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National obsessions / Névroses nationales

Billet publié le 23/09/2009
  • Est-il stupide de penser que les sociologues françaises sont surtout préoccupées par la question des dispositions, de l’incorporation des habitudes, et les sociologues américaines par le débat structure / agency ?
  • If I think that French sociologists are mainly concerned with what we call “les dispositions“, and their US counterparts by a structure/agency debate… am I far away from something true ?
    Could it explain some misunderstandings between international colleagues ?

[Thanks : Etienne O., Erving G., William G.]

I'm a non-native speaker, and English grammar is often confusing. Please help me improve (you can comment, I will correct) [yarpp]

3 commentaires

Un commentaire par Gilles Pradeau (23/09/2009 à 12:22)

C’est tout à fait stupide de penser ça. D’ailleurs, je crois qu’il y aurait un gros travail à faire de comparer les préoccupations à l’échelle des 27 (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Suède, Pologne, Portugal,…). Cela serait pleinement instructif…

Plus sérieusement, sur le débat US, il faudrait aussi resituer la question géographiquement (côte est Vs côte Ouest, Ivy League Vs les autres,…).

Pour tout ce travail, il faudrait faire tourner Prospero et Siena… Y’a plus qu’à ! Mais il faudrait cantonner cette étude à un champ sous-spécifique (éducation ?). En sociologie de la santé en tout cas, je crois que les choses sont un peu plus bigarrées.

Un commentaire par Gilles Pradeau (23/09/2009 à 12:23)

“C’est tout à fait stupide de penser ça”… C’était de l’ironie évidemment.

Un commentaire par Fr. (23/09/2009 à 16:19)

Pour le débat US, les “50 most cited in AJS/ASR” te donnent raison ; à confirmer auprès d’Étienne O. Pour la France, je ne sais pas, mais Gilles Pradeau a probablement raison, ça se bigarre selon les sections (en santé, c’est vrai que ça a l’air plus compliqué, mais je n’en suis pas si sûr ; je ne connais pas assez le mainstream français en “SHI” pour commenter plus avant).

Je persiste à penser qu’en France, on s’accommode assez bien des biais vers un pôle ou l’autre, parce que la discipline est plus petite, ce qui permet paradoxalement aux clivages de mieux persister, sans parler des conflits du quotidien (chapelles, écoles, personnes). Aux USA, la masse critique de chercheurs qui cherchent sérieusement à surmonter (plutôt que résoudre, ou ignorer) la tension A/S me semble plus importante. Et ils bénéficient de l’apport des Britanniques.

Aussi, les US ont un biais langagier anti-verbiage plus puissant qu’en France, ce qui les délivrent de toute une branche de travaux parfois bons, parfois médiocres, mais systématiquement incompréhensibles (disclaimer : Facebook m’a appris que mon philosophe français favori est A. J. Ayer).

Tout cela s’observe probablement dans d’autres disciplines.

Bref, pour terminer, il faut quand même choisir son camp. Mon appréciation personnelle est que le courant analytique-postiviste-narrativiste (Abbott, Hedström/Swedberg, et on peut rajouter Peter Abell) a une capacité plus importante à expliquer le réel, parce qu’il comprend mieux Bourdieu que les épigones de Bourdieu ne les comprennent (et, parfois, ne comprennent Bourdieu lui-même). Je donne donc une prime à l’effort (de synthèse) aux Anglo-Saxons, tout en re-précisant que j’ai des lacunes évidentes en sociologie française, en particulier Boudon/Bourricaud, et que j’ai un biais en partie personnel contre les faux intellectuels, faux lettrés, faux scientifiques qui pratiquent la purée mousseline pomo ou assimilée (et dont il ne faut sauver, à mon avis, que quelques noms, au premier rang desquels Michel Foucault), en France ou à l’étranger.