Les immigrés cadres
Dans l’ancien département de la Seine (Paris et sa banlieue proche), où résident les cadres ?
La carte suivante s’intéresse aux personnes non immigrées : dans les zones en rouge, la population active est composée de plus de 70% de cadres et de professions intermédiaires, dans les zones en bleu, de moins de 34%.
Cliquez pour agrandir
On voit que Paris et l’Ouest ont une proportion importante de cadres et de professions intermédiaires.
Interessons-nous maintenant aux immigrés. La proportion de cadres et de professions intermédiaires dans la population active immigrée est plus faible. Mais grosso modo la distribution géographique ressemble à la précédente. Parmi les immigrés, il y a aussi plus de cadres à l’Ouest.
Cliquez pour agrandir
Les distributions géographiques sont proches, mais pas semblables. On peut voir qu’il y a certaines zones où semblent résider relativement plus de cadres immigrés (en proportion du total des actifs immigrés) que de cadres non-immigrés (en proportion du total des actifs natifs). Par exemple des zones où, parmi les immigrés actifs, il y a 45% de cadres (ce qui est bien supérieur à la moyenne — chez les immigrés) et où il n’y a “que” 50% de cadres parmi les natifs actifs (ce qui serait inférieur à la moyenne — chez les natifs).
Il y a des lieux où les immigrés de classe sup sont plus fréquents qu’attendus (par comparaison avec les natifs de classe sup) — et des lieux où ils sont relativement moins fréquents. Ce sont des différences de différences. Des lieux où, finalement, les immigrés cadres s’installeront un peu moins fréquemment que les immigrés natifs (des lieux refusés) et des lieux où il y aura un peu plus d’installation par comparaison aux natifs (des lieux recherchés).
Pour tracer la carte suivante, j’ai lissé les données en prenant en compte les 4 plus proches voisins (en pondérant par la population des IRIS).
Ces lieux : Anthony, Chatenay Malabry, Courbevoie et un morceau de Nanterre, mais aussi la zone frontière entre les 13e et 14e arrondissements.
Il s’agit de « différences de différences » : cette carte ne représente pas les zones où se trouvent beaucoup d’immigrés, mais où, après avoir pris en compte les différences et similitudes de distributions (géographique et statistique) entre les populations actives “natives” et “immigrées”, on repère un « résidu », des zones où l’on ne s’attendrait pas à voir “autant” ou “si peu” de cadres immigrés. … Mais il n’est pas certain qu’une telle carte soit très utile.
[yarpp]
1 commentaire
Un commentaire par Etienne Bard (14/05/2017 à 15:33)
Bonjour,
Je trouve cette carte intéressante. En particulier, si l’on voulait tenter une possible interprétation spontanée, on pourrait observer que les zones où les cadres immigrés sont davantage concentrés que les cadres natifs semble correspondre en partie à des zones “étudiantes”. Je pense notamment à Anthony (pour les scientifiques), à la frontière du 13ème et du 14ème (avec par exemple la Cité Internationale), et plus généralement la Rive Gauche de Paris, notamment le Vème. On pourrait peut-être émettre l’idée qu’une partie de cette sur-concentration serait due à une certaine inertie résidentielle post-étude des étudiants étrangers relativement aux diplômés nés en France.