Trente-neuf « Cartes blanches », bilan d’étape.
Depuis quelques années, toutes les six semaines, je rédige une chronique sociologique pour Le Monde. En 2015, j’avais déjà proposé un bilan, que je renouvelle ici.
J’ai écrit 39 textes en cinq ans. Ces textes portent sur des articles publiés récemment, ou une question liée à l’actualité. J’y expose le travail d’une sociologue ou de son équipe. J’ai cherché à diversifier les thèmes et les méthodes. La moitié des “Cartes blanches” exposent des travaux reposant sur des méthodes dites “qualitatives” (entretiens, observations), l’autre moitié sur des méthodes “quantitatives”. Le thème le plus fréquent est lié à la description du travail sociologique, suivi des questions de stratification, politique et de genre/sexualité.
J’y ai cité le nom de 88 sociologues et assimilés (on y trouve quelques économistes, par exemple). Les sociologues les plus fréquemment cités sont Émile Durkheim (à trois reprises), Max Weber (à deux reprises) et Etienne Ollion (à deux reprises). 60 de ces sociologues sont français ou publient en France, 25 sont étatsuniens (au sens où ils travaillent dans une université nord-américaine). Et Weber est allemand. Je suis limité ici par mes connaissances linguistiques: il n’y a qu’en français et en anglais que je suis capable de bien lire. Mon allemand est rustique, et mon roumain presque oublié.
25 femmes ont été citées, et 62 hommes l’ont été, ce qui est loin de respecter la parité (dès qu’on l’oublie, elle disparait). Mais ces 25 femmes sont souvent les auteures centrales de la chronique, celles dont les travaux sont exposés (alors que de nombreux hommes, Mauss, Tarde, Weber, Sorokin, Krugman… ne sont cités qu’en appui au texte). Quand on pondère les citations par le nombre d’auteurs cités dans la chronique, alors il y a “13” femmes pour “26” hommes.
Quelques unes des dernières “Cartes blanches” :
– En Algérie, les plages de la discorde, autour des travaux de Jennifer Bidet
– Les odeurs ont un sens, et une classe sociale, autour des travaux de Karen Cerulo
– Le charme discret du contournement de l’ISF, autour des travaux de Camille Herlin-Giret
– L’art de l’insulte chez les jeunes filles, autour des travaux d’Isabelle Clair
– Les pourboires, drôles d’espèces, autour des travaux d’Amélie Beaumont