Cours public, devant l’ENA
Parmi les actions menées pendant le mouvement actuel de protestation universitaire, certaines des plus visibles sont sans doute les cours publics, dans l’espace public.
Hier, plusieurs collègues du département de sociologie de l’université Paris 8 étaient devant une annexe de l’ENA à Paris. Pas pour lire La Princesse de Clèves, mais pour une exposition des inégalités sociales dans l’enseignement supérieur :
La journaliste Véronique Soule, de Libération en rend compte, avec photo, sur son blog :
Là, c’est du lourd, un vrai cours de socio, très politique, en prise avec le mouvement, dispensé par un enseignant de Paris 8. Le titre: “Les inégalités sociales dans l’enseignement supérieur”, le sous-titre: “Une leçon pour Pécresse”. On va même nous distribuer trois feuilles avec des tableaux statistiques du ministère de l’Education nationale pour suivre. (…)
Charles Soulié, maître de conférences en sociologie à Paris 8 Vincennes-Saint Denis, explique d’abord pourquoi on est devant l’Ena: “c’est devenu un des hauts lieux de la reproduction sociale, de la noblesse d’Etat, qui va rejoindre ensuite les état-majors politiques de droite comme du PS, devenir des promoteurs zélés des réformes néolibérales. Parmi les anciens de l’Ena, une certaine Valérie Pécresse. On peut dire que l’Ena est une anthithèse de Vincennes qui accueille des étudiants salariés à plein temps, des enfants d’immigrés, un public coloré”…
A lire ailleurs : Mme de Pecqueresse et M. de Sarquise : « La magnificence et l’économie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat que dans les dernières années du règne de Nicolas premier. »
3 commentaires
Un commentaire par Jean-no (22/02/2009 à 14:20)
En passant : j’ai eu mes premières charges de cours à Paris 8 en 1996 et je remarque que ce qui faisait l’identité première de la fac, à savoir les non-bacheliers (comme moi d’ailleurs) et les salariés, est un public en baisse, du moins chez moi (arts plastiques). Cela fait assez longtemps par exemple que je n’ai pas eu d’étudiants plus âgés que moi (ce qui évidemment aura du mal à s’arranger avec le temps).
Est-ce qu’il y aurait moins de salariés qui désirent reprendre des études ?
Un commentaire par Baptiste Coulmont (22/02/2009 à 18:22)
Avec la hausse du taux de succès au bac, il doit y avoir moins de non-bacheliers qu’avant. Et les salariés… je crains qu’ils soient happés par l’institut d’éducation à distance. J’en ai souvent un ou deux lors des cours “du soir”, mais pas plus.
Un commentaire par David Monniaux (17/04/2009 à 8:24)
Il y a quelques années, faisant mes courses au supermarché, j’ai eu la surprise d’entendre deux caissières discuter… de programmation en langage Java. Apparemment, c’étaient deux étudiantes de Paris 7 qui, pour vivre, faisaient caissières le soir.
Je ne sais pas quelle proportion des étudiants sont ainsi contraints de faire des « petits boulots »…