Six livres…
On m’oblige à donner la liste de six livres qui me représentent. Ce seront cinq articles.
La numérisation des revues de sciences sociales a produit quelques effets pervers : nous lisons beaucoup “en ligne” et probablement moins en bibliothèque… et pourtant de nombreuses revues, qui ne sont aujourd’hui plus publiées, ne sont pas numérisées. Les numéros des années soixante-dix et quatre-vingt et quatre-vingt-dix de la revue Economie et statistique, jusqu’à récemment, n’étaient consultables qu’en bibliothèque. Ils entrent en ce moment sur persee.fr (vous savez, ce site où tout est écrit en gris très clair sur blancet où des “scripts lents” font planter safari…).
C’est l’occasion de revisiter des classiques :
- 1- L’assise statistique de la sociologie de François Héran, Économie et Statistique, Année 1984, Numéro 168, pp. 23-35. Un article qui m’a ouvert les yeux.
- 2- Dans le même numéro, Suicide et rythmes sociaux de Baudelot et trois étudiants de l’ENSAE. Dans cet article, court, l’on voit avec précision comment le suicide est un fait social. Une réforme de l’emploi du temps scolaire a bouleversé la structure hebdomadaire des taux de suicide féminin.
- 3- Les mots et les chiffres : les nomenclatures socio-professionnelles : Économie et Statistique Année 1979, Numéro 110 pp. 49-65. Quelques-unes des premières remarques de Thévenot et Desrosières sur les nomenclatures des professions.
- 4- Les enfants de Michel et Martine Dupont s’appellent Nicolas et Céline, de Guy Desplanques, dans Economie et statistique, 1986, n°184, pp. 63-83. Cet article reste l’un des plus importants écrits sur les prénoms. Notamment par sa représentation graphique de la diffusion verticale des goûts.
- 5- Flux et superflu : l’échange des cadeaux en fin d’année de Daniel Verger et Nicolas Herpin Économie et Statistique 1985, Numéro 173, pp. 33-47
Pour satisfaire Tom Roud, quand même, voici deux ou trois ouvrages :
Feu pâle de Nabokov (lu en traduction française), lu au lycée, probablement en première. Dans mon souvenir, c’est l’histoire, formidable, d’un professeur de littérature aux Etats-Unis qui explique un poème lyrique d’un poète mineur. Ce faux roman académique m’a permis d’écrire tous les commentaires de texte qui ont suivi au cours de ma carrière scolaire.
Les lances du crépuscule de Descola. Lu en khâgne probablement. M’a permis de comprendre que l’ethnologie, c’est amusant, mais que l’Amazonie, très peu pour moi. Lu en même temps que La Noblesse d’Etat de Bourdieu, qui m’a probablement converti à la sociologie.
Ailleurs : François B., Damien B., Denis C., Phersu P.
[yarpp]
2 commentaires
Un commentaire par Phersv (03/02/2009 à 13:29)
Je n’aurais pas deviné qu’on se supprimait plus le vendredi que le dimanche (je suppose que cela ne vaut pas que pour les femmes, même si le jour de congé des enfants agit sur le mercredi/jeudi). Cela change complètement ma perception du dimanche et du lundi.
Un commentaire par Baptiste Coulmont (03/02/2009 à 17:15)
eh oui… le taux de suicide varie avec l’intensité de la vie sociale… Quand la société se repose, le suicide se repose aussi.