous les niveaux – maîtres de conférence comme professeurs des universités.
Compte-tenu des nouvelles libertés ouvertes par la loi du 10 août 2007 en matière de recrutement de contractuels non enseignants (de niveau A) mais surtout, et c’est là une grande nouveauté, pour assurer des fonctions d’enseignement, de recherche ou d’enseignement et de recherche, il importe que les universités se fixent des règles en la matière. Ces règles pourraient utilement porter sur les modalités et les volumes de recrutement, sur les modalités de rémunération, de promotion et de carrière, de représentation, de régimes horaires et de congés etc., et être formalisées dans des règlements adoptés par le conseil d’administration.

Vers la fin du recrutement local ? Youpi… Le reste ? Hummm… Pour l’instant, les grèves, blocages et autres actions empêchent que la réflexion porte sur la création d’un règlement intérieur qui reflète un consensus extérieur au C.A. Il me semble (je suis pessimiste) que la LRU ne sera pas abrogée, mais (je suis optimiste) que les règlements intérieurs restent à écrire. Ma proposition : interdire les procurations dans tous les conseils universitaires (C.A., C.S., C.E.V.U.). Cela forcerait les membres extérieurs à être présents, physiquement, et leur interdirait de remettre leur voix à des personnes “de confiance”.
Allez, un autre extrait du Cahier des charges

la mission recommande aux universités de concentrer les primes des personnels enseignants et de recherche sur un nombre raisonnable de bénéficiaires pour en élever le montant moyen et leur conférer ainsi un caractère incitatif

Personnellement, en dessous de 50 000 euros, je ne suis pas très incité.
Pour finir: L’Appel de Paris 8 (pétition, format PDF)

Mise à jour

Total Choice Hosting étant passé au PHP5, le blog était cassé une partie de la journée. J’en ai profité pour passer de mon côté à la version 2.3.1 de wordpress… et cela a pris un peu plus de temps que prévu (de vieux plugins vicieux généraient des erreurs tordues).
Normalement, tout refonctionne.
(enfin…, non, la page “English” est toute fofolle… on va l’enlever un moment)

Mouvements sociologiques

Le Caliméro de la “sociologie” française m’avait, il y a deux ans, envoyé une lettre (il m’avait inscrit sur une liste noire après avoir vu mon nom sur une pétition) :

Madame, Monsieur,
Vos nom, grade et qualité figurent sur une liste invraisemblable, protestant, en un même mouvement, contre le manque de parité au C.A. du CNRS, et contre ma nomination à ce même conseil. Ayant pris le temps de la réflexion, il me semble que cela pose quelques questions.
Est-ce bien “scientifique” de faire une confusion entre deux choses qui mériteraient d’être distinguées ?
Les débats intellectuels peuvent-ils se régler à coup de pétitions?
Que cache ce harcèlement à mon encontre ?

Depuis, ce professeur ensorbonné continue d’être harcelé : après avoir été nommé au conseil d’administration du CNRS, il a été nommé, avec plusieurs de ses camarades, au Conseil National des Universités, section 19. Le monde entier lui en veut, et surtout Pécresse.
D’ailleurs, preuve encore, même les doctorants lui en veulent : ils sont 151 (Cent Cinquante Et Un) à s’être inscrits avec lui, d’après le Fichier Central des Thèses (Merci L.C. !) ! Cent Cinquante Et Une personnes (plus Germaine Hanselmann non référencée), presque une tribu… Certainement, ces doctorants le harcèlent, car les encadrer prend du temps … Et son encadrement donne naissance à de très bonnes thèses, “très honorables” dirai-je… Mais le harcèlement continue ! Au Conseil National des Universités, le CNU, ses doctorants étaient jugés non-qualifiables. Mauvais. Leurs thèses, bien que très très honorables, ensorbonnées elles-aussi, ne passaient pas la barrière. Et pourtant il était le recordman des directeurs de thèses, avec 11 docteurs demandant la qualification entre 2005 et 2007. La solution, consistant à faire partie de la commission avec quelques amis, afin de résoudre les problèmes en aval plutôt qu’en amont… s’imposait. Et elle avait été, dès 2005, programmée par Caliméro (notamment dans ce texte sur la grippe, lire avec attention la note n°2, tout en bas).
L’outrage fait à la discipline à laquelle j’appartiens est immense : non content de faire soutenir des thèses d’astrologie (“faire soutenir” est une de ses expressions), il souhaite faire croire qu’elles sont de bonnes thèses de sociologie… et il représente, auprès du ministère de la recherche, la sociologie.

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La L.R.U. parle un peu (beaucoup) du recrutement des nouveaux employés du Président de l’université. Je ne sais pas si les mutations sont mentionnées. Recruter quelqu’un à la mutation est, pour le moment, un peu complexe : les auditions sont interdites, mais on peut “rencontrer” les candidats et candidates… Les classements sont impossibles (et l’on doit donc s’assurer que la personne recrutée à la mutation prendra le poste).
Il existe un autre mode de mobilité, les “échanges de poste”. Imaginons qu’une sociologue de l’art à Metz souhaite rejoindre son amie à Nantes, et qu’un sociologue de l’art de Nantes souhaite migrer vers Metz… il est tout à fait possible que ces deux personnes s’entendent pour s’échanger leurs postes, et cette décision peut être acceptée par les universités de départ et d’arrivée. Mais comment prendre connaissance de ces désirs de mobilité ?
Les Mathématiciens français pratiquent ces échanges grâce à la Machine Ouverte aux Universitaires qui Veulent Echanger :

Il s’agit donc ici d’aider les enseignant-es ou enseignants-chercheurs à effectuer dans les meilleures conditions le rapprochement géographique qu’ils souhaitent, et ce, en globalisant l’information au niveau national.

Et cela marche !! :

2007 : quatre résultats à mettre au crédit de MOUVE, à notre connaissance : une permutation s’est opérée en début d’année entre 2 MCF 28, entre Paris et Marseille, et trois autres à la rentrée : 2 MCF 64, entre Bordeaux et Nice ; 2 MCF 30 et 63, entre Bordeaux et Paris ; 2 MCF 26, entre Montpellier et Paris.
2006 (année faste !) : pas moins de NEUF permutations ont abouti grâce à MOUVE :
2 MCF 27 entre Montpellier et Paris, 2 MCF 25 entre Poitiers et La Réunion, 2 MCF 26 entre Toulouse et Lyon, 2 MCF 71 entre Lyon et Grenoble, 2 MCF 25 et 28 entre Paris et Grenoble, 2 MCF 26 et 28 entre Montpellier et Grenoble, 2 PRAG entre Grenoble et Marseille, 2 MCF 66 entre Paris et Nice, 2 MCF 65 et 66 entre Marseille et Montpellier

Et les “mouvements” peuvent se faire non seulement entre deux personnes, mais aussi en cycle, entre 3 ou 4 MCF…
Pour l’instant, très peu de disciplines des sciences sociales s’y sont inscrites. Mais j’invite tous les sociologues souhaitant bouger à s’inscrire au MOUVE, ou à consulter les offres. C’est tout simple. Les pages sont protégées par un mot de passe, afin que le Grand Oracle Omniscient qui Groupe Les Enseignants (G.O.O.G.L.E.) n’indexe pas cette base de données, mais le login est « mouve » ainsi que le mot de passe.
Essayer de mouver avant l’application de la LRU est peut-être une bonne idée…

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La Tribune du Plaisir - Godes MaisonMes recherches se diffusent peu à peu. Dernièrement, c’était dans La Tribune du plaisir (n°5, novembre 2007), un magazine échangiste et pornographique. J’apparais dans un article intéressant — mais trop court… — consacré aux “godemichets faits maison”. J’avais connaissance du design vernaculaire pratiqué par des groupes féministes ou queer qui proposaient des ateliers de création, je ne connaissais pas d’autres facettes (petits artisans comme ce menuisier berlinois…). Sur une échelle de légitimité professionnelle, ce magazine est probablement situé tout en bas (absence de comité de rédaction ?). Plus haut sur l’échelle, probablement, la revue Area [ arearevue)s( ]… (n°15), une publication d’art et de réflexion sur l’art, dans laquelle je suis interviewé.

Le wiki auditions

Le wiki auditions revient en deuxième saison : https://coulmont.com/auditions/. Seuls 5 postes étaient (sont) proposés en section 19.
Il est maintenant possible (et nécessaire) de s’inscrire pour éditer les pages. Manquent encore, aujourd’hui à 9h30, les informations concernant Lille 1, Bordeaux 4, et Metz…

Conférence à Lyon : 29/11/2007

Je serai à Lyon, le jeudi 29 novembre, pour parler de mon livre Sex-shops, une histoire française, à l’Ecole normale supérieure Lettres et Sciences Humaines. Toutes les informations sont présentées ici. [En résumé : 18 heures en salle F005, au 15, Parvis René Descartes, dans le 7e arr. de Lyon]
Dans cette conférence, j’essaierai à la fois de présenter l’ouvrage (auquel a participé Irene Roca Ortiz) et mes recherches récentes-récentes.
(Pub : Sex-shops… est disponible sur amazon)

Paris 8 et la contestation de la L.R.U.

Une série de liens vers des informations en ligne :

Avec les grèves naissent les blogs : le département d’italien de Paris 8 s’y met.
Le 1er décembre est organisée à Paris VIII une réflexion sur L’Université critique :

A la suite de l’appel de Paris VIII contre la LRU, nous avons prévu une journée de réflexion et de mobilisation pour aller plus loin que la seule critique de la LRU et envisager des réformes alternatives. Sous l’intitulé provisoire “Sauver et transformer l’université critique”, cette journée aura lieu le samedi 1er décembre à l’université Paris VIII.

Les grèves ont des conséquences différentes suivant les étudiantes. Certaines disparaissent, et on ne les reverra jamais à l’université. D’autres y découvrent le bonheur de la mobilisation intensive. Les étudiants étrangers, surtout s’ils viennent d’université très regardantes, ne savent pas comment faire :
Joey “mychimaera” écrit ainsi sur son blog :

I would be fine with just a transportation strike. That’s easy to deal with. But the other thing that’s crippling me personally is the student strikes. I’m a foreign student at University of Paris 8, Saint-Denis, and the students there have been on strike since Monday last week. While I understand the reason for these student strikes (and would possibly be in support of them if I was born French), I’m feeling a bit cheated because I haven’t had any classes for a week and a half now and it’s in those classes that I was learning the most French. Most likely I’ll return home at the end of this semester without any credits as well. So frustrating

Les commentaires sont aussi intéressants. L’un d’entre eux écrit qu’il n’y a pas mieux qu’une grève et quelques manifestations pour apprendre le français…

sorry about that. the french university system is not a business and you are not a customer, so you do not get to file a complaint with the better business bureau. if you really want to learn french, though, you can go to all the activities happening around the strikes, it is a lot of fun, and you might learn how democracy works. getting tear-gased together is one of the best way to make friends.

Mais Joey répond que son université lui a interdit de participer à tout mouvement social :

unfortunately, I can’t participate in those activities, as much as I’d like to…if only for the awesome story it would make. I’ve been forbidden to participate by my study abroad program and if I did, and had the unlucky chance of falling in the hands of French authorities, I could be deported.

J’avais vu cela directement quand, enseignant à N.Y.U. vers 2002-2003, les étudiants devant partir en voyage d’étude à Paris avaient reçu des précisions officielles : l’antisémitisme français était devenu violent, il ne fallait pas sortir la nuit, certains quartiers étaient à éviter… Certains étudiants n’étaient pas rassurés.
Cette émission de radio réalisée à partir de prises de son en A.G. à Paris 8 réussira-t-elle à rassurer ces étudiants ?
Lu sur le blog du département d’anthropologie, un communiqué du président de Paris 8.
Enfin, mais pas des moindres, donc je répète : Samedi 1er décembre, se tiendra à Paris 8 une journée d’information et d’études autour de la L.R.U. :

Dans le cadre de la mobilisation pour l’abrogation de la loi dite « Libertés et Responsabilités des Universités » et afin de favoriser l’implication des personnels universitaires dans celle-ci, les initiateurs de « l’Appel de Paris 8 » contre la LRU, – pétition qui à la date du 26 novembre a déjà recueilli plus de 500 signatures-, organisent une journée « Université critique pour tous » le samedi 1er décembre 2007 (…)
[Avec, notamment]
14-17h – Recrutements, pédagogie et réussite des étudiants
– Recrutement et rôle des enseignants chercheurs, Xavier Dunezat, professeur de sciences économiques et sociales en lycée, ancien maître de conférences en sociologie (Lille 1)
– Evolution des formations et des diplômes, Stéphane Bonnéry, maître de conférences en sciences de l’éducation, Paris 8
– L’échec en premier cycle : une fatalité ? Stéphane Beaud, professeur de sociologie, Ecole normale supérieure
Toutes les informations…

Mise à jour : Un appel à assemblée générale… en provenance du président de Paris 8

De: presidence
Date: Wed, 28 Nov 2007 12:48:02 +0100
À: allp8
Objet: [allp8-enseignant] Assembléegénéraleplénière le jeudi 29 novembre

A la communauté universitaire,

Ce message fait suite à une réunion que je viens d’avoir avec les étudiants présents aujourd’hui sur le site.

Afin de réfléchir ensemble à une meilleure expression de notre mobilisation contre la loi LRU, étant entendu d’un commun accord que le blocage ne saurait être le meilleur moyen de la garantir, *tous les personnels enseignants et BIATOSS* sont conviés à une assemblée générale exceptionnelle et plénière demain, jeudi 29 novembre, à 11h00 (hall du bâtiment C).

La journée de demain est donc banalisée et je vous serais reconnaissant de bien vouloir reporter exceptionnellement les cours ou autres obligations prévues.

Persuadé de votre compréhension et comptant sur votre sens de la responsabilité, je vous prie d’agréer, chers collègues, l’expression de mes sentiments les plus cordiaux.

Pascal BINCZAK
Président de l’université