Travail
Vous voyez au dessus des empilements de dossiers de candidatures aux 3 postes de maîtresses de conférences ouverts en sociologie à Paris 8. La “salle des enseignants” (le seul bureau disponible pour une trentaine d’enseignantes-chercheures) en est remplie. L’un des postes a attiré plus de 150 candidates… En tout, quelques 380 dossiers à répartir entre les 34 différentes personnes composant les comités de sélection, en évitant les conflits d’intérêts. Que dis-je… ce ne sont pas 380 dossiers, car tout arrive en double exemplaire (doubles exemplaires ?) : ce sont 760 dossiers à répartir (chaque impétrante a deux rapportrices) en prenant soin d’assurer une traçabilité.
J’entends parfois des candidates doucement se plaindre de devoir composer puis envoyer une vingtaine de dossiers. J’entends aussi des collègues se plaindre d’en recevoir plus d’une vingtaine.
Note : L’Association des Sociologues Enseignants du Supérieur, l’ASES, organise cette année un suivi de la campagne de recrutement. L’on dispose de nombreux renseignements sur la composition des comités (ne manquent à l’appel que Toulouse 2 et Metz… un peu cachottières cette année, ou en vacances).
Note (2) : Dans l’un des dossiers, que j’ai parcouru lors de la répartition, j’ai trouvé, pour la première fois, une page consacrée à l’Impact Factor des articles de la candidate. On y trouvait aussi son (ses ?) facteur h.
Se tient en ce moment le Congrès de l’Association française de sociologie.
Ça se passe à l’université Paris 7, sur le site des “Grands Moulins”. C’est assez bien fait. On me dit que M*chel B*zon y a fait de jolies photos et Lou*s Ch*uvel de beaux powerpoints. [yarpp]
7 commentaires
Un commentaire par David Monniaux (16/04/2009 à 23:44)
C’est dans ces moments que l’on apprécie les choix de certains établissements (non soumis aux règles de l’enseignement supérieur « normal ») de dématérialiser les dossiers. Ça évite au moins la manutention de papier, même si, bien sûr, le travail de sélection des rapporteurs (avec les histoires de conflits d’intérêts etc.) est le même.
Petite question : sur les 150 dossiers, il y en a combien qui sont sérieux ? Mon expérience des commissions de spécialiste est qu’une partie des dossiers sont hors sujet – par exemple, on demande dans le profil un maître de conf’ capable de s’intégrer en recherche dans une des équipes existantes, et des gens candidatent alors que ce qu’ils font n’a rien à voir avec ce que fait le département….
Un commentaire par mirza (17/04/2009 à 8:52)
“J’entends parfois des candidates doucement se plaindre de devoir composer puis envoyer une vingtaine de dossiers.”
760 dossiers à répartir entre 34 spécialistes-commissaires, ça fait environ 22 dossiers par personne.
Est-ce qu’il est plus éreintant de lire (parcourir, dans certains cas) 22 dossiers puis de rédiger 22 rapports de quelques lignes (en sachant que cela fait partie de son travail), ou alors d’en écrire une vingtaine, en s’imaginant à chaque fois que l’on y est, en inventant un futur d’alors, une intégration avec force détails dans un environnement que l’on ne connait pas (et que souvent, “par souci d’éthique envers les candidats”, l’on ne veut pas nous apprendre à connaître), des pages et des pages de motivation, et sans aucune garantie de résultat ?
Un commentaire par Baptiste Coulmont (17/04/2009 à 9:02)
> Mirza : il est évident que l’éreintance n’est pas la même… je pointais, peut-être pas assez ironiquement, une similitude des plaintes.
> David : je pense que quelques universités, pour quelques postes, se mettent à la dématérialisation cette année.
Sur les 150 dossiers, il doit y avoir, à mon avis d’après mon expérience des commissions précédentes, environ 30 bonnes candidates. Mais même pour les “hors profils” il faut rédiger un rapport (un formulaire de 3 pages), certes plus léger, mais qui permette, en commission, de justifier un classement “hors profil”.
Un commentaire par David Monniaux (17/04/2009 à 10:20)
@Baptiste: Au fait, ça donne quoi en pratique les comités de sélection (les trucs qui remplacent les commissions) ?
Un commentaire par Bensoussan (17/04/2009 à 11:02)
Bonjour Baptiste,
Pourriez-vous m’expliquer pourquoi “…postes de maîtresses de conférences “; N’est-on pas à la limite de la légalité en droit du travail, ou bien alors Paris 8 pratique de l'”afffirmative action” si chère à notre Président?
Merci
BB
Un commentaire par albert (17/04/2009 à 11:25)
Cette annee encore, on remarque que certaines commissions laissent une semaine aux candidats pour envoyer leurs publications! Quand on connait le cout (2 theses, voire 2 livres, etc.) et qu’on doute que ce soit lu ou meme regarde… quelle rage! bon courage a toutes!
Un commentaire par Baptiste Coulmont (17/04/2009 à 15:45)
David : j’attends la fin de la campagne avant de faire un bilan des “comités de sélection”.
Bensoussan : vous ne connaissez pas le “feminin neutre”?
Albert : deux ou trois semaines sont en effet préférables.