Categories

Archives

Les billets de May, 2018 (ordre chronologique)

À la rentrée

Couverture manuel courants contemporains montageEn 2008, Céline Béraud et moi avions écrit un manuel d’introduction, à destination des licences de sociologie, Les courants contemporains de la sociologie (Presses universitaires de France). Après dix ans dans les librairies, la première édition n’est actuellement plus disponible. Mais à la rentrée, c’est une nouvelle édition remaniée qui sera mise en vente, toujours aux Presses universitaires de France, mais dans la collection Quadrige – Manuels. Nous venons de rendre le manuscrit.
Pour en savoir plus sur ce manuel, vous pouvez consulter la page consacrée à la première édition.

Taisez-vous, Vicomte arriéré !

La Troisième République, surtout après 1877, a définitivement permis à la France d’enterrer la monarchie et ses cortèges nobiliaires. Mais les titres de noblesse, eux, n’ont jamais disparu. Encore aujourd’hui, l’Etat délivre les titres d’investiture aux descendants aînés mâles légitimes issus d’un mariage catholique (pour la noblesse d’Ancien régime). Et ce n’est pas l’enracinement de la République qui a fait disparaître les titres de noblesse du Journal officiel.

Par exemple, en 1914, on trouve un député vicomte (de Villebois-Mareuil)

En 1921 un baron (des Lyons de Feuchin)

En 1940 un marquis (de La Ferronnays)

Donc 70 ans après l’instauration de la République, des députés apparaissaient encore sous leur titre de noblesse. Et cela ne cesse pas en 1945. On trouve encore des marquis au tout début de la Quatrième République :

Dans le Journal officiel (Assemblée nationale), la pratique va cesser autour de 1950. Le “Marquis de Moustier” devient “Roland de Moustier” et le prénom remplace le titre, à une période historique d’émergence du prénom comme “lieu où s’affirme la volonté” écrivait Jean Carbonnier. D’ailleurs “Marquis” semble dès lors devenir une insulte, du moins pour les élus communistes, comme le montre cet extrait du 16 février 1952 :

ou encore cet extrait du 18 juin 1953 :

Merci à @RemiMathis sur twitter, à Gallica et au site d’archive de l’Assemblée nationale