Chiffres de vente (1)
Il est difficile de recevoir des éditeurs les chiffres de vente de ses ouvrages. Il faut demander.
Et ce ne sont pas des informations très répandues. Sait-on combien d’ouvrage vend le professeur X ou Y.
En attendant les chiffres de vente de Sex-shops que j’ai demandés à Dilecta (entre 2007 et 2009, il s’en était vendu moins de 400), voici ceux du manuel que j’ai écrit avec Céline Béraud.
Annee ventes cumul 2008 836 836 2009 652 1436 2010 270 1758
Les manuels sont donc plus “vendeurs”… mais ce sont des ouvrages moins légitimes : « c’est un auteur de manuel » dit-on de certains collègues. En plus comme Céline et moi avions touché une avance, nous sommes encore considérés comme débiteurs, malgré ce (hmm hmm) succès commercial !
Je n’ai aucune idée, de plus, des ventes des ouvrages collectifs auxquels j’ai participé, sauf le Dictionnaire des faits religieux.
Combien vendent les collègues ? Si vous avez des chiffres, indiquez-les en commentaire (ou, si vous avez un blog, indiquez-le sur votre blog). L’anthropopotame écrit par exemple sur twitter :
Il s’est vendu 64 exemplaires de mon précédent ouvrage, il faut battre ce record, quel challenge!
source
et il espère vendre quelques exemplaires de plus de son nouveau livre. J’espère aussi dépasser avec Sociologie des prénoms mon score précédent. D’ailleurs, soit-dit en passant, l’ouvrage est déjà en précommande sur amazon.fr (“Sociologie des prénoms”)
Pierre (par exemple) combien de Sociologie des réseaux sociaux (1ere édition) as-tu vendu ?
16 commentaires
Un commentaire par Jerome (06/04/2011 à 20:25)
En voilà une bonne question, qui permet de se donner une idée des ordres de grandeur de diffusion.
La petite sociologie de la signalétique s’est vendue à 281 ex. entre avril et décembre 2010. On est loin de toucher des droits d’auteurs…
Suis curieux à propos des collectifs ‘édités’ (j’espère le savoir pour Urban Plots sorti chez Ashgate : un livre en anglais avec le marché des bibliothèques universitaires, j’imagine que ça change tout).
Un commentaire par Vincent (07/04/2011 à 9:42)
Des statistiques (payantes) sur la vente de livres ici : http://www.edistat.com/. Mais attention, il me semble que la vente à distance (en ligne et clubs) n’est pas prise en compte…
Un commentaire par Joël (07/04/2011 à 13:42)
La dernière fois que j’ai demandé (il y a un moment déjà), le collectif que nous avons dirigé avec Pierre Mayance (http://books.google.fr/books?id=4grU_KJKJyIC&lpg=PA1&ots=4YwXyq-30V&dq=mayance%20gombin&pg=PA16#v=onepage&q&f=false) s’était vendu à une centaine d’exemplaires…
Un commentaire par Pierre (08/04/2011 à 13:17)
Cher Baptiste, j’aurais adoré te fournir un tableau statistique détaillé des ventes annuelles de Sociologie des réseaux sociaux depuis la première édition de 2004… Mais après deux heures de recherches infructueuses, je dois me rendre à l’évidence : par complète inadvertance, j’ai dû jeter tous les relevés reçus, et pas plus tard que le week-end dernier, lors du grand nettoyage de printemps de la paperasse accumulée depuis… bref, depuis un moment. Je crois revoir cette pile de relevés, dangereusement proche de la pile des trucs à jeter, et j’ai bien peur d’avoir commis l’irréparable ! Enfin, irréparable, je vais écrire à la Découverte, pour leur demander. En attendant, mais sans garantie, je pense qu’ils ont écoulé deux éditions de 3000 exemplaires en six ans, soit environ 1000 exemplaires par an. Ca cadre assez bien en tout cas avec les 300 euros annuels de droits d’auteur qu’il me semble recevoir en moyenne.
Un commentaire par Baptiste Coulmont (08/04/2011 à 13:21)
> Pierre : Tu es donc, pour l’instant, le recordman des ventes ici !
> Jerôme et Joël : Merci !
Un commentaire par Bernard (09/04/2011 à 13:09)
je sais que les éditions du Croquant envoient (envoyaient ?) à leurs auteurs un tableau excel des ventes, qui comportait en fait tous les titres.
mais je ne sais pas s’ils seraient près à diffuser cela
bernard
Un commentaire par Laurent W (09/04/2011 à 15:13)
Aux Editions du Croquant, les auteurs reçoivent tous les deux mois à peu près l”état des ventes de leur livre. J’ai jeté moi aussi la dernière version du tableau excel mais pour résumer, les ouvrages de la collection Savoir/Agir qui ont un certain âge se vendent à un niveau entre 1000 et 1500 exemplaires : mon Droit du travail en danger doit en être à 1300 ; on a quelques accidents industriels, probablement liés à des titres incompréhensibles ; et le meilleur est le premier livre de la collection, celui de Frédéric Lebaron. Gros échec, qui nous a surpris (parce qu’on pensait que ça pourrait marcher ) : “Pour une gauche de gauche” (on doit en être à 500 !).
Pour l’une des collections universitaires (“Champ social”), les ventes dépendent aussi de l’âge de l’ouvrage ; elles dépassent globalement toujours les 500 mais rarement les 1500. Notre livre sur sur les Prud’hommes en est à peu près à un millier. Le plus gros succès est le livre de Gérard Mauger sur Bourdieu.
L’éditeur travaille énormément sur cette question, qui renvoie aussi et d’abord au diffuseur, au réseau des commerciaux, plus qu’au contenu du livre à mon sens.
Un commentaire par Baptiste Coulmont (09/04/2011 à 15:22)
La diffusion des chiffres aussi précis aux auteurs doit être relié au statut de coopérative du Croquant : tous les auteurs recevant ce fichier le lisent sans autre injonction. (Coopérative et transparence : c’est pour cela que Laurent W écrit “on a quelques accidents”)
J’ai une vision synthétique des ventes des Presses universitaires de Vincennes (parce que je suis au comité éditorial), mais ces chiffres ne sont pas envoyés aux auteurs.
Un commentaire par Chiffres de vente (2) — pierremerckle.fr (11/04/2011 à 15:52)
[…] une interrogation inaugurée par mon collègue Baptiste Coulmont, dans un billet intitulé « Chiffres de vente (1) », que je voudrais prolonger, avant de passer le relais à qui voudra : Baptiste indiquait à […]
Un commentaire par Pierre (11/04/2011 à 15:54)
Puisque tu invites également à te répondre dans nos blogs, la suite ici : http://pierremerckle.fr/2011/04/chiffres-de-vente-2/…
Un commentaire par Baptiste Coulmont (11/04/2011 à 16:08)
merci, Pierre !
Un commentaire par robert (19/04/2011 à 10:03)
Je pensais que tous les éditeurs envoyaient, chaque année, un relevé. C’est ce qui se passe pour moi chez Autrement. J’ai le nombre de livres vendus, de ceux que j’ai acheté moi-même à mon éditeur, le nombre de livres envoyés au pilon (sniff) et ceux qui restent à vendre. Et j’ai touché une avancé, que je trouve très honnête pour un premier livre en sciences humaines. Mis à part ce relevé annuel, dans les premiers mois, il m’est arrivé plusieurs fois d’avoir au téléphone la responsable de la diffusion et elle me donnait des chiffres aussi précis qu’elle le pouvait…
Un commentaire par Baptiste Coulmont (22/04/2011 à 16:39)
Alors, “Robert”, combien de ventes ? (sans trahir le titre de votre ouvrage ni votre identité)
Un commentaire par Robert (25/04/2011 à 9:05)
Autour de 1 600. J’approche même du moment angoissant où le livre sera “epuisé”… (quel terme!) Et je ne sais pas très bien ce qu’on fait dans ces cas là (je n’ai pas étudié mon contrat jusqu’au bout), mais sans doute des possibilités de republier en poche ailleurs… J’ai la “chance” d’avoir écrit un livre pas trop /démodable, donc il pourrait se maintenir encore qq années à plusieurs centaines d’exemplaires par an. Bonne chance pour la sortie prochaine du votre!
Un commentaire par Marin Dacos (01/05/2011 à 10:56)
Bonjour,
L’édition électronique est paru il y a un an, en mars 2010. En février 2011, La Découverte me disait qu’ils en avaient vendu un petit peu plus de 2000.
Marin
Un commentaire par Mathieu Rigo (16/05/2011 à 12:27)
L’énorme majorité des ouvrages publiés en France n’atteignent pas un chiffre de vente permettant à l’éditeur de couvrir ses frais, et ne dépassent pas les 400 ex. écoulés.
Le secteur des essais n’y fait pas exception, en revanche les manuels sont plutôt considérés par les éditeurs comme les vaches à lait qui permet de financer d’autres ouvrages, présentant un risque d’échec commercial : sans être la panacée, un “auteur de manuel” contribue à ce qu’existe un fonds diversifié.
Pour mémoire, s’agissant d’un manuel, c’est plutôt le seuil des 2000 ex. qui distingue un succès d’un flop.
Le profil des ventes de ton manuel, cher Baptiste, est assez représentatif d’une autre dimension de la carrière commerciale de cette catégorie : les ventes s’étalent dans la durée mais la tendance est à la baisse régulière, d’une année sur l’autre. Il convient donc pour l’éditeur de viser juste, en termes de chiffre de tirage, pour ne pas rester avec du stock sur les bras ; le montant de ton à-valoir correspond à ses espérances commerciales initiales (en général les auteurs sont rémunérés en droits proportionnels au-delà d’un chiffre d’affaires correspondant à l’à-valoir), et au moment où le stock s’épuise il devra décider soit de lancer une nouvelle édition, actualisée, soit de retirer en cas de très vif succès.