Villa “Mon Rêve”
Les lieux de villégiature du littoral ont cette particularité d’avoir des maisons à prénom. La sociologue Anne Chaté est, à ma connaissance, la seule à les avoir étudiées, dans un article de la revue “Ethnologie française” et dans un livre, “Villa Mon rêve, Ker Lulu”.
Parce que ces noms sont fortement signifiants, qu’ils proposent des concentrés d’histoire personnelle, ils résistent à l’objectivation, si ils sont pris séparément. Même les typologies sont faibles face à ce matériaux. Je ne proposerai donc ici que quelques photos.
“Min bradé”, c’est du patois : je pensais que ça voulait dire “acheté pour pas cher à la braderie”, mais on me signale que ça veut dire quelque chose comme “mon petit chéri”.
Saint(e) Rita, patronne des causes perdues ? Le (e) en exposant a sans doute sa raison. On trouve, dans la même petite ville, une autre maison nommée “Sainte Rita”.
Michou. Michou ? Drôle de nom pour une maison.
La Villa Marie-Philomene date peut-être du début du siècle. Elle n’a pas changé de nom au gré des propriétaires. On trouve parfois des plaques fantômes, des fantômes de prénoms qui montrent que, parfois, quand les temps changent, les noms changent.
Que penser alors de cette “Villa Les Myosotis”, à peine lisible. Le “Forget Me Not” / “Vergissmeinnicht” que cette fleur dit en langue étrangère est ici combattu par le temps qui passe, par le vent sableux venu des dunes.
Que dire alors à cette maison ? Je ne t’oublierai pas, Myosotis.
[yarpp]