Hard rock musulman
Je ne sais pas si le hard rock musulman existe, mais l’on trouve, à l’université Paris 8, des publicités pour du “Métal Kabyle” :
L’un des musiciens a une page sur myspace et l’on peut écouter ses chansons ici, par exemple.
Et l’on trouve, par ailleurs sur internet, de nombreux articles sur le Muslim Punk surtout depuis la publication de The Taqwacores par Michael Muhammad Knight, un irlando-américain converti à l’Islam. Le livre (pas lu), a été traduit en français : Les Taqwacores.
Le Heavy Metal musulman, de même, a suscité un documentaire. Peut-être parce que le groupe, Acrassicauda était composé d’Irakiens, jouant à Baghdad avant de devoir s’exiler à Istambul. Le documentaire, Heavy Metal in Baghdad, doit être intéressant.
Il faudrait que je demande à mon collègue Stéphane Dorin ce qu’il en pense…
3 commentaires
Un commentaire par Lodi (13/01/2009 à 17:07)
J’avoue que j’ai beaucoup de mal à concevoir le rapprochement entre “punk” et “religion”. Tout dépend sans doute de ce que l’on recouvre sous “punk”, mais je me demande si les intéressés ne confondent pas le mouvement punk et le fait de placer “fuck” trois fois par phrase.
Le métal par contre, peut avoir un aspect plus mystique, alors je pense que c’est un genre tout à fait adéquat.
Ca vaudrait en tous cas le coup d’être creusé !
Un commentaire par Stephane (13/01/2009 à 20:39)
Ce que j’en pense ?
Ah mais ce mouvement tawaqcore est très intéressant, au coeur des problématiques de métissage culturel que la globalisation du rock engendre.
Il me semble ici que le punk – musique née dans un environnement industriel en déclin (la Grande-Bretagne des années 1970 – sert dans certains pays musulmans de vecteur de contestation sociale pour la jeunesse. J’en profite pour signaler la traduction aux éditions Zones, 30 ans après, de Subculture par Dick Hebdige. Ce livre traite justement de la signification du style punk.
Quant aux liens entre hard rock et pays musulmans, je signale l’existence du groupe Junoon au Pakistan. Fondé en 1990, ce groupe a inventé ce qu’on qualifie de “sufi rock”, hybridation de rock et de musique sufi… Ses liens avec le pouvoir sont néanmoins étranges : condamné à certains moments, encensés à d’autres par Pervez Musharraf.
Signalons aussi qu’au Maroc, des musiciens de hard de Casablanca, dont l’un de mes anciens étudiants, ont été condamnés à plusieurs jours de prison pour satanisme au début des années 2000.
Enfin, pour lancer une autre piste, plus proche de mon terrain indien, au Bangladesh, il existe une scène rock très bruyante (au sens où l’on y trouve du hard rock très occidentalisé) depuis les années 1970. Les groupes jouent plus fort et plus saturé qu’en Inde par exemple. Une des raisons tient sans doute à l’influence américaine, beaucoup plus grande au Bangladesh, et depuis plus longtemps qu’en Inde.
Bref, on a bien là un vrai sujet de réflexion en sociologie de la diversité culturelle, mais tu te doutais que je dirai ça !
Un commentaire par Baptiste Coulmont (14/01/2009 à 8:24)
Merci Stéphane ! Ton commentaire remet mes quelques remarques dans le contexte d’une série globale ou mondiale.