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Apoapside…

Billet publié le 08/02/2011

La mise en place du logiciel de management des étudiants et des cours, “Apogée”, à Paris 8, pose de gros problèmes. Une lettre ouverte a été envoyée au président de l’université pour lui faire part des revendications du personnel administratif et des universitaires :

Deux courriers (…) font déborder la coupe Apogée.
Passe encore que l’on nous assène que le logiciel est « absolument nécessaire » : peut-être, mais quand le débat supposé nous en convaincre a-t-il eu lieu ? Vieille pratique de gestion, on a enclenché un processus à marche forcée dont l’urgence, constamment martelée et malheureusement réelle, devient le seul élément de mobilisation des personnels.
Passe encore que l’on nous enjoigne de « ne pas baisser les bras », alors que cette rentrée n’a pu se faire que parce que les personnels l’ont portée, justement, à bout de bras. Si le sens de cette implantation n’a pas été explicité au tout-venant du personnel de l’université, le tout-venant estimait pourtant de son devoir que les étudiants puissent s’inscrire et étudier.
Mais lorsqu’on explique que les difficultés rencontrées (pardon, « ressenties » ! il ne faudrait pas laisser penser qu’elles sont réelles) sont liées à une « déstabilisation des habitudes de travail », cela devient carrément insultant pour les personnels qui ont à peine le temps de sortir le nez d’Apogée pour lire cette prose institutionnelle.
source

Un compte-rendu, celui de la réunion du 20 janvier 2011, explique les raisons des problèmes d’implantation :

(…) la mise en place [d’Apogée] suit un processus itératif non séquentiel qui nécessite de la part de la cellule apogée un travail plus important que ce qui peut être perçu dans les composantes et crée nécessairement des phases de mises en attente des demandes de ces dernières.
[je souligne, mais je n’invente pas.]

Et un schéma vient nous expliquer les raisons de l’itération non séquentielle :

Et c’est vrai qu’à la lecture de ce schéma, on comprend tout.
Un petit malin s’est amusé à améliorer ce schéma :

[L’illisibilité est, je pense, voulue.]

Heureusement que, pour l’instant, les problèmes d’Apogée n’empêchent pas l’université de tourner. Au moins — à la différence des problèmes d’hygiène — Apogée ne donne pas la gastro.

6 commentaires

Un commentaire par Stéphane Dorin (09/02/2011 à 1:31)

Le “vrai” Powerpoint, réalisé par un cabinet de consulting pour l’armée américaine en Afghanistan est là : http://www.courrierinternational.com/files/illustrations/article/2010/05/1020/2005-powerPoint.jpg
Le général McChrystal s’est exclamé : “lorsqu’on aura compris ce schéma, on aura gagné la guerre”

on peut dire la même chose des schémas itératifs non séquentiels : “lorsque on aura compris ces schémas, on sera capable de délivrer des diplômes aux étudiants” !

Un commentaire par regis coquard (09/02/2011 à 8:33)

Apogee de l’institution ou apoptose?

Un commentaire par J. FINEZ (09/02/2011 à 9:36)

L’illisibilité est effectivement voulue.
La ressemblance avec le Powerpoint de l’armée américaine est également voulue.
En fait, ce genre de représentation en plat de spaghetti est le propre des systèmes complexes (modélisation multi-agents). On retrouve exactement le même genre de graphiques dans des publications anciennes, antérieures à l’existence du PP. Je pense par exemple au rapport du Club de Rome qui date du début des années 1970. Relativisons donc “l’effet powerpoint”.
http://www.cairn.info/loadimg.php?FILE=DEC_RECH/DEC_DAHAN_2007_01/DEC_DAHAN_2007_01_0019/fullDEC_DAHAN_2007_01_art02_img001.jpg

Un commentaire par J. FINEZ (09/02/2011 à 9:44)

Ah ! Je vois que c’est Baptiste qui a fait le pastiche du PP de l’armée américaine. Je suis trop crédule… J’ai cru que c’était le même “layer” que l’administration de l’université avait utilisée, ce qui n’aurait pas était très judicieux de sa part, en terme de communication. Honte à moi ! Il n’empêche, à mon avis, il faut relativiser la responsabilité de l’outil powerpoint.

Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/02/2011 à 10:20)

Non, je ne suis pas l’auteur du pastiche. C’est un collegue historien qui en est l’auteur. Mais je pense qu’il préfère que son nom ne soit pas publiquement associé à ça.

Un commentaire par Vulgarisation informatique | Polit’bistro : des politiques, du café (11/03/2011 à 8:03)

[…] posté ce billet par erreur le 7 février, et un jour après, Baptiste Coulmont a publié un billet qui traite du même sujet.  Imprimer ce […]