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Les billets de February, 2010 (ordre chronologique)

Liste de choses

Il faut suivre, de près, le travail d’Eli, son ethnographie de Paris 8 et ses colloques décommunisés. Il faut aussi le suivre dans sa tentative de donner un sens à la production de thèses en sociologie.
Faut-il savoir où se fabriquent les dernières poupées gonflables françaises (ça c’est de l’identité nationale, non ?)
Il faudrait toujours se méfier des moines qui sentent le fromage, non ?
Il faudra probablement acheter, ou photocopier, mon manuel si l’on veut suivre mon cours “Genèse des sciences sociales 2” à Paris 8. Mais est-ce éthique ? Le manuel correspond en partie à l’esprit du cours (disons, aux deux tiers), et j’ai bien envie de mettre à l’épreuve ce texte, afin de voir si, dans l’éventualité d’une deuxième édition, des parties doivent être réécrites, ou écrites entièrement. Mais demander à un public captif d’acheter le manuel, c’est un peu “limite”, non ?
[Autre question “éthique” ou plutôt de pratique, concernant les droits d’auteur : pour celles et ceux qui en ont déjà reçu, les utilisez-vous comme identiques au “traitement” ou comme “fonds de recherche” ?]

My working conditions

It was cold yesterday in Paris. Very cold. Below 30°F (minus zero Celsius).
It was also very cold in the classroom I was supposed to teach, at “Paris 8” university (also called Vincennes at Saint-Denis, or Paris VIII). A broken window has not been fixed during the winter recess.
Was I supposed to teach with my scarf, my gloves, my coat and my winter cap ? It seems so. The student gathered around the rachitic heater (unfortunately, it is positionned just below the broken window) and we began the class.

After one hour, I was warm enough to shed the coat (but not the scarf) : my feet were beginning to feel the wind chill (the doors are not really “closing” in this building, and the winter cold was fondling my toes). But the student were shivering.
Oh… and the graffitis ! They are mostly related to French politics and adolescent leftist ideals : I won’t translate them.

But they have nothing to do in a classroom. I wonder why this room wasn’t even re-painted since… 1996 ? 1994 ?
Do you really want to see the toilets of the university Paris 8 ?
 

 

Hier, il faisait froid dehors, en tout cas en dessous de zéro.
Il faisait très froid aussi dans la salle qui m’a été attribuée pour faire cours, à Paris 8 : une fenêtre cassée n’avait pas été réparée pendant l’intersemestre, les quelques semaines qui séparent deux semestres et pendant lesquelles, parce qu’il n’y a pas de cours, les travaux sont prévus.

J’y ai donc fait cours en manteau, avec écharpe et bonnet pendant au moins la première heure. Après, parce que faire cours me réchauffe, j’ai pu sortir de cette sorte de burqa chauffante. Mais les étudiantes, elles, sont coincées, assises dans le froid pendant trois heures.
Que trouve-t-on d’autre dans cette salle ? Des insultes, comme “Démembrons Madame Boutin” et d’autres graffitis : cette salle ne semble jamais avoir été repeinte. Des coulées noirâtres perlent du faux plafond troué.
Les tables sont cassées, le sol n’est plus nettoyé depuis bien longtemps, il n’y a pas de quoi effacer le tableau ni de quoi écrire, il n’y a ni vidéoprojecteur, ni télévision, ni même de prise électrique qui fonctionne. La porte ne ferme plus vraiment.
Et il fait très froid.

Les primes d’excellence scientifique

L’année dernière ont été créées les primes d’excellence scientifique, et, pour y postuler, il suffisait d’envoyer un CV. Ce que j’ai fait. Je me disais que même si je n’obtenais pas les milliers d’euros prévus par cette prime, j’aurai au moins une “évaluation” gratuite de mon excellence — dont je ne doute pas.
Il semble que les dossiers ont été transmis à un quadriumvirat composé de quatre brillants hommes (aucune femme) : Valade, Cuin, Duran et Cochoy (source). On ne sait pas comment ces personnes ont été choisies (même si Valade et Cuin, par leur âge respectable, semblent être devenus des évaluateurs professionnels), ni comment les dossiers ont été étudiés : autant les mathématiciens ont décrit en détail leurs procédures (ils ont publié une Note d’information du comité d’experts d’attribution de la PES) autant mes collègues de la section 19, “sociologie, démographie” sont restés muets malgré les demandes d’explicitations.
On a une idée des conclusions générales auxquelles les experts nommés ont abouti. Il semble que, bien que cette prime d’excellence scientifique a été présentée comme une manière d’encourager les jeunes chercheurs (par des incitations financières personnelles), les personnes classées “A” soient plus souvent des professeurs d’universités que des maîtres de conférences.

L’université Paris 8 a fait la même chose, en réservant les primes aux professeurs :

Pour l’instant, le nom des heureux destinataires des 6000 euros n’est pas disponible, ni dans les compte-rendus du conseil d’administration, ni dans ceux du conseil scientifique. Mais je ne suis pas dedans.

L’expérience que j’en retire est médiocre : si mon dossier a été évalué, je n’en connais pas l’évaluation (il n’y a visiblement aucun moyen d’obtenir les rapports ou sa note, aucun des experts ne m’a contacté); et surtout, ne sachant pas qui, dans mon université ou ma discipline, a été bien classé, il est difficile de se faire une idée des exigences des évaluateurs.

En conclusion : c’est fort étrange, une évaluation sans retour. C’est flou.

Note : Je n’ai pas abordé ici l’opposition collective à la mise en place de ces primes. Ce sera pour une autre fois.

Consuming sex…

L’article que j’ai écrit avec le géographe Phil Hubbard est maintenant disponible sur le site du Journal of Law and Society. C’est sur “Wiley InterScience” et l’accès est payant, mais en ce moment, un accès gratuit pendant 30 jours après inscription est en cours.
Il y a d’autres articles intéressants, sur le “mainstreaming” de l’industrie du sexe ou sur les danseuses de bars en Inde.

La multiplication des formes d’unions

Pour continuer sur la publicité de mes travaux : je viens de voir que le portail persee.fr avait mis en ligne en accès libre l’un de mes articles qui a été trop peu lu, et jamais cité.
Les Églises américaines et les nouvelles formes de mariages, paru dans Matériaux pour l’histoire de notre temps en 2004. C’est probablement de ma faute si l’article a été peu lu : je n’ai pas assuré de service après-vente et l’argument principal du texte (qui consiste à passer “sous” le droit pour étudier les usages différenciés des cérémonies d’union) est caché dans trop d’érudition.

Canal plus

Contacté par un journaliste de l’émission “L’édition spéciale” sur Canal plus, j’ai accepté cette semaine une petite interview sur le thème des prénoms… Je suis toujours surpris par le fait que ce ne sont jamais mes raisonnements les plus académiques qui sont finalement retenus par les personnes qui m’interrogent. (Mais l’interview était sympathique)

Vous pouvez regarder l’émission, j’apparais autour de la 12e minute

Conférence à Nancy mardi

Je serai à Nancy mardi (dans deux jours) sur invitation de l’association des étudiants en sociologie de l’université Nancy 2 (Associo)

Le 2 Mars de 16h à 18h en A104, nous invitons Baptiste Coulmont, sociologue à Paris 8, pour nous parler de la sociologie de la sexualité, notamment de son dernier ouvrage “Sex-shop : Une histoire française. Sa conférence s’intitulera “sociologie historique des sex-shops”.

Je pense que l’entrée est libre.

D’autres informations sur l’Associo.