Sociologue, quand-est-ce que tu soutiens?
En France, on repère une saisonnalité des soutenances. Après les récoltes, après le Beaujolais nouveau, vient le moment des soutenances de thèses, concentrées sur le mois de décembre. Ainsi, environ 10% des thèses de l’année seront soutenues cette semaine, comme le montre le graphique ci-dessous :
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L’une des raisons est la date limite fixée par le Ministère de l’enseignement supérieur pour pouvoir être candidat à la «qualification» aux postes universitaires. En général, la date limite était située fin décembre. Par exemple, cette année, il faut que les rapports de soutenance de thèse soient téléchargés dans l’application de candidature avant le 18 décembre.
Cette répartition dans l’année ne diffère pas beaucoup suivant les disciplines. Biologistes et sociologues, neuroscientifiques et psychologues préfèrent les soutenances en fin d’année. Les thèses de mathématiques / mathématiques appliquées sont mieux réparties dans l’année, avec trois pics d’égale intensité en mai, en septembre et en décembre.
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Mais si les répartitions saisonnières diffèrent peu, il en va différemment du jour de soutenance dans la semaine. Les soutenances le dimanche sont extrêmement rares (ce sont peut-être des erreurs de saisie). Le vendredi est le jour préféré d’un grand nombre de disciplines. Mais le choix du samedi différencie certaines disciplines :
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Près d’un quart des thèses en histoire , 20% des thèses des philosophes, 10% des thèses en droit public… sont soutenues un samedi, alors que c’est inconnu en biologie.
Les explications de cette spécialité sont incomplètes. Pour certains, ce serait lié au non-financement des thèses en sciences humaines (les doctorantes exerçant un travail salarié en dehors du monde académique doivent soutenir un jour chômé), mais cela n’explique pas les différences fortes entre Histoire et Sociologie, ou même entre Histoire et Géographie. D’autres font intervenir les cultures de soutenance : dans certaines disciplines, c’est une cérémonie collective où tout le laboratoire est invité, dans d’autres, l’absence de véritable vie de laboratoire fait que l’on ne cherche pas à organiser la soutenance pendant un jour de travail. D’autres mentionnent la taille des jurys: un jury de 7 ou 8 personnes génère des incompatibilités de calendrier qui occasionneraient un repli stratégique vers le samedi. D’autres encore insistent : c’est du au manque de salles dans certaines universités en semaine. [Mais sur ce point, j’ai contrôlé par l’université de soutenance et la période de soutenance, et les différences entre disciplines samediphobes et samediphiles se maintiennent.]
Voici donc un dernier graphique. Si vous êtes doctorant en histoire de l’art, il y a plus d’une chance sur quatre que vous souteniez un samedi.
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