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Les billets de August, 2015 (ordre chronologique)

Avoir plusieurs prénoms

Est-il fréquent de n’avoir qu’un seul prénom ? Est-ce que l’on donne de plus en plus un seul prénom à son enfant ?
La réponse à cette question n’est pas simple : rares sont les bases de données de grande taille comportant tous les prénoms des individus. Voici ce que les listes électorales parisiennes permettent de saisir :
plusieursprenoms
La coutume n’est pas en perdition (alors que la proportion de baptêmes diminue fortement, alors que les prénoms des Saints cessent d’être au goût des parents). 80% des personnes nées en 1940 (et encore vivantes en 2014) comme celles qui sont nées vers 1996 ont plus d’un prénom. Hommes (bleu) et femmes (rose) sont prénommé.e.s de la même manière. Les générations d’avant 1940 montrent une différence significative, mais il faut garder à l’esprit la mortalité différentielle.
Ces seconds prénoms, des prénoms invisibles la plupart du temps, sont des prénoms en décalage avec la mode : souvent des prénoms portés par les générations précédentes : les prénoms des oncles, tantes, des grands-parents… sont ainsi recyclés par les générations suivantes.
Ces prénoms multiples servent à l’identification des citoyens. Jean Dupont et Marie Durand n’ont pas le bonheur d’être unique. Jean, Casimir Dupont et Marie, Léonie Dupont sont plus rares. Les personnes portant un nom de famille très répandu (Martin, Bernard, Dubois…) reçoivent un peu plus fréquemment que les autres un deuxième prénom.
Hélas, Paris n’est pas une ville représentative, et les données portent sur les inscrits sur les listes électorales, et pas sur l’ensemble des naissances.

« Je vote ailleurs »

Vous avez sans doute déjà entendu une connaissance, un ami, une collègue vous dire « Je vote ailleurs ». De nombreuses personnes, en effet, ne sont pas inscrites là où elles résident. Ce découplage entre inscription et résidence se perçoit assez bien à l’échelle des communes ou des départements. Dans un département sur six, en France, un tiers des communes comptent plus d’inscrits que de résidents majeurs (c’est à dire où le nombre d’inscrits est au moins 10% supérieur au nombre de résidents).

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Cela a sans doute des implications au niveau local : élections municipales tout d’abord, mais aussi élections législatives, voire régionales… Si vous êtes candidat.e, vous devez aussi capter les votes « de l’extérieur », capter celles et ceux qui « votent à distance ».

Pour mettre en évidence ce découplage, j’ai comparé le nombre d’inscrits par commune en 2012 (disponible sur data.gouv.fr) et le nombre de résidents majeurs par commune en 2012 (disponible sur le site de l’INSEE).
Les résultats sont similaires pour les années qui précèdent 2012.
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Pour aller plus loin : une exploration de l’effet Bargel