Refuser le plagiat
Depuis quelques années, en France (mais pas seulement), le plagiat entre universitaires devient une question politique : comment empêcher ces plagiats, et comment lutter contre les plagiaires. Souvent, les universités sont lentes à réagir… et les plagié-e-s se retrouvent seul-e-s.
Et c’est pourtant bien un problème collectif : la pétition suivante, publiée sur le blog de Jean-Noël Darde, de l’Université Paris 8, vise à rendre visible le caractère collectif de ce problème :
«Refusons de fermer les yeux sur le plagiat dans la recherche
À quelques jours de la conclusion des Assises de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, les universitaires et les chercheurs soussignés estiment de leur devoir de rappeler que l’université doit pouvoir garantir la légitimité des diplômes qu’elle délivre. En particulier, elle doit veiller à ce que le plagiat dans les mémoires, les thèses et les publications scientifiques ne puisse discréditer la qualité des formations proposées et de la recherche française.»
La conclusion de la pétition/lettre ouverte est ici :
La sauvegarde de la liberté de la recherche et de la liberté académique dépend de la qualité des diplômes, des publications et des productions. Laisser ces dossiers en l’état ne pourrait qu’aggraver une situation qui tend à laisser penser que l’Université française, persistant dans l’ignorance de l’ampleur du phénomène du plagiat, a renoncé à défendre un niveau d’excellence indispensable pour tenir son rang aux niveaux européen et international.
Je suis réservé sur ce point : cette conclusion a certainement pour but d’alerter les autorités de tutelle (rectorats, ministères), en utilisant le langage de l’excellence. Mais le plagiat pose un autre problème : il ruine la collégialité de la recherche en conférant à des plagiaires le monopole de bénéfices matériels et symboliques qui auraient du revenir aux plagiés. Où est le mal, disent celles et ceux qui, “oubliant” de citer sans oublier de copier, deviennent docteurs, “publiant” ou universitaires ? Le mal est dans la rupture de la confiance collégiale sans laquelle il n’est plus possible de travailler.
[yarpp]
2 commentaires
Un commentaire par Archéologie du "copier-coller" » Blog Archive » Refusons de fermer les yeux sur le plagiat dans la recherche (19/11/2012 à 19:57)
[…] – Baptiste Coulmont (Univ. Paris : Refuser le plagiat. […]
Un commentaire par Régis (25/11/2012 à 16:24)
Je croyais qu’il fallait parler d’intertexte et que c’était du dernier chic…