Hygiène minimale
J’hésite, chaque année, à faire des photos de mon lieu de travail… j’hésite encore plus à les publier. Mais il me semble qu’elles documentent assez bien l’état de misère dans lequel l’Université française se trouve. L’arrivée des étudiantes, de la grippe A-H1N1-porcine-mexicaine et de la traditionnelle “gastro de novembre” m’incite de plus à chercher des lieux où se laver les mains.
En tout cas, il me faudra éviter les toilettes du Bâtiment B, dans une université où je travaille :
Aujourd’hui, il y avait du savon, mais rien pour s’essuyer les mains (ne parlons pas de l’eau chaude, ce n’est pas prévu par la plomberie).
Vous allez peut-être me dire que ce n’est pas très gentil pour P8, mais j’ai laissé le temps de la rénovation. En 2006 (il y a plus de trois ans) une collègue avait déjà pris ces mêmes toilettes en photo.
Pourtant, des travaux ont eu lieu cet été. La façade de l’université a changé, les portes cassées ont été remplacées :
Mais les faux plafonds ne résistent pas bien longtemps aux assauts de certains individus :
(J’ai entendu certaines personnes chargées des réparations dire : “il n’y a plus de sous, on attend les inscriptions des étudiants”. Vivement la rentrée donc !)
Pour prendre un peu de recul, voici des billets similaires datant d’il y a quelques mois [1 et 2], d’il y a plus d’un an : [1] ou de 2006 [1].
[yarpp]
16 commentaires
Un commentaire par Marcé (17/09/2009 à 11:46)
Dans le lycée où j’enseigne, il n’y avait pas de savon dans les toilettes des élèves. Motif qui m’avait été déclaré par l’intendant : l’irrespect pour les biens mis à disposition. Cette année, l’administration a appris aux professeurs, lors de la journée de pré-rentrée, que, pour cause de grippe A, les élèves disposeraient désormais du matériel pour se laver les mains.
Un commentaire par Jn (17/09/2009 à 14:46)
Il y a deux jours j’ai participé à l’état des lieux dans une salle du bâtiment A. Très belle salle au départ, mais l’usure naturelles (scotchs partout, peinture qui se salit) a commencé à empirer au premier tag : il y en a eu un second, puis un troisième, et pour finir il y en a des dizaines. Les grandes baies vitrées sont suspendues à six mètres du sol (c’est une salle assez particulière) donc elles sont juste crades et elles commencent à être opaques. Le faux plafond était propre mais celui qui a mis un vidéoprojecteur a fait un trou dégueu… Ajoutons à ça un problème de clefs qui fait qu’on hésite à y mettre quatre ordinateurs dont plusieurs cours ont besoin.
On nous avait construit ces belles salles pour préparer un évènement culturel majeur : la coupe du monde de 1998. Mais à présent, tout le monde s’en fiche. L’intérêt de Paris 8 ce serait que le pays organise les JO maintenant.
Un commentaire par David Douyère (17/09/2009 à 16:45)
L’ancien président de P8 avait consacré une section de son livre au titre délicat “Fac, le grand merdier”, à ce problème, et à son souci des étudiantes qui ne voulaient aller aux toilettes qu’au café d’en face…
Un commentaire par Baptiste Coulmont (17/09/2009 à 16:51)
… et ce même président n’avait pas fait grand chose pour les toilettes (mais pour rénover son bureau, alors là, oui)
Un commentaire par Jn (17/09/2009 à 17:17)
Effectivement, ni ce président ni aucun autre ne s’en est soucié. Pour des français ça n’est pas choquant : à la maternelle les toilettes sont propres mais collectives, et après, sauf exception, c’est tellement l’horreur que pas mal d’enfants se font des infections urinaires et autres problèmes parce qu’ils se retiennent. Une fois à la fac, ça a l’air normal.
Mais en même temps une université accueille des gens venus de plein de pays du monde, et notamment de pays où on n’imagine pas des toilettes sales. Je ne comprends pas le problème : il y a des gens pour l’entretien, alors pourquoi est-ce que ça dégénère comme ça ? J’ai visité plusieurs universités de province, aucune n’était dans cet état.
Un commentaire par DM (17/09/2009 à 18:00)
Les universités françaises sont des taudis, en comparaison des universités US par exemple. Comme le souligne l’article, le problème est en grande partie dû à des dégradations volontaires (coups de pieds dans les portes, les plafonds, etc.). Il serait intéressant d’étudier pourquoi ces évènements se produisent en France et pas dans les pays où les universités sont plus propres.
Un commentaire par Jn (18/09/2009 à 11:48)
@DM : ce n’est pas vrai de toutes les universités en France, loin de là. Pour moi, la première raison, c’est une certaine indifférence.
Un commentaire par dorant (19/09/2009 à 12:43)
Les toilettes de mon université sont rigoureusement propres – dans toutes les composantes – et même pire…pratiquement pas de graffiti politiques. Paris 1 et 4, pour les avoir pratiquées à occasions irrégulières, c’est plutôt clean aussi .
Un commentaire par DM (26/09/2009 à 18:37)
@JN: Il est vrai qu’à Grenoble, c’est plutôt propre. Mais à Jussieu… WC à la turque glauques en sous-sol. À la Réunion, du moins là où je faisais cours, jamais de savon dans les WC. Ceci dit, ce dernier problème arrive dans de nombreux établissements pour des raisons purement administratives:
* de nos jours l’entretien est sous-traité et les sous-traitants peu encadrés
* les départements et services se renvoient la balle.
Un commentaire par The Seventh Flag (10/10/2009 à 15:43)
C’est un constat bien étrange pour le petit Belge que je suis qui ne connait des universités qu’une détérioration normale des bâtiments. L’usure. Certes certains jeunes ont peu de respect mais malgré ça l’établissement ne laisse généralement pas de telles situations s’installer. Maintenant il y a quand même plusieurs facteurs à prendre en compte, la saleté appelle la dégradation et à contrario, la propreté appelle au respect. Plus encore qu’un facteur anodin, un lieu propre et accueillant est vecteur d’écoute, d’attention et de motivation. ll serait peut être temps, surtout pour une fac où l’enseignement est un choix de s’appliquer un peu plus, et au pire de sanctionner un peu plus.
Un commentaire par Jn (19/10/2009 à 18:10)
@DM : les sous-traitants sont choisis sur appel d’offre et c’est le moins cher qui gagne, même s’il n’a pas matériellement la possibilité de remplir correctement son contrat. Enfin il remplit le contrat mais ne s’occupe que de ce qui est prévu, service minimum.
@7thflag : Les déprédations sont dues au laisser-aller général mais ne sont pas nécessairement le fait des étudiants. Dans le cas de saint-denis, la fac est plutôt ouverte sur les quartiers qui l’entourent. C’est une bonne chose pour diverses raisons, mais ça peut aussi inciter toute une faune non-estudiantine à trainer dans les couloirs à la recherche de quelque chose à piquer notamment.
Un commentaire par sylvette (19/10/2009 à 20:11)
Un café en face de Paris 8???? On me cache des choses essentielles à ma santé mentale!! Pour ce qui est d’être ouverte sur l’extérieur, ça on peut le dire… ouverte à tous les vents et à la zone déprimante qui règne alentours. Et encore, on a vu disparaître les tristement célèbres locaux de la Rue d’Amiens… une batterie d’élevage de poulet entre deux terrains vagues.
Un commentaire par Pif (14/04/2010 à 16:03)
Deux ans à Jussieu il y a une douzaine d’années et je n’ai jamais envisagé d’utiliser les chiottes, pire que les pires aires d’autoroute, sauf dans les couloirs avec accès par badge (et donc généralement fermés aux pauvres bac+3 ou +4 que mes camarades et moi étions à l’époque).
Je serais surpris que ça aie changé.
Alors que dans les locaux de notre IUT précédemment (Paris, dépendant de Paris V), avec des effectifs comparables rapportées aux surfacces que nous utilisions, voire supérieurs, nous avions des équipements sanitaires tout à fait raisonnables…
Un commentaire par Régis (16/04/2010 à 0:19)
tu es sûr qu’il n’y a pas de l’amiante au-dessus?
Un commentaire par Régis (16/04/2010 à 0:23)
A-t-on fait une étude épidémiologique sur:
– l’incidence des gastroentérites
– la survenue des appendicites aigues vraies;
– et l’absentéisme qui en découlent? (3 jours pour une gastro, une semaine pour une appendoc non compliquée, 3 semaines pour une péritonite)…
Un commentaire par decasia: critique of academic culture » The art of the student toilet (06/10/2010 à 19:02)
[…] — ones which, in the badly underfunded French university environment, have sometimes become cause for consternation. So in a purely empirical sense, I’d point out that even the little temples […]