Fantômette héroïne sexuée
Fantômette finit-elle toujours ligotée, à un moment où à un autre de ses aventures ? C’est à dire, temporairement, privée de ce que les anglophones appellent l’agency, la capacité d’action. Ce serait à la fois étrange, mais attendu pour un personnage féminin né au tout début des années soixante, c’est à dire quand les jeunes filles pouvaient à la fois espérer des études bien plus longues que celles de leur mère, mais aussi une carrière, bref, un peu plus de pouvoir — mais aussi savoir, peut-être inconsciemment, que le monde social resterait dominé par les hommes… bref, se retrouver, à un moment, ligotée.
À en croire les illustrations disponibles sur internet, sur les sites Generation Fantomette ou Mille Pompons, il semble bien que oui, Fantômette se retrouvera ligotée. Il faudrait relire l’ensemble de la production de Georges Chaulet, ou lui demander (il est toujours vivant), pour faire l’inventaire précis des situations de ligotage.
Il faudrait aussi étudier la réception des romans. Des indices parsèment l’oeuvre, probablement laissés intentionnellement par l’auteur : la meilleure amie de Françoise (le nom civil de Fantômette) est “Ficelle” (c’est à dire une petite corde), on sait aussi que “Ficelle” voue une admiration sans bornes à Fantômette. N’ayant pas relu ces romans récemment, je ne sais pas si l’on y trouve des phrases pleines de sous-entendus, comme “Ficelle serra très fort Françoise…”, mais cela ne m’étonnerait pas. Cela indiquerait, de manière sub-liminale, ce qui finit par arriver : Fantômette ligotée.
Quelques recherches, rapides, sur internet, permettent de déceler des lectures proches.
Pascale Molinier (U. Paris 13), parle de Fantômette comme d’une perverse discrète dans son costume fétiche [source : Les Cahiers du genre, 2008, n°45, p.171]. L’on appréciera le “double entendre” sur “fétiche”.
On trouve aussi une mention de Fantômette à l’article “Bondage“, dans Wikipedia, qui cite un passage d’un ouvrage d’Anne Larue (U Paris13) :
« Le brigand des brigands s’appelle Le Furet : en face de Fantômette se dresse une autre bête de la nuit, qui passe son temps à la capturer. Délicieusement ligotée, kidnappée, menacée de mort par des méchants d’opérette. Elle triomphe toujours (…) »
Anne Larue, Le Masochisme ou comment ne pas devenir un suicidé de la société, éditions Talus d’approche ISBN 2-87246-091-8, p. 129.
Anne Larue a d’ailleurs mis en ligne, en PDF, Le Masochisme ou comment ne pas devenir un suicidé de la société :
on se tournera vers des ouvrages aussi classiques mais apparemment plus anodins, comme Le Club des Cinq ou Fantômette. Se pourrait-il que ces innocentes lectures activent les passions masochistes ?
Si ces lecture n’activent pas chez les enfants ces passions, elles semblent être reliées, chez certains adultes, à leurs passions contemporaines. Sur un forum pour adultes (NSFW), l’on peut lire ceci :
J’ai découvert le bondage ( je ne savais pas ce que c’était à l’époque) dans les livres de la bibliothèque rose et verte…
La lecture des passages ou l’héroïne (Alice ou Fantômette* par exemple) se faisait capturer provoquait un je ne sais quoi de fort agréable en moi. Et j’enrageais secrètement quand elles parvenaient a se libérer.
*Surtout Fantômette en fait, je crois même qu’elle est responsable en grande partie de certains de mes fétichismes… Il faudrait toujours se méfier de ce que l’on donne à lire à ses enfants…
Sur un blog — lui aussi pour adultes –, on trouve une petite digression sur la demoiselle au masque noir (NSFW) :
Fantômette, la jeune justicière de Framboisy… Teinte framboise alors ? Cramoisi évocateur…
Peut-être que s’il y en avait eu une version trash, ça aurait ressemblé à ça ! La Françoise de l’histoire, devenue adulte, change de bord, vire le bonnet à pompons, la cape et le collant mais garde le loup noir et devient SM…
La série des Fantômette ayant commencé à être publiée à partir de 1961, une période de contrôle important des publications pour la jeunesse, l’auteur a du essayer de jouer avec la censure. Peut-être même a-t-il, dans ses tiroirs, quelques scènes à l’époque impubliables. Il faudrait réussir à voir si les critiques, à l’époque, étaient réticentes au ligotage [une critique de 1963, dans Enfance, trouve juste les personnages trop monolithiques et pas assez nuancés].
Mise à jour du 16/12/2010 : Un autre indice, cette couverture :
Mise à jour du 18/12/2010 : Un billet et des commentaires intéressants chez Maïa Mazaurette et encore une couverture sur laquelle Fantômette est ligotée :
Mise à jour du 19/12/2010 : Poursuite des discussions sur le forum de Mille Pompons (un site de fans de Fantômette).
26 commentaires
Un commentaire par Laurent (15/12/2010 à 22:07)
Oh mon Dieu ! J’apprends aujourd’hui l’origine de mon attrait pour le “bondage”, j’ai trop lu Fantômette quand j’étais enfant !
Un commentaire par Denys (16/12/2010 à 20:48)
Toi aussi, Laurent ? Je dois l’avouer, j’ai aussi été lecteur de Fantômette durant ma prime jeunesse. Pas, d’ailleurs, à cause du fait qu’à un moment où l’autre elle finissait toujours par se faire capturer par le méchant, puisqu’on savait bien qu’elle s’en sortirait mais, d’une part, parce que c’était interdit, puisque c’était un truc de fille, sans être formellement défendu, bibliothèque rose oblige, et d’autre part, parce que c’était quand même bien plus marrant, inventif, et subversif que l’insupportable et gnan-gnan Club des cinq avec sa structure sociale garçon dominant/garçon dominé/fille dominante/fille dominée/chien. J’étais déjà assez sensible à ça, à l’époque.
Un commentaire par Baptiste Coulmont (16/12/2010 à 20:57)
>Denys : dans mon oecuménisme, je lisais tout. Mais je pense quand même avoir plus de souvenirs de “Langelot / Lieutenant X” que de Fantômette.
Un commentaire par Laurent (17/12/2010 à 2:57)
Je tiens à dire que j’ai lu plus tard Langelot aussi… Autre univers érotique.
Un commentaire par Julien (17/12/2010 à 18:01)
Cet article est rigolo, mais très extrapolé.
Fantômette n’est pas une figure subliminale du bondage (le passage sur Ficelle c’est du grand n’importe quoi).
Si on relit l’œuvre, l’auteur s’applique à varier les scènes d’exposition au danger de mort. Les scènes de ligotages ne sont pas si récurrentes.
La censure propre à la littérature pour enfant interdit de faire mourir tout personnage, et les faits trop sanglants ou immondes. Mettez vous à la place de l’auteur, le récit risque d’être tiède! Ces scènes de danger, où le pire est envisagé, sont un biais pour provoquer des émotions fortes. Au 1er et au 2nd degré, il n’y a rien d’érotique, mais chacun voit ce qu’il veut ;)
Personnellement, je rapprocherait plus les ligotages à la figure de “la demoiselle en détresse” (et j’ai dit “figure”, pas “fantasme” :p). Et ce, pour mieux renversée le cliché : 2 fois sur trois l’héroïne s’en sort toute seule, ou par chance et aidé d’un ami.
Et pas de récit érotique caché de l’auteur, à ce que je sache. Bande de pervers :D
Un commentaire par Lucie (17/12/2010 à 20:11)
La bibliothèque rose avant le téléphone rose… Logique!
Un commentaire par Baptiste Coulmont (17/12/2010 à 20:36)
>br : les citations sont glissantes… un collègue fameux de Columbia a même passé quelques années à étudier les usages de “On the shoulders of great men”
>Julien : Si les récits érotiques de l’auteur sont cachés, il y a peu de chance qu’on les connaisse. D’où, encore, jusqu’à preuve du contraire, la possibilité, certes infime, d’une telle lecture de fantômette.
Un commentaire par Minie (17/12/2010 à 22:36)
Obligée de commenter.
Je suis “tombée de l’armoire” en voyant cet article, parce que je l’avoue, j’avais 8 ans quand Fantômette a déclenché chez moi des fantasmes masochistes. Plus précisément Fantômette chez les Corsaires, qui m’a fait rêver de me faire attacher par “Morgan” (je sais plus s’il s’appelle vraiment comme ça, c’est le souvenir que j’en ai).
Bref et donc, je décollais quand même pas mal sexuellement (oui, mêmes sensations que plus âgée, sans les effets physiques qui vont avec) avec le petit scénario que je me faisais, et j’ai même arrêté de lire Fantômette ensuite car jalouse que ce soit elle qui se fasse attacher et pas moi, ça cassait mon fantasme.
J’en profite au passage pour m’inscire en faux contre “Si ces lecture n’activent pas chez les enfants ces passions”. Jamais me faire attacher ne me serait venu à l’idée avant.
Aujourd’hui je ne suis pas maso ni adepte du bondage, mais plutôt soumise, j’aime être “tenue”. ;)
Enfin voilà je suis complètement abasourdie, y’a des choses pour lesquelles on pense toujours être le/la seule (je me serais jamais vue dire que j’étais en extase petite m’imaginant me faire attacher à cause d’un livre bibliothèque rose…).
Bah merci du coup, c’est le choc de la journée!
Un commentaire par Axonn (17/12/2010 à 23:13)
Très intéressant !
Bien que n’ayant pas lu moi-même les Fantômette, j’ai souvent entendu parler des interprétations à double sens possibles…
Cela dit, je ne vois pas trace de cet article du sujet que j’avais évoqué sur twitter, et pour lequel vous indiquiez que je n’étais pas le seul à le penser.
Un commentaire par Baptiste Coulmont (18/12/2010 à 10:46)
> Minie : Merci du commentaire !
> Axonn : J’ai du mélanger des conversations sur twitter, alors.
Un commentaire par romain blachier (18/12/2010 à 12:08)
Fantomette est plus sensuelle dans ses déscriptions qu’Alice.
Un commentaire par secondflore (18/12/2010 à 12:51)
J’ai toujours ressenti beaucoup d’attachement pour Fantômette… Maintenant je sais pourquoi !
(… je vous mets en lien, tiens)
PS – j’ai relu “Fantomette et la télévision” l’an dernier (perversion?), je crois qu’elle est enfermée mais pas ligotée
Un commentaire par gvdm (18/12/2010 à 16:13)
Très drôle, et en même temps tellement pertinent.
Les publications à destination des enfants ne manquent pas de ce genre d’éléments à connotation trouble. Quand une personne le relève, c’est elle qui passe généralement pour avoir l’esprit mal tourné…
Pourriez-vous dans un prochain billet vous pencher sur les albums de Martine, et le nombre de fois où sa petite culotte est exposée aux yeux du spectateur ?
Beaucoup plus en tout cas que les culottes des petites filles le sont dans la réalité.
J’ai eu le soulagement il y a peu d’entendre une femme m’avouer qu’elle en était elle-même choquée quand elle avait l’âge de lire cela.
Après ça, il vous restera les vieux exemplaires de la virile collection «Signe de piste», que Foncine illustrait de si beaux adolescents…
Un commentaire par Bondage français | détresse visuelle (18/12/2010 à 17:08)
[…] Un article amusant relevé par Patrick Peccatte : http://coulmont.com/blog/2010/12/15/fantomette-heroine-sexuee/ […]
Un commentaire par MxSz (18/12/2010 à 21:48)
Deux remarques:
– il faut distinguer l’image du texte. G. Chaulet n’avait peut-être pas son mot à dire sur les illustrateurs/trices et leur travail. Vous faites un peu comme si les illustrations étaient produites par l’auteur, nonobstant le travail de l’éditeur… et du/de la dessinateur/trice
– un comptage s’impose. Faut du lourd, du probant, y’a des milliard de fans qui vous attendent au tournant.
Un commentaire par Baptiste Coulmont (19/12/2010 à 8:52)
>mxsz : Remarque pertinente. Je vais aller lire quelques Fantômettes à la BNF la semaine prochaine.
Un commentaire par Jean-no (19/12/2010 à 11:34)
Amusant. Ceci dit le ligotage n’est pas rare dans les fictions de ce genre, c’est même l’aventure la plus habituelle de Robin (dans Batman), autre personnage sexuellement trouble, évidemment. Il faut prendre en compte les dispositions (loi, commissions, autocensure, selon les pays) relatives aux publications destinées à la jeunesse, qui n’offraient pas aux auteurs une grande palette de crimes et d’armes du crime, le meurtre, notamment, étant prohibé et remplacé notamment par le saucissonnage : le héros (ou son sidekick) est à la merci de Catwoman (frisson…) ou du furet (bof ;-)), que va-t-il se produire ?
Je note pour ma part que Françoise/Fantômette est un personnage qui n’aurait sans doute pas pu exister sous cette forme avant les années 1960 (même si je vois quelques personnages précurseurs pendant et juste après la première guerre mondiale : Irma Vepp ou Little Orphan Annie),… Ceci dit la “fille qui aime l’aventure”, perpétuellement chaste (si elle s’encouple, ç’en est fini de sa liberté), existe depuis l’Olympe grecque (Diane) jusqu’à Lara Croft, c’est donc dans une certaine mesure un archétype immémorial.
Un commentaire par ossobuco (19/12/2010 à 15:50)
Si on y va par là, que penser du Fantômas latexé des films de Georges Franju? Oui, que?
Un commentaire par oss'buc' (19/12/2010 à 18:14)
Honte à moi j’ai confondu Georges Franju et André Hunnebelle. C’est terrible de pas pouvoir la fermer.
Un commentaire par Baptiste Coulmont (19/12/2010 à 18:31)
>Jean-No : certainement, le ligotage n’est pas rare. Mais ici, c’est une jeune fille aventurière en costume moulant qui est ligotée (et représentée ligotée), toujours par des hommes plus âgés (sauf, peut-être, dans “Fantômette contre Diabola” — Diabola… presque un nom de dominatrix…)
>Ossobuco : Il doit y avoir filiation, entre F–as et F–ette
Un commentaire par Jean-no (19/12/2010 à 18:49)
@Baptiste : par des hommes plus âgés, oui, mais à la virilité atypique – la paire formée par “Le furet” et “Alpaga”, obsédés par leur apparence vestimentaire, qui vivent en couple, ne sont pas franchement des figures de patriarches.
Un commentaire par Baptiste Coulmont » Fantômette, héroïne ligotée (2) (27/12/2010 à 11:48)
[…] était donc dotée d’un potentiel érotique. Il fallait poursuivre l’enquête (commencée ici), surtout que la Bibliothèque rose tend à minimiser ce potentiel. Dans le communiqué de presse […]
Un commentaire par Anonymous (01/06/2011 à 3:27)
Le club des 5, même principe. A chaque aventure il y en a forcément qui vont se faire ligoter ou enfermer. C’est un moyen simple de créer du suspense, Jean-No l’explique très bien.
Pour fantômette on à :
– le costume moulant : comme les super-héros, rien d’original à celà.
– des hommes plus agés : comme dans presque toutes les histoires pour enfant. Battre un adulte ou le prendre en défaut, n’est-ce pas jubilatoire pour un enfant. Et sachant que le but est que le lecteur s’identifie au héros, je pense qu’il ne faut pas chercher tellement plus loin. Quand à pourquoi un homme, les hommes sont plus forts et plus brutaux (tout du moins dans l’idée de la plupart des enfants de cette époque), ils font donc de meilleurs méchants.
– diabola, comme cruella ou autres nom du même genre, c’est pour mettre les choses au clair, c’est des méchantes. Les dominatrix utilisent le même genre de nom et pour à peu près les même raisons. Mais ça ne vaux aucunement dire que les auteurs d’histoire pour enfant s’inspire de noms de dominatrix. S’il y a une relation directe, je pense que c’est plutôt dans l’autre sens.
Ensuite on à les illustrations. Pour commencer je doute que l’illustrateur soit un fanatique de bondage. Sinon il se serait certainement plus appliqué à dessiner ses liens. Parce si on ligotait quelqu’un comme sur la plupart des illustrations, je pense qu’il arriverait a se libérer en moins de 30 secondes, et pas besoin d’être fantôm…ette.
Reste l’auteur. Pour le moment on a rien qui prouve que le bondage ait quoi que ça doit a voir avec ses histoires, on a rien qui prouve le contraire non plus. On ne peut pas dire grand chose.
Et pour finir, si ces scènes de ligotage somme toute banales vous ont tant marqué, ça ne serait pas vous qui seriez prédisposés… moi oui en tout cas ;)
Un commentaire par Fantômette et le mystère de la tour | Et puis… (27/08/2011 à 14:57)
[…] manqué de rappeler à mon esprit mal tourné ces amusants billets sur Fantômette du sociologue Baptiste Coulmont que j’avais lus l’hiver […]
Un commentaire par Des Bulles Carrées » Fantômette, 50 ans et quelques couvertures détournées (10/10/2011 à 11:41)
[…] parlant de bondage, justement, le sociologue Baptiste Coulmont s’est demandé sur son blog si «Fantômette finit-elle toujours ligotée, à un moment où à un autre de ses aventures?» […]
Un commentaire par Manuel (23/10/2012 à 14:31)
“Si les récits érotiques de l’auteur sont cachés, il y a peu de chance qu’on les connaisse. D’où, encore, jusqu’à preuve du contraire, la possibilité, certes infime, d’une telle lecture de fantômette.”
La preuve du contraire, c’est l’omniprésence des scènes de bondage dans les productions à suspens destiné à un public infantile. Comme cela a été plusieurs fois noté, ici, le facteur principal est la nécessité d’articuler tension dramatique avec les contraintes posées par la censure forte caractérisant ce type de produit culturel. Ceci étant, il est très possible qu’une partie des producteurs soient bien conscient des interprétations érotiques pouvant en être faites et en viennent à jouer volontairement avec ces dernières, mais il est peu probable que celles-ci soient à l’origine de cette trope.
A noter que ces situations n’épargnent pas non plus les personnages que l’on pourrait classifier comme “dominant”. Typiquement, Batman, dans la série du début des années 90, se retrouvait régulièrement ligoté dans des positions improbable, laissé à la merci du méchant; et Batman, c’est l’alpha male par excellence. Dans une moindre mesure, des personnages de BD comme Tintin ou Spirou voient aussi fréquemment leurs mouvements entravés par ce genre de dispositif.
A mon sens, c’est plutôt au niveau de la réception qu’il pourrait être intéressant d’investiguer. Il existe de nombreux témoignages renvoyant les origines (ou la découverte) de certaines appétences sexuelles aux productions infantiles auxquels ces derniers été exposé durant leur jeunesse. Et cela ne concerne pas que le BDSM; par exemple, le furry semblent fortement lié aux productions Disney.