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Les billets de January, 2008 (ordre chronologique)

Devant Dieu…

Il y a quelques années, j’ai publié dans Critique internationale un petit article pour lequel j’ai une certaine tendresse, “Devant Dieu et face au droit, Le mariage religieux des homosexuels aux États-Unis [pdf]”. Il est désormais librement disponible sur le site de Cairn, au format pdf : Devant Dieu…. À lire avec tendresse, donc… [À noter, dans le même numéro de Critique internationale un très bel article de Gwenaël Feillard sur l’islam de marché en Indonésie, “Insuffler l’esprit du capitalisme à l’Umma”]
Deux autres articles paraîtront très prochainement, dans des ouvrages collectifs beaucoup plus intéressants que mes maigres réflexions. L’un dans Virginie Descoutures, Marie Digoix, Eric Fassin et Wilfried Rault (dirs.), Couples et familles homos. Ce que la famille gay fait aux normes, Paris, Editions Autrement, 2008… avec une couverture formidable, très bling-bling… et un autre dans Florence Rochefort (dir.), Le Pouvoir du genre. Genres, laïcité, religion (1905-2005), Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2008.

L’inattention civile

Le sociologue Erving Goffman, dans Behavior in public places décrivait ce qu’il nommait la civil inattention :

p.84 what seems to be involved is that one gives to another enough visual notice to demonstrate that one appreciates that the other is present (and admits openly to have seen him), while the next moment withdrawing one’s attention from him so as to express that he does not constitute a target of special curiosity or design.

L’inattention “civile”, ou polie (c’est ainsi qu’elle a été traduite en français, notamment dans la traduction française du tome 2 de La mise en scène de la vie quotidienne)… est un concept intéressant. Comme de nombreux concepts goffmaniens, il comporte une part d’ambiguité : l’inattention civile est à la fois reconnaissance de la co-présence et jeu sur le retrait de toute interaction.

Les difficultés qu’il y a à entrer dans un sex-shop, les comportements parfois gênés des clients et clientes… ont été interprêtés comme une manière de conserver l’anonymat ou une “privacy” : le silence, l’évitement des regards s’analyse alors comme un moyen de conserver toute information sur soi-même… (bien décrite dans un article de Karp au début des années 1970).
Mais j’aimerai pouvoir décrire comportements des clients comme une inattention civile réflexive : dans le contexte du sex-shop, l’inattention civile simple ne fonctionne plus… mais il est difficile pour des personnes pratiquant en permanence l’inattention civile, dans tous les espaces publics ou semi-publics, de modifier les règles de leurs comportements. L’inattention devient réflexive, les clients font attention à rester inattentifs… travail délicat et désagréable.
L’on pourrait faire un parallèle peut-être éclairant, pour les personnes ne fréquentant pas les sex-shops : l’ascenceur, avec ses évitements de regards, ses toussotements, et l’inattention attentive. Pour plus de précisions… des sociologues s’y sont penchés : “Civil Inattention Exists -— in Elevators”, Personality and Social Psychology Bulletin, Vol. 9, No. 4, 578-586 (1983).

Je suis loin d’être le premier à tenter d’importer l’inattention civile aux sex-shops. Dès les débuts de la décennie soixante-dix, des sociologues américains s’amusaient à l’utiliser, plus ou moins explicitement. Ainsi McKinstry (“The Pulp Voyeur: A Peek at Pornographic in Public Places” in J. Jacobs (ed.) Deviance : Field studies and self disclosures, p.30-40 1974) écrivait :

“What are we to conclude from the above description ? If it were not so pronounced, the behavior pattern within the adult store — characterized by silence, physical separation, inattentiveness to others, and a lack of facial expression — would seem typical of thousands of other mundane human setting. This is, of course, exactly what makes the adult store remarkable — everything is “business as usual.” [The customer] has been socialized into the norms of the adult store even before stepping inside the door.”

La socialisation au mode de fréquentation des sex-shops est réalisée avant même toute entrée dans ce magasin : on y agit comme dans l’espace public.

Magasin Osez - L Union - ToulouseC’est peut-être avec l’idée qu’il faut éviter ce mode de fréquentation que des magasins “sexys” qui cherchent à se différentier des sex-shops mettent en place des dispositifs de promotion de l’interaction. Un exemple ? Un magasin récent de la banlieue de Toulouse (lien vers leur site internet) a installé une sorte de “zone de discussion” (avec cafetière expresso) à côté des rayonnages de vibromasseurs…

Et un autre magasin, du côté de Brest, Espace Charme, situé comme le précédent dans une zone commerciale / industrielle, propose aussi cet espace de lecture, deux fauteuils autour d’une table basse, en face du rayon lingerie…

Espace Charme Brest Il sera intéressant de voir si ces espaces sont utilisés, de compter combien de personnes s’y assoient par jour, combien parlent, si s’asseoir est utilisé par les vendeurs et vendeuse comme un signe d’ouverture à l’interaction…
Je n’ai pas épuisé ici l’inattention civile ni les tentatives de la contrer développées par certains patrons de “loveshops”. Pour les lecteurs sociologues, deux autres articles peuvent être intéressants : L’un, récent, de Kristen Hefley, “stigma management of male and female customers to a non-urban adult novelty store“, Deviant Behavior, 2007, 28: 79, DOI: 10.1080/01639620600987491, parce qu’il porte sur un sex-shop situé, comme les exemples précédents, hors d’une ville. Un autre article, plus ancien , de Charles Sundholm, “The Pornographic Arcade: Ethnographic Notes on Moral Men in Immoral Places“, Journal of Contemporary Ethnography4 1973; 2; 85 DOI: 10.1177/089124167300200104.

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Choses en liste (8)

Une petite liste de choses.
Les nitrites d’alkyles (Poppers) sont interdits à la vente… (ils étaient en vente dans les sex-shops)
Têtu rendait publique l’information début janvier :

Un décret, publié au Journal officiel du 22 novembre 2007, à la demande du Premier ministre François Fillon, interdit désormais «la fabrication, l’importation, l’exportation, la mise en vente et la distribution des produits contenant des nitrites d’alkyle» sur une recommandation du ministère de l’Économie. Parmi ces produits se trouve le poppers, ce liquide vasodilatateur vendu dans les sex-shops, saunas et sex-clubs dans de petites bouteilles, que beaucoup de gays français utilisent, notamment dans le cadre de rapports sexuels.

réactions (1), réactions (2 – gaybretagne), réactions (3 – diboan), réactions (4 – illico), réactions (5)
Pour information, vous pouvez lire le Décret n° 2007-1636 du 20 novembre 2007 relatif aux produits contenant des nitrites d’alkyle aliphatiques, cycliques, hétérocycliques ou leurs isomères destinés au consommateur et ne bénéficiant pas d’une autorisation de mise sur le marché
Têtu écrit que “Le fabriquant [FCC, français], ainsi que le Sneg, envisageraient désormais de déposer un recours devant le Conseil d’État contre le décret. Ce recours devra être déposé avant le 23 janvier.”… je suis intéressé par toute information à ce sujet !

Olivier Godechot dans les Tribulations d’un sasseur découvrant R explique enfin “comment faire en R, pour faire comme dans SAS, bref en partant des habitudes (mauvaises ou bonnes) de SAS”. Si vous ne connaissez pas encore R… c’est l’occasion !

Soeur Sourire… Un reportage de la BBC radio : behind the hit is a tragic story of a young woman who just could not cope with the attention and success that stardom brought. Et plusieurs versions de Dominique niqueue niqueue, en flamand et en disco…. Ca peut-il remplacer les poppers ?

Recruter des universitaires

Le recrutement des universitaires est une procédure complexe et en plusieurs étapes. Dans le cadre des réformes en cours, un nouveau décret va modifier ce qui se faisait.
Jusqu’à maintenant, des “commissions de spécialistes” étaient chargées d’évaluer les candidatures. Ces commissions, pouvant comporter une vingtaine de membres, étaient élues, dans le cadre de l’université, par les enseignants-chercheurs d’une même discipline. Elles comportaient un petit tiers de membres extérieurs à l’université en question, et, à parité, des “maîtres de conférences” et des “professeurs”.
Le projet de décret et un texte de précision peuvent être lus sur le site de l’ANCMSP.
Une réaction argumentée a été publiée sur Affordance, le blog d’un enseignant chercheur en InfoCom (section 70 du CNU).
Mes remarques seront, je l’espère, brèves. L’ennui… elles ne seront pas comprises par qui n’est pas familier des anciennes commissions de spécialistes.
Le nouveau décret modifie l’écosystème :
1- les “comités de sélection” (le nouveau nom) sont nommés par le président de l’université et le conseil d’administration, et ne sont donc plus élus. L’élection des commissions avait ceci d’intéressant qu’elle apportait une réponse aux conflits possibles sur la création des comités. Et que le suffrage, ou du moins sa logique, apparaissait légitime.
2- Les comités de sélection sont plus restreints, de 6 à 12 membres maximum (et une moitié de présents suffit) : une audition face à 4 personnes est donc possible (ce qui fait que, dans les gros départements, de plus d’une trentaine d’enseignants chercheurs, la quasi totalité n’aura jamais rencontré la future collègue). Les membres suppléants (qui permettaient souvent d’atteindre le quorum) disparaissent.
3- ils doivent comporter pour moitié des membres extérieurs à l’université (mais ne peuvent comporter d’étudiantes ou d’étudiants), et ne sont pas disciplinaires (la pluridisciplinarité est même implicitement encouragée)
4- la parité en fonction des statuts (PR et MCF) n’est plus requise
5- Ces comités de sélection sont temporaires, créés pour examiner les candidatures sur un seul poste
6- le président du comité, nommé par le conseil d’administration, a une voix prépondérante, en cas d’égalité des suffrages : c’est la fin des longues séries de votes et des commissions qui se terminent à 21h !

Dans le pire des cas, des logiques de pouvoir peuvent se mettre en place avec succès : des comités formés de quelques personnes (des professeurs) connaissant bien le président de l’université pourront choisir leurs poulains. Rien de bien nouveau sous le paysage de la critique des commissions de spécialistes.

Mais :
1- des comités partiellement renouvelés pour chaque poste, avec des présidents de comités différents à chaque poste (ce qui n’est pas proposé, mais n’est pas interdit), peuvent permettre d’empêcher la constitution de lignes de pouvoir solidifiées (les anciennes “commissions de spécialistes” étant élues pour 4 ans, et renouvelées tous les 4 ans sauf démission ou départ d’une des membres, elles contribuaient à matérialiser des oppositions… et l’on pouvait voir les mêmes têtes à quinze ans de distance).
2- des comités entièrement constitués de maîtres de conférences peuvent exister, ou des présidents de comités eux aussi maîtres de conférences : certes, c’est étrange, cette possibilité de subversion des hiérarchies académiques… et j’aimerai bien voir si ce genre de comité verra le jour.
3- des objectifs de recrutement extérieur sont désormais demandés aux universités (ce qui pourrait conduire à diminuer le recrutement local… mais pas si ces objectifs sont par exemple de “50%”… cela renforcerait la prévalence de la peste localiste) : en fait, si l’objectif est inférieur à 95% de recrutement extérieur, il me semble que le localisme perdurera (Sur la difficulté des estimations du localisme, se référer aux travaux d’Olivier Godechot). Si les universités se fixent “70%” de recrutement extérieur : le localisme restera au même niveau qu’aujourd’hui.

D’autres remarques : une modification des mutations a eu lieu aussi. Désormais, le conseil scientifique examine les mutations et rend un avis… avant que le comité de sélection le fasse. Est-ce que cela va augmenter la mobilité ? La réduire (en introduisant une barrière nouvelle à la mutation) ?

Les rapports d’examen des dossiers de candidature ne sont pas mentionnés (sauf comme une possibilité)… Quand on sait le travail que cela prend, on peut supposer que, s’ils ne sont plus nécessaires, ils seront moins fréquents. Un exemple : Pour chaque poste, nous recevons une centaine de dossiers : quand la commission de spécialiste fonctionne avec une quinzaine de personnes, cela fait 13 dossiers par personne (chaque dossier a 2 rapporteurs). J’imagine avec horreur un “comité de sélection” de 4 personnes (2 se faisant porter pâle) faire ce travail.

On s’aperçoit enfin, avec ce décret, du rôle que prend le conseil d’administration dans ce domaine, chargé, tous les six mois, de trouver une bonne centaine de personnes acceptant d’être membres de comités de sélection (au minimum six par poste, avec une quinzaine de postes disponibles dans les universités tous les six mois)… dont 50 membres extérieurs non rémunérés. A mon avis, le conseil d’administration aura bien du mal à faire ce travail et à assurer une non pérennité des comités (avec la LRU, les conseils d’administration ont vu, dans d’autres domaines, leur rôle s’accroître).

Il y a plein d’autres choses dans ce décret (ou projet de décret). Il sera intéressant d’étudier comment se passeront les futures séances de recrutement (que je vais suivre ou faire suivre sur https://coulmont.com/auditions/).

Liste de choses (9)

Playboy : et hop, encore un rêve réalisé… je suis apparemment cité dans Playboy (n°87, février 2008).
Trader flou ? : Olivier Godechot, l’auteur d’une sociologie des Traders, répond. D’ailleurs depuis une semaine son “téléphone n’a pas arrêté de sonner” :

Les journalistes travaillent dans l’urgence et sont en compétition les uns avec les autres pour produire de l’information. On ne saurait les en blâmer. Mais cela donne lieu à des interactions curieuses.
– Est-ce que cela vous serait possible de le relire d’ici une demie-heure ?
– Madame, je suis à Nantes en déplacement.
– Vous n’avez pas un Blackberry ?
– (?)

J’apprécie énormément ses commentaires sur le travail journalistique !
Oiseau Bleu décrit le monde de l’entreprise : L’Oiseau Bleu sur youtube (sur Dailymotion aussi). L’Oiseau Bleu (Arnaud Aymard) sera au théâtre de la Boule Noire en mars 2008. J’ai vu ce spectacle il y a un an et je le recommande : c’est de l’humour à tiroir.
Monde de la recherche :

Hungry Turkey : Un extrait vidéo hilarant d’un jeu télévisé américain. Tout : l’accent, les mimiques, l’ironie du présentateur, la shamelessité de la candidate… Tout, donc, est fort réjouissant.
Histoires de la sociologie : Quelques saintes trinités sociologiques sur Scatterplot, le blog… En France, seraient plutôt mentionnés Trois Mousquetaires nationalisés : Marx, Tocqueville, Durkheim, Weber… avec Planchon-Simmel … puis Gurvitch, Stoetzel, Aron, Friedmann… puis Crozier, Touraine, Bourdieu, Boudon… puis qui…? Beaud, Boltanski, Lahire et de Singly ?

Je lis en ce moment l’autobiographie de Michel Crozier (ne me demandez pas pourquoi) et aussi celle de Henri Mendras. On y perçoit, dans ces deux textes, sorte de complexe face aux Normaliens agrégés… que je n’avais pas totalement saisie (sûr, probablement, de la légitimité de ma propre noblesse, et conscient, certainement, de l’affaiblissement structurel du rôle de l’ENS dans l’academia) :

Laissons parler Crozier (né en 1922, ancien élève de HEC, docteur en droit) :

“J’avais trente-six ans. J’avais bien déjà une ceraine réputation, mais je restais un électron libre dans le milieu français. Je n’étais ni normalien, ni journaliste de gauche, ni économiste. Je ne gravitais pas autour des facs de droit, ni de la naissante ENA. Ma seule légitimité, c’était la recherche et mes amis américains.
Cette légitimité n’était absolument pas reconnue en France. Quelques années plus tard encore, je me souviens d’un propos tenu par un jeune collègue normalien qui me fut fidèlement rapporté : “Crozier, c’est un aigri.” “

Il présente déjà, il me semble, cette définition en creux de lui-même dans un texte de 1984… au lieu de présenter ses capitaux : les choses lui arrivent comme par miracle (ou alors parce qu’il a d’étranges intuitions qui marchent). Ses opposants sont simplement plus bêtes que lui. Au lieu d’essayer de décrire ses échecs pédagogiques… il préfère écrire “ils n’ont jamais compris…”
Vous voulez des exemples ? page 199 : “J’eu beaucoup de difficultés à faire comprendre cette thèse. Ni Alain Touraine ni Raymond Boudon ne comprenaient le concept de rationalité limitée. Aron lui-même (…) ne comprit pas vraiment la logique que je poursuivais.” Remarquons en passant que les trois interlocuteurs de Crozier sont archicubes.
Page 201 : “Factuelle mais plutôt mesquine [la note de lecture] ne laissait rien entrevoir de l’originalité du livre, que le recenseur n’avait manifestement pas comprise.” (Ce recenseur stupide doit être normalien…)
Page 202 : “François Wahl, en effet, qui supervisait la branche économique et sociologique (aux Editions du Seuil) était un philosophe qui ne comprenait rien à mes raisonnements” [Michel Crozier revient à l’attaque page 260 : “Ce fut une déception pour moi car, je l’ai dit, cet homme intelligent, encore jeune, ne comprenait ni mon objectif ni mon raisonnement.”]
Quand on rapproche ces citations de ce que Crozier écrit quelques pages plus loin, on rit. Page 207 : “il y avait pénurie de sociologues, les universitaires patentés étaient ennuyeux et les jeunes étaient illisibles. Comme j’écrivais de façon claire, j’émergeais facilement du lot.”

Laissons le conclure et présenter Pierre Bourdieu : “un jeune normalien aux dents longues” … “typique d’une génération de normaliens qui voulaient faire carrière en sociologie et qui, fort de leur excellence au concours, se croyaient autorisés à régler leurs compte aux anciens qui encombraient la place.” Crozier, vieux avant l’âge, devait se sentir visé.

Henri Mendras, me semble, à la lecture de son autobiographie, beaucoup moins désagréable… On me l’a même décrit aujourd’hui comme un “gentil nounours”. Chose étrange, il se décrit comme “timide”. Et Crozier aussi, décrit une forme de timidité maladive… Je ne fut pas surpris quand, ce matin, j’ouvris Esquisse pour une auto-analyse de Pierre Bourdieu, une petite non-autobiographie, dans laquelle il décrit sa grande timidité. [En passant : tous les trois décrivent aussi avec luxe de détail leurs modesties.] Pour être sociologue, il fallait être timide et modeste… je n’aurais jamais réussi !

Je terminerai par une question. Crozier mentionne, en passant, un texte d’un sociologue gauchiste dans lequel il serait décrit comme “le grand Zorcier”… Mais ce champion du name dropping ne donne pas les références. Une lectrice les aurait-elle ?

Mise à jour (14/1/2009 : J’ai trouvé la référence au Grand Zorcier.