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Archive for 2008

Petit problème sociologique

La sociologue ne saisit jamais directement les grandes fictions (“sécularisation”, “individualisme”, “bourgeoisie”…) qui servent à décrire et comprendre la société (encore une). Mais la sociologue peut s’appuyer sur des indicateurs : proportion de baptêmes parmi l’ensemble des naissances d’une année, taille des familles…
C’est même une forme élémentaire de la sociologie que de partir à la recherche de ces indicateurs. Durkheim faisait-il autre chose quand, dans Le Suicide, il prenait le “taux des suicides” et leurs variation pour comprendre “intégration” et “régulation”, et, ultimement, l’état de la société ?
Mais j’ai du rater quelques cours dans ma jeunesse… cette manière de faire a-t-elle été pensée ou discutée ? Trouve-t-on des sociologues qui, refusant le recours aux beaux indicateurs indirects (et aux jolies proxies), s’attachent aux fictions elle-mêmes ? Ou des sociologues un peu épistémologues, qui auraient étudié le recours aux indicateurs ?

Bienvenue

Bienvenue aux visiteurs en provenance des “400 Culs” d’Agnès Giard.
L’affaire mentionnée dans son article se trouve détaillée ici : La Chasse aux godes.
Mais vous serez peut-être intéressés aussi par L’Affaire Olesniak (ou comment la police découvre le trafic pornographique d’une concierge, vers la fin des années 60)… ou par mon livre sur l’histoire des sex-shops.
[Comme Agnès le précise, vous pouvez vous faire offrir Godes’ Story pour Noël…]

Le nouveau “wiki auditions”

C’est désormais l’ASES, l’Association des sociologues enseignants du supérieur, qui s’occupe de suivre et de rendre public le processus de recrutement en sociologie.
Pour l’instant, les informations sont sur ce google-group : Association des sociologues enseignants du supérieur. Il n’y a qu’un seul poste ouvert au recrutement cet automne en section 19 du CNU… ce qui permet à l’ASES de roder sa manière de faire.

Pub : Courants contemporains

béraud coulmont courants contemporains sociologieCéline Béraud parlait de notre livre, les Courants contemporains de la sociologie, la semaine dernière sur France Culture, dans l’émission “A plus d’un titre“.
Un compte-rendu du manuel Les courants contemporains… par Ph. Deubel a été publié sur melchior.fr.
Et les PUF m’ont appris par ailleurs que le livre allait être traduit en arabe, une belle surprise à fêter dignement…
Pour en savoir plus sur ce manuel, une page spécifique avec quelques documents (dont un extrait de l’émission de France Culture) est disponible sur le site… ou vous pouvez même l’acheter sur amazon.fr.

Des hauts et débats… Seins nus à la piscine

Sur une mailing-liste milifique (*), il y a plusieurs semaines, le mail suivant circulait :

(EXTRAIT) Une action ‘seins nus à la piscine’ est en train de se créer. C’est une action féministe visant la réappropriation de l’espace public et le droit des femmes à disposer de leur corps .

Ce mail a suscité quelques réactions, dont voici l’une d’entre elles :

Alors à qui s’adresse cette action ?
J’en ai marre de voir des nanas, en dehors des réalités, dévoyer autant le féminisme.
Et si des nanas voilées ou juste pudiques veulent faire une action féministe, elles doivent se débrouiller autrement? Ou arrêter d’être pudique? (…)
Sans parler de cette facilité de montrer des seins pour les filles normées . Il va falloir réfléchir aussi au fait que pour certaines filles, montrer des seins qui tombent et qui sont “moches” suivant la norme, est une vraie difficulté. Et pas la peine de dire que c’est ce type d’action qui peut nous libérer car je n’y crois pas une seule seconde. Quand on est grosse, comme moi, le stigmate qu’on t’a collé te suit à la trace…mais peut être ne suis je qu’une idiote…Et qu’une aliénée

Et une réaction de soutien à la réaction :

Profondément d’accord avec toi, [***], depuis mon point de vue de lesbienne trans blanche moche aigrie (sans doute !). Les “contre-normes “(euh ?) de nos milieux sont obstinément indexées sur nos valeurs classe moyenne sup blanches et valides, déjà, et par ailleurs sur le culte de “la vie intense pour celles qui relationnent”, bref le libéralisme en toutes matières.

D’autres réactions soutenaient la démarche. Le débat s’est rapidement éteint, du moins dans l’espace semi-public de la liste-mail, mais il témoigne de tensions internes au féminisme, même au sein des générations les plus jeunes.
L’action, organisée par les Tumul-Tueuses, a eu lieu cette semaine, et plusieurs blogs mentionne de nouveaux débats. Eléonore Quesnel décrit cette opération seins nus à la piscine :

Tandis qu’elles nagent comme tout le monde, les maîtres-nageurs parlent aux organisatrices, qui leur distribuent des tracts. Cinq minutes plus tard, une maître-nageuse va prévenir un vigile, sans que personne n’ait parlé aux amazones dans l’eau – à part un « C’est dégoûtant ce que vous faites ! » de la part d’une quadra outrée. Un vigile vient vers la dizaine de baigneuses en monokini. « Sortez de la piscine maintenant », ordonne-t-il du bord. Malgré le dialogue qu’elles essaient d’instaurer, l’homme ne veut rien savoir. Il obéit aux ordres, c’est tout. « Nous aussi, et on doit attendre le signal de notre chef pour sortir. » Ce dialogue de sourds dure jusqu’à ce qu’une des porte-parole leur fasse le signal convenu, le fameux « on se tire » universel. Elles sortent de la piscine, suivies par un autre vigile, plus sympathique. « Les avancées, vous les avez déjà ! Ce que vous avez fait ce soir, c’est déjà une avancée ! » confie-t-il discrètement. « On en veut encore, des avancées ! » rétorquent les militantes, qui, toujours topless, rejoignent les douches.

Le blog de Camille, Rue69, mentionne certaines des suites de l’action :

, la direction de l’établissement, elle, a jugé qu’il y avait là un trouble à l’ordre public (et que les seins nus pourraient choquer les enfants) et a appelé la police. Cette dernière est venue (mater une rebelion de femmes dangereuses ou mater des participantes dénudées?) et a menacé des femmes dans les vestiaires de poursuites pour exhibition sexuelle….

Le débat reprend, mais il va impliquer maintenant d’autres acteurs : directeurs de piscines, policières…

La monstration des seins a une longue histoire, et même, depuis le très bon ouvrage de Jean-Claude Kaufmann, Corps de femmes, regards d’hommes (5 étoiles au coulmont), une histoire dans la sociologie. Mais il me semble qu’il manque encore une histoire de la pratique : je connais trop peu les étapes ayant conduit les juges à accepter les seins nus sur la plage et pas vraiment ailleurs… Si un étudiant en histoire contemporaine pouvait se pencher sur les dossiers de procédure du côté de Saint Tropez, il ferait un beau mémoire de master. [Si cela a été déjà fait, je suis preneur des références.]
Il y a probablement eu, à Saint-Tropez au milieu des années soixante, quelques arrestations pour seins nus… et une petite affaire qui a été aujourd’hui oubliée. Mais parlait-on de féminisme à l’époque ? ou de bronzage ? Des actions de groupes étaient-elles organisées ? Comment la séparation s’est faite avec les naturistes (qui ne devaient pas accepter ce mi-nudisme) ? La diffusion de la pratique sur toutes les plages françaises a-t-elle donné lieu à de nouvelles mobilisations (de la police ou d’autres groupes) ?
Et enfin… une question m’intéresse : depuis quand la piscine est-elle un espace politique. Je crois comprendre le rôle des piscines, depuis le début du XXe siècle, dans les politiques municipales (c’est un établissement coûteux qui est utile à la fois aux écoles, aux sportifs, aux centres aérés etc…). Mais était-ce un espace objet d’autres investissement politiques ?
Depuis quelques années, la piscine est comme une extension de l’école en tant qu’espace “laïc” et sexué : les demandes de personnes souhaitant des piscines non-mixtes à certaines heures ont été qualifiées de communautaristes, et des reportages ont pointé du doigt la déviance anti-républicaine de certains maires…
Une bonne thèse avait été réalisée, il y a quelques années, par un sociologue (maintenant MCF à Lille, Frédéric Poulard), sur les musées locaux. On voyait bien le rôle des conservateurs dans les politiques culturelles, aux échelons locaux et nationaux. A quand une thèse sur les piscines ?

Liens :
Maïa Mazaurette sur sexactu
Eléonore Quesnel sur Agoravox
Des naturistes se réjouissent
Camille Rue69 / Rue89
Le journal suisse Le Temps
Eléonore Quesnel (encore) sur Rue69/Rue89
Un billet sur Pladond-de-verre, blog féministe.
Réactions sur un forum de nageurs.
Cousture à Montréal
AlicesWonderVerden, commentaire.

Notes
1- (*) milifique : scientifique et militant
2- j’ai posé beaucoup de questions et je n’ai pas fait les recherches minimales… Que les auteurs de travaux sur les piscines me pardonnent !

Quelques blogs en sciences sociales

Sans répéter le titre précédent :

  • Olivier Martin est professeur de sociologie à l’université Paris 5. [hélas… son blog n’a pas de flux RSS]
  • Anthropiques, de Jean-Michel Le Bot (université de Rennes), avec des réflexions sur l’anonymat sur internet.
  • Je connais depuis plus longtemps le blog de Fabrice Fernandez, mais je ne pense pas l’avoir jamais mentionné.
  • En connaissez-vous d’autres ?

    *

    Il existe aussi une poignée de blogs tenus par des enseignants de sciences économiques et sociales : Denis Colombi, Pierre Maura
    Anciennement : billet de 2006, un autre billet de 2005… En 2003, je n’avais trouvé qu’un autre blog de sociologue francophone (rappel).

    Luttes internes

    Dans mes travaux sur les sex-shops, je me suis principalement intéressé aux mobilisations de riverains ou d’élus opposés à l’implantation locale de ces magasins… Il était plus difficile de comprendre les oppositions internes. Or la concurrence n’est pas toujours la bienvenue : quand une boulangerie s’ouvre à côté d’une boulangerie, l’un des boulangers n’est pas très heureux. Cette régulation interne de la concurrence, je vais essayer d’en montrer quelques exemples ici.
    Soirée sex-toys à Cholet

    Une soirée très coquine jeudi soir…
    Organisée par le bureau des élèves de l’ESIAME, une soirée étudiante très coquine avec pour thème les “Sex Toys” aura lieu jeudi soir au Paradise.
    Pendant la soirée, des cadeaux seront distribués mais pas de Sex Toys…
    Après s’être renseigné auprès du Sex Shop de Cholet et de la Sous-Préfecture, David Olliver, l’un des organisateurs de la soirée, affirme que la législation interdit toute distribution gratuite d’objet sexuel. Les étudiants les plus coquins devront donc se contenter des préservatifs, des huiles de massage, des peluches et des oreilles de lapins qui seront distribués par des hôtesses.

    Je n’ai jamais entendu parler de cette législation, mais elle existe peut-être dans l’esprit de certains… et certainement dans l’esprit de ceux qui s’estiment lésés par cette concurrence, les distributions de sex-toys en boîte de nuit.

    De même, quand s’ouvre un magasin sexy, l’on trouve parfois des protestations étonnantes. Voici ce que m’écrit une personne (une femme), dans le sud de la France, dont le magasin vend de la lingerie et des gadgets pour adultes :

    Voila, j’espere que vous pourrez me donner quelques précisions quant à la reglementation des ces nouvelles boutiques, car les personnes de la chambre de commerce ne sont pas vraiment au fait de ce genre par ici!!
    Pour tous vous dire, le gérant du plus ancien sex-shop de la ville, est venu me rendre une “visite”, vraiment pas amicale!! me pretextant que je n’avais absolument pas le droit de vendre tout ces articles!! il m’a meme demandé de retirer de mes étalages la plus grande partie de ces charmant objets, soutenant qu’il les vendait aussi!!

    J’ai peu d’informations sur cette visite amicale, mais j’y vois quand même une réaction à la présence plus visible des femmes dans le commerce des objets sexuels.

    Dans une autre ville, c’est le gérant d’un sex-shop qui m’écrit… étonné que des “sex-toys” puissent être vendus hors des sex-shops.

    j aimerai savoir pourquoi beaucoups de commerce voir centre commercial magasin farce et attrappe ou meme vente en gros (…) sont autorisé a vendre des articles libertins. recemment des vibro franchement sexués etaient en vente a la hauteur d enfant dans un rayonnage. je pensais que ce genre d article etait reservé aux SEX SHOP qui eux ont des vitrines opaques et l’entrée interdite aux mineurs
    a qui s adresser pour faire cesser cette pratique
    (…)
    etant dans cet activité depuis 3ans je ne suis pas inquiet de la concurence mais trouve inadmisible ce genre de produit a la vente un peu partout. J’envisage d’en referé la chambre des commerces voir le procureur de la république

    Il faut comprendre sa colère : son magasin (un sex-shop) est soumis à toute une série de règles spécifiques (vitrine opacifiée, interdiction d’installation à proximité des écoles, collèges et lycées, surtaxation des bénéfices dans certains cas, etc…) alors que les magasins “sexys” qui ouvrent un peu partout en France échappent à ces règles.

    *

    Je présenterai ici une dernière forme de régulation plutôt que de lutte, “l’exclusivité” et le passage à l’activité de “grossiste”. Depuis une dizaine d’années, les fabricants de vibromasseurs ont développé des marques (et des gammes de couleurs, de désignations…) et proposent parfois l’exclusivité à des entreprises nationales.
    – Ce peut être l’exclusivité de la vente au détail, présentée ainsi sur certains sites. AnneLolotte présente ainsi l’une des nouveautés : “Le sex toy Light up est exclusivité chez Soft Paris … et je pense que ce godemichet aura une belle place sous le sapin de Noel!”
    – Mais ce peut être aussi l’exclusivité de la distribution. Certains objets sont ainsi distribués en France par des entreprises qui sont principalement des détaillants, mais qui sont “grossistes à côté”. Que leur apporte l’activité de distribution ? La connaissance de la concurrence. Si un collègue demande 1000 gadgets, ou simplement 100… le distributeur-détaillant a une idée de la taille réelle de l’entreprise concurrente. Il peut aussi, pour protéger son exclusivité, ne proposer à ses concurrents qu’un nombre inférieur aux quantités souhaitées.
    Ceci ne fonctionne que si les fabricants arrivent à défendre leurs marques ou la spécificité des formes et des couleurs de leurs objets… Si ces derniers sont copiés, l’exclusivité fonctionne beaucoup moins bien.

    Varias : travail académique, grève universitaire et censure

    Dropbox
    J’ai deux bureaux : un à la maison, un autre — le principal — au C.S.U.. La rédaction d’articles, de textes et de livres s’étale sur plusieurs semaines et plusieurs mois… et il est difficile de suivre les versions différentes quand on les transporte sur clé USB d’un ordinateur à un autre… ou par mail.
    J’utilise depuis six mois Dropbox comme disque dur externe et dépot des versions préparatoires des articles. Dropbox est un logiciel (pour mac, windows ou linux) qui fait tout tout seul : il crée un dossier “dropbox” dans lequel tous les fichiers seront automatiquement sauvegardés… Et si vous avez un deuxième ordinateur, téléchargez Dropbox : le dossier qui sera créé contiendra les documents sauvegardés. La synchronisation est automatique, et Dropbox garde une copie de toutes les modifications précédentes.

    *

    Grève à Paris 8
    Chose extraordinaire, le département de droit est en grève. Or un département de droit n’est jamais en grève : que ce soit pendant la LRU, pendant le CPE, pendant la grève des anthropologues… les juristes ne se mettent pas en grève.

    L’article recopié ici circulait dans l’université hier vendredi, et avait été scotché un peu partout. Ce qui m’a amusé dedans, c’est la réflexion de l’UNEF, qui souhaite apparemment une grève générale de l’université…
    L’on ne trouve pas de blog dédié à cette grève… mais quelques informations et rumeurs sur un forum : paris8.forumpro.fr. Il semblerait que les juristes se soient astreints à une Assemblée Générale quotidienne.
    Pour une petite contextualisation, ce billet pourrait être utile.
    *

    Censures
    Il y a quelques semaines, j’avais essayé de mesurer l’étendue de la censure dont souffrait coulmont.com.
    J’ai eu confirmation de l’impossibilité d’accéder à mon site depuis certaines grandes entreprises françaises et multinationales, depuis au moins une université américaine (merci à toutes les personnes m’ayant signalé cela).
    Et voici que les universités françaises s’y mettent… Honte à toi, Université d’Artois ? (Mise à jour : Un commentateur m’indique que, au contraire, l’université d’Artois demande à certains étudiants de visiter coulmont.com… Gloire à toi, Université d’Artois ?)

    Je n’aimerai pas être étudiant dans une université qui interdit la lecture des travaux publics de sociologues sous des prétextes stupides : “pas conforme à la charte”… ah bon ? Certains mots vous chatouillent ? Etes-vous contre la mise à disposition publique d’articles en sociologie des religions, ou contre la cartographie sociale, peut-être n’aimez-vous pas mes bibliographies de cours (parce qu’elles ne sont pas mises à jour) ou les questions liées à la sociologie des prénoms… ou est-ce mon manuel (coécrit avec Céline Béraud) et ses documents annexes, dont une frise chronologique de divers sociologues en PDF ?

    Vente par correspondance et vibromasseurs

    La mise en série est une bonne technique d’objectivation. Vous avez une intuition en voyant une chose, une idée vous turlupine… essayez donc de constituer une série : vous formerez ainsi une connaissance séparée de la perception subjective que vous aviez.
    Constituer des séries est souvent ennuyeux : c’est amusant au début, et ça lasse rapidement. Echantillonnez alors.
    Voici comment les vibromasseurs ont été vendus par deux catalogues de vente par correspondance entre le début des années 70 et les années 2000 (Soit dit en passant, les premières ventes semblent commencer en 1967). Les images ne sont pas très jolies, mais elles sont suffisantes pour mon propos, qui est ici simple : la diffusion sociale des vibromasseurs (la “démocratisation” ?) a commencé il y a une bonne trentaine d’années. C’est à dire avant leur ré-invention comme objets à la mode.

    *

    “La Redoute, 1967” : 5 accessoires pour différents usages…

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    “La Redoute, 1975” : pour le massage du corps et du cuir chevelu

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    “La redoute, 1985-1986” : procure une sensation de bien-être

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    “Trois suisses, 1986, printemps” : active la circulation et tonifie les muscles

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    “La Redoute, 1994” : action décongestionnante et augmentation de la dilatation des vaisseaux sanguins

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    “trois suisses, milieu des années 1990” : à intensité variable, ils stimulent et tonifient

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    “trois suisses, 2000 printemps”

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    “La Redoute, 2001” : peu de texte, mais un objet mystérieux est présent, nommé “6 – Pour homme (non photographié)”…

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    En 2008, ces objets sont vendus sur la même page que les brosses à dents électriques. Mais la catégorie a enflé : une douzaine d’objets sont proposés.

    “La Redoute, 2008” : petit et sophistiqué

    Ailleurs
    lachieuse, pascou

    Mes conditions de travail (suite)

    Je découvre aujourd’hui, affiché dans l’université, un “courrier des lecteurs” paru dans Le Journal de Saint-Denis, un hebdomadaire municipal et recopié ci-joint. “Pauline G.”, étudiante en italien, est ma nouvelle héroïne !
    Il semble que le Président de l’université va demander un droit de réponse. Je lui conseille de répondre point par point à l’étudiante. Mais pour cela, il faudrait que les fuites soient réparées, que les fenêtres soient changées, que les enseignants disposent d’un matériel adéquat… Sinon, franchement, répondre en disant “on a fait des efforts”… on peut faire plus malin. Car ce que je montrais dans un billet publié il a deux semaines (vitres cassées…) n’a pas été réparé… Et la salle A382, dans laquelle je passe plusieurs heures par semaines, est toujours dans le même état.
    Extrait de la lettre de Pauline G.

    En effet, nous avons des cours dans des salles où les fenêtres sont ouvertes et cassées (réparées une semaine plus tard par du ruban adhésif), un manque de tables et de chaises, il faut donc aller dans la salle d’à côté pour trouver une table et une chaise, des radiateurs qui ne fonctionnent pas et des papiers journaux en guise de rideaux.
    Nous avons cours dans des petites salles, mais malgré notre nombre d’étudiants (une dizaine par cours), on se retrouve à quatre sur une même table et certains étudiants se voient obligés d’écrire sur leurs genoux… Et il n’y a pas que ça : lorsque les professeurs écrivent au tableau, ils doivent ramener eux-mêmes un chiffon et de l’alcool car il n’y a rien pour effacer à l’université. Il y a aussi des fuites d’eau (une semaine plus tard, un seau était mis pour récupérer l’eau, mais la fuite n’était toujours pas réparée) (…)
    source

    Fin de l’extrait
    L’un des seuls lieux propres de l’université semble être la bibliothèque, très agréable. Mais là, aujourd’hui, j’ai cru que le fou au slip sur la tête s’était installé au milieu de la bibliothèque… En raison de la mort d’un ancien professeur, Georges Lapassade, le contenu de son bureau a été exposé, avec ses médicaments périmés, sa collection de vieux “Gai Pied”, ses sacs à merdouilles. Quel meilleur hommage à l’un des importateurs de l’ethnométhodologie que d’exposer sa collection de trucs pourris.