Categories

Archives

Les sex-shops à Paris. Quelques chiffres

Comment les sex-shops, à Paris, ont évolué numériquement depuis une douzaine d’années. Est-il possible d’avoir des chiffres comparables ? Oui, car l’APUR (l’Atelier parisien d’urbanisme) réalise, tous les trois ans environ, une étude très poussée sur les quelques 60 000 commerces parisiens, et que les différentes études sont globalement comparables entre elles. Comme nous allons pouvoir le constater, ces magasins sont actuellement en crise :
 
Entre 2000 et 2005 l’évolution avait été changeante : une petite hausse entre 2000 et 2003, une forte baisse entre 2003 et 2005.


source : Banque de données sur le commerce parisien. Résultats du recensement 2005 et évolutions 2000-2003-2005. (APUR, 2005)

Depuis 2005, la tendance est encore à la baisse : -3 % entre 2005 et 2007, -4% entre 2007 et 2011.


source : L’évolution des commerces à Paris. Inventaire des commerces 2011 et évolutions 2007-2011 (APUR, 2012)

Depuis 2003, la baisse cumulée est d’environ 25% (il y en avait près de 130 en 2003, il y en a un peu moins de 100 aujourd’hui).

De manière intéressante, les autorités municipales semblent ne pas s’inquiéter de la disparition d’un petit commerce de quartier, qui avait pourtant l’intérêt d’être ouvert en soirée et d’avoir une clientèle habitant parfois assez loin. Au contraire, il semble qu’une politique d’urbanisme bien réfléchie vienne contribuer au remplacement des sex-shops par d’autres magasins :


source : extrait de L’évolution des commerces à Paris. Inventaire des commerces 2011 et évolutions 2007-2011 (APUR, 2012)
 

Il faudrait signaler, aussi, les restrictions spatiales mises à l’installation de nouveaux sex-shops depuis 2007 (où un amendement à une loi de 1987 est venu étendre à 200m autour des établissements scolaires la zone d’interdiction des sex-shops). Cela pourrait expliquer pourquoi, si des magasins ferment, d’autres ne se créent pas. Mais pour en être certain, il faudrait pouvoir étudier, outre le stock, les flux (ouvertures et fermetures depuis 2000).

Note : Je disais au début que les vagues d’enquête de l’APUR étaient globalement comparables entre elles. Car dans le détail, certains magasins peuvent apparaître à certains enquêteurs comme des magasins de lingerie (CC108) ou des magasins de vidéo (CF405, SA401) et non pas comme des sex-shops (CF502)… De même les séries d’arrondis sur les pourcentages, et l’incertitude à la marge (est-ce 125 ? est-ce 131 ?) ne doivent pas tromper : la tendance est bien à la baisse.

Vous êtes ici. Là !

C’est peut-être le besoin de se rassurer, de s’assurer qu’on n’est pas seulement ici, mais bel et bien , qui fait se rencontrer le bout d’un doigt et la carte des stations.

Quand j’étais petit, et que Paris était une ville étrangère, ces zones arrachées m’indiquaient où j’étais : il suffisait de les repérer pour pouvoir ensuite s’orienter. Les traces d’usage collectif remplaçaient fort bien le “Vous êtes ici” accolé à certaines cartes. Crowdsourcing avant l’heure, objectivation d’une combinaison du volume de fréquentation de chaque station et de son caractère touristique. Aujourd’hui, dans la plupart des stations, les cartes sont protégées par un film plastique, qui empêche d’user trop vite la zone de la station.

En 1994, une artiste italienne, Paola di Bello, avait photographié, dans les 350 stations du métro, ces zones. Pour ensuite en reconstituer une grande carte du métro, sur lesquelles les stations étaient soumises à la disparition paradoxale. On trouve quelques explications de sa démarche sur le site de Paola di Bello.
Note : Ce billet est un effet secondaire de la lecture de Petite sociologie de la signalétique : Les coulisses des panneaux du métro.

La variété des productions culturelles

Deux fois par semaine, je fais le tour du quartier Château Rouge, juste au Nord de Barbès, pour y recueillir les affiches des églises évangéliques et pentecôtistes “noires” ou “africaines”. L’affichage sauvage est répandu dans quelques rues, autour de la station de métro. Les afficheurs se livrent à une concurrence permanente pour l’espace des murs aveugles et des barrières de chantier (d’autres gestionnaires d’espace s’y opposent). On voit, sur la photo ci-contre, un “Messager de Dieu” dire “Sans toi, je ne suis rien” mais aussi une affiche politique “Kabila dégage”, ainsi qu’une comédie, “Le string qui tue“.
Mais aujourd’hui, j’ai aussi trouvé l’indice d’une production culturelle moins légitime :
Il s’agit de publicité pour un film pornographique qui propose des scènes “dans des arbres”, et qui n’a rien à envier aux couvertures de “Hot Vidéo” qui parsèment les vitrines des vendeurs de journaux. Le messager de Dieu aura fort à faire pour lutter contre le messager de la luxure.
Je ne connais pas de travaux ethnographiques portant sur la pornographie “africaine” (ses marchés, ses modes de diffusion, ses formes de “captation” de ce que les vidéastes pensent être les fantasmes rentables…). Il semble cependant, d’après divers indices, que certaines formes de régulation par les “bonnes moeurs” ne fonctionnent plus très bien. J’avais été en contact avec des personnes cherchant à ouvrir des sex-shops en Afrique. Dans un site consacré au Cameroun, on peut lire qu’après une descente de police, les DVD reviennent à Youndé… Et, récemment, dans les Inrockuptibles un petit article donnaient quelques informations.
Sur l’affiche de Château-Rouge, aucun lieu de vente précis n’est indiqué. Juste “Château Rouge” : les petits revendeurs à la sauvette, qui proposent, sur des étals en carton, de fausses montres, des légumes exotiques ou des DVD, doivent parfois proposer ce genre de DVD.
 

Aaaargh ! Helvetica !

À la station Ménilmontant, l’autre jour, un panneau de signalisation, au lieu de contenir l’habituel Parisine, était rédigé dans un sans-serif familier.

Le fabricant du panneau, au moins, n’a pas utilisé Arial. Ni, ouf !, Comic Sans. On trouve, ailleurs sur internet, un autre match Parisine vs. Helvetica.
Si vous voulez savoir comment cette erreur a pu arriver et combien de points cette erreur va coûter au directeur de la station, vous pouvez lire la Petite sociologie de la signalétique de J. Denis et D. Pontille.

L’art de ne pas être gouverné

[Petit hommage à moitié ironique à James C. Scott via Daniel Little]
 
L’amphithéâtre est un espace social politique. Il suffit d’en avoir fréquenté pour savoir que les people of the hills, ceux qui s’assoient tout en haut, sont rétifs à l’étatisation représentée par le professeur. Le discours enseignant classique leur a donné une nature propre, presque une ethnicité : ils seraient les étudiants potentiels non civilisés, ils représenteraient in vivo une condition pré-étudiante ancestrale. Leur destin serait de descendre, petit à petit, de la “zomia” (cette zone haute peu accessible au pouvoir étatique en raison de la “friction” du terrain) pour se rapprocher du centre étatisé.
Mais une autre tradition de recherche comprend ces rebelles comme ayant été générés par l’étatisation : on peut comprendre toute leur organisation sociale comme une réponse rationnelle à la pression étatique. Egalitarisme des relations sociales, agriculture non sédentaire…

La rebellion estudiantine ne s’objective pas dans des raids esclavagistes, mais dans l’absentéisme ou diverses formes de grèves du zèle. Un indicateur archéologique existe cependant — archéologique au sens où il persiste dans le temps : le graffi-table (graffiti sur table).

Proposons un plan d’un petit amphi universitaire (à peine six rangées). Il est probable que l’on puisse observer ceci, où l’intensité des graffitis à un endroit donné (i) est fonction du carré de la distance au professeur (d) :

i=ƒ(d²)

et — de manière plus qualitative — où, à des rangées particulières, sont associés des types de graffitis particuliers.
Un espace sans graffitable a été repéré dans plusieurs amphithéâtres. Les versions professorales y voient une objectivation de l’espace du charisme personnel — ou du charisme d’institution — reconnu au professeur. D’autres y voient l’espace dit des postillons, une zone trop proche de l’État pour que des étudiants s’y installent.

 


 
En bon empiriste positiviste, il me fallait vérifier cela. Ce fut fait lors d’une surveillance d’examen.

Pour en savoir plus : Une longue tradition d’enquête sur graffitis existe, dont je ne donnerai que quelques exemples : 1, 2, 3

Autogérée

Cela faisait quelques semaines que je n’avais pas proposé des photos de l’université Paris 8. En voici donc quelques unes.

Commençons par ma salle de cours du vendredi matin (la C224). La fenêtre cassée n’a pas été réparée (malgré le signalement fait en février, il y a plus de deux mois). Mais il y a eu un travail de peinture… qui s’est arrêté à 1m70 du sol. Etrange… Je pense que c’est une manière de montrer que “on a travaillé alors arrêtez de vous plaindre” tout en soulignant, de manière “passive-agressive”, l’existence pérenne des graffitis (qui, eux, ne s’arrêtent pas à 1m70 du sol).
Mais comme me l’a dit l’un des responsables de l’entretien (ou des travaux, je ne sais plus) : “au moins, vous avez une salle, pourquoi vous vous plaignez”. Il est vrai que, par tradition, les salles doivent être gagnées par les enseignants-chercheurs, comme l’écrit un collègue de l’université de Toronto ayant enseigné à P8 :

[…] on my very first day of class. Faculty and students crowded closely around the department secretary, who shouted out the classrooms we had been assigned as they were communicated to her by the central administration via the telephone she gripped tightly to her ear.
Twenty minutes after my course was to have begun, but still without a room, I was collared by an imposing man – my first meeting with the then department chair, Michel Cordillot, a former lyce´e principal and historian of labour and utopian socialist movements. With a twinkle in his eye and a voice filled with conviction, he explained that in such cases it was our duty to protest the administration’s failure to manage its space better by cancelling class. So it was that my first act as a teacher at Paris-8 was to write out a formal letter to the university president to this effect and go home. It would be three weeks before a classroom could be found and I could begin teaching.
source : Paul Cohen « Happy Birthday Vincennes! The University of Paris-8 Turns Forty » History Workshop Journal Issue 69 doi:10.1093/hwj/dbp034

Mais ce qui m’a surpris en arrivant ce matin, c’est la présence d’une cantine autogérée dans les locaux d’une cafétéria (fermée depuis deux ou trois ans), et n’appartenant pas à l’université, déclare, rapidement, le président :

A la communauté universitaire,
Les locaux actuellement occupés par des étudiants au niveau de l’entrée principale du campus universitaire appartiennent à la société SA IACU (Société Anonyme Immobilière pour l’Aménagement des Campus Universitaires) en vertu d’une convention datant de 1998. L’université n’a en conséquence aucune compétence sur ces locaux. Le propriétaire est seul en mesure de garantir le respect de l’affectation desdits locaux, conformément à l’affectation prévue par ladite convention.
Bien cordialement
Le président

Cette cantine a vu le jour à la suite de quelques assemblées générales étudiantes. Il paraît — je n’ai pas enquêté — que ce seraient “des étudiants de SUD” qui en seraient responsables (même si, comme dans toute bonne autogestion, il n’y a pas de responsables).

Autogérée ?
Cela signifie que personne n’a de place attitrée ni de spécialité, qu’il n’y a pas de chef-fe, que les tâches tournent et que les décisions sont prises collectivement. Pour y parvenir, nous essayons de visibiliser tous les aspects de l’organisation pour assurer leur transmission, aussi de mutualiser nos savoirs (cuisiner, écrire des tracts, etc), et menons une réflexion collective et politique sur nos pratiques.
Nous voulons casser les automatismes marchands, sortir de la relation service/usager-e et de la posture de consommateur-trice.
source

Un tract, avec drapeau pirate et tête de mort (et menace d’un concert de slam) a été produit : cantoche.pdf [et produit avec un logiciel libre, attention !].
L’autogestion semble s’accompagner de vandalismes et de dégradations (oups) d’expressions artistiques contre-culturelles sur lesquelles il ne faudrait porter de jugement :

Ces photos, prises hier (et recadrées pour insister sur les graffitis, pour dramatiser un peu et pour les besoins de l’administration de la preuve), ne résument pas la journée. Il faisait beau, et, pris de haut (depuis la B336), le cliché suivant montre des étudiants “fourmis” en train de réviser au soleil ou de se reposer entre deux cours. Disons que c’est une forme d’autogestion individualisée du temps…

Cartographies

La semaine dernière, deux collègues m’ont contacté, apparemment indépendamment l’un de l’autre, pour me poser la même question : “pour cartographier [insérer thème de recherche], que faut-il utiliser ?”. Dans les deux cas, parce qu’ils travaillent sur des pays européens, les fonds de cartes précis sont payants ou difficile à trouver. Nous, Européens, n’avons rien d’équivalent aux fichiers Tiger du recensement US. Essayez-donc de trouver un fond de carte des communes françaises au format E00 ou shapefile… (ou un fond de carte représentant la zone couverte par chaque bureau de vote en 2007).
Pour cartographier, par exemple, la localisation des boulangeries en Île de France, j’ai trouvé un fonds de carte utilisable. Le projet OpenStreetMap, sorte de carto-wiki, commence à être assez bien renseigné, grâce au travail de milliers de contributeurs.
exemple : Paris, 19e arrondissement.
Les données sont librement téléchargeables, ce qui permet de produire ensuite ses propres cartes. OpenStreetMap donne ainsi naissance à OpenCycleMap et à d’autres sites.
Il est ainsi possible de trouver des fichiers “shapefile” proposant les frontières administratives de certains pays (parfois assez précis jusqu’au niveau de la commune). Pour la France par exemple : ici et .

Chose très intéressante, il est possible de télécharger en PDF les cartes d’OpenStreetMap (en cliquant sur l’onglet “Export”) et ensuite de les imprimer.

View Larger Map

A venir : quelques mots sur Rgdal, Maptools et les projections cartographiques avec R. En attendant, vous pouvez consulter le blog d’Arthur Charpentier.

Empêcher

Les villes et le métro se couvrent de dispositifs empêchant des indésirables de s’asseoir. [nombreuses photos ici et quelques travaux de Noël Jouenne : De la contorsion dans l’espace public au déni de la personne ou comment se débarrasser proprement des sans-logis].
Voir apparaître dans le quartier de Château Rouge (Paris, 18e arrondissement) des dispositifs d’anti-affichage ne m’a donc pas surpris. Ce quartier est en effet en permanence “envahi” par des affiches :
IMG_0196
Le moindre pan de mur est soumis à l’empressement de certains groupes [souvent religieux] de rendre publiques leurs activités ou leurs productions. « Tu n’afficheras point » n’est pas dans le décalogue.
antiaffiche
Quelques morceaux de bois suffiront-ils ? [Ou nécessitent-ils une demande officielle de modification de la façade ?]

Jeux d’échelles : circulations évangéliques

Parlons un peu de circulation régionale, de circulation internationale et de religion.
Il y a quelques jours, je proposais cette carte de la répartition des églises évangéliques “noires”, ou “d’expression africaine” en région parisienne, en me basant sur une collection d’affiches :
eglisesnoires1
Cette carte incite implicitement à une lecture “locale” : les lieux de culte sont situés dans les communes les plus pauvres de la région parisienne [pour être plus précis dans les communes où sont sur-représentés les ménages pauvres]. Et comme le soulignait en commentaire F. Dejean une autre lecture “locale” est possible, en associant cette carte à celle de la répartition des immigrés d’Afrique sub-saharienne.
L’on pourrait ainsi comprendre ces églises comme ancrées sur un espace communal. Mais le processus même de recueil des données incite à une autre interprétation. Toutes les affiches dont je dispose (presque 80) ont été photographiées à Château Rouge, un quartier commerçant de Paris proche de Barbès fréquenté par les diasporas africaines, qui sert ici de “plaque tournante” ou de “redistributeur” : c’est en allant faire ses courses à Château Rouge que l’on peut rencontrer l’église dans laquelle on ira le vendredi soir ou le dimanche suivants.
oursinlocalL’on pourrait donc représenter les adresses des lieux de culte comme des directions plutôt que comme des points. Si l’on considère que Château-Rouge est l’origine, alors il est possible de dresser cette carte étoilée, “en oursin” [au centre, Château Rouge, et à chaque extrémité, un lieu de culte]. Inversement, cette carte montre l’attraction régionale (ou le rayonnement) de ce quartier parisien.
Quel est l’intérêt d’une telle carte ? Elle donne peut-être un peu mieux l’idée du mouvement ou des déplacements que les fidèles peuvent faire.
exempleaffiche
Elle entre aussi en résonnance avec la carte des invitations de pasteurs. La carte suivante est une ébauche de représentation spatiale des voyages des pasteurs mentionnés sur les affiches d’églises africaines.
Car l’on trouve souvent, sur ces affiches, mention d’un “pasteur invité” accompagné de son pays de résidence (parfois aussi de la ville). Au centre de l’étoile l’on trouve la région parisienne (les lieux de culte mentionnés sur les affiches), et au bout des rayons, les villes de résidence de ces pasteurs.
pasteurs invitations

Avec ces cartes, je souhaite rendre visible la multiplicité des échelles utilisables pour décrire ces églises. J’ai précédemment cartographié la répartition des églises en Île de France : c’est principalement en Seine-Saint-Denis qu’elles sont localisées.
Ici l’on voit qu’à cet espace s’est “accroché” une dimension transnationale, qu’au “local” s’est accroché le “global” mais que ces deux dimensions sont “lues” simultanément sur ces affiches. Je multiplie ici à dessein les guillemets : je n’ai pas encore de vocabulaire précis à ma disposition qui me plaise suffisamment. Le passage obligé par l’objectivation statistique m’aide donc à asseoir l’usage de termes comme “global” sur les possibilités offertes par la cartographie.
Continuons.
L’espace dessiné par les invitations de pasteurs étrangers révèle plusieurs choses :
1- Un espace africain : l’afrique sub-saharienne uniquement. Peut-être parce que certaines églises sont des boutures européennes de créations congolaises (par exemple). Peut-être parce que d’autres, inscrites dans des liens préalables à l’immigration, continuent à entretenir la référence à l’Afrique.
2- Un espace européen : Londres, Berlin, Bruxelles sont les pointes d’un polygone qui inclut la Seine-Saint-Denis en tant qu'”espace européen” ou “espace TGV”. Est-il alors suffisant de décrire ces églises comme “noires” ou “africaines” ou même “d’expression africaine” ? Même en acceptant, et l’hypothèse est très restrictive, que les fidèles sont des locaux, à l’échelle régionale, il semble que les pasteurs (sous cette dénomination ou une autre, apôtre, prophète…) dessine un espace clérical à une autre échelle : ils circulent entre pays.
3- Un espace américain : Canada, Bahamas, Etats-Unis et même au Sud. L’Amérique, c’est à la fois des sessions de formation, des stages bibliques, auxquels ont pu participer certains pasteurs, mais c’est aussi le lieu mythique de la réussite, réussite évangélique et réussite sociale.

Note sur la méthode : J’ai utilisé R pour tracer les cartes, puis un logiciel de dessin vectoriel. Pour dessiner des cartes en oursin, il m’a semblé “simple” de faire ainsi :
Mes données ont cette structure. Les données, ici, s’appellent “oursinlocal”

Adresse		lon		lat
briand 		2.448342	48.868919
ChatRouge 	2.351933	48.887745
arago 		2.325025	48.904659
ChatRouge	2.351933	48.887745

Je répète, une fois sur deux, la longitude latitude de Château-Rouge ce qui permet de tracer des lignes.
J’ai téléchargé un fichier shapeline (.shp) de la France sur le site de l’IGN (qui s’appelle GEOFLA ou un truc de ce genre). Il faut aussi les packages “maptools” et “sp” pour R
franceshp<-read.shape("geofla/LIMITE_DEPARTEMENT.shp", dbf.data = TRUE, verbose=TRUE, repair=FALSE)
plot(franceshp,xlim=c(2,2.6),ylim=c(48.6,49))
lines(oursinlocal$lon,oursinlocal$lat,col="red")

J’en profite pour signaler que je n’ai pas compris comment passer d’une projection à une autre… Ce qui donne, au départ, des cartes un peu “écrasées” par rapports aux projections habituelles de la France. Mais si j’utilise le fichier GEOFLA en projection “lambert”, je n’arrive plus à placer mes églises…
Pour la carte “mondiale”, il existe, dans le package “maps”, des données sur les principales villes du monde, world.cities. La partie complexe consiste à lier ces données, world.cities, à la liste des villes relevées sur les affiches.

Mise à jour
franceshp< -readShapeSpatial("Desktop/geofla/LIMITE_DEPARTEMENT.shp",proj4string=CRS("+proj=longlat")) fonctionne parfaitement (avec R 2.11.1)

Les hommes des cavernes étaient cartographes

On trouve dans un article de Catherine Delano Smith, “The Emergence of ‘Maps’ in European Rock Art: A Prehistoric Preoccupation with Place” (Imago Mundi, Vol. 34. (1982), pp. 9-25) le dessin suivant, identifié comme une carte préhistorique (datant de l’âge du bronze) :
prehistoricmap
A lire rapidement l’article, il me semble que c’est la répétition des mêmes éléments (rectangles remplis de points, petits cercles pointés, lignes de connections entre éléments) qui ont guidé l’interprétation de ce dessin comme étant une carte. Mais que représentent-ils ? Simple passage à l’image d’objets réels (le champ de Ügur le chef du village et de Srrööö la sorcière ?), signes représentant des points saillants du paysage environnant (ou lointain), ou véritables symboles (Here lies dragon) ?
A-t-il fallu un minimum d’organisation “étatique” ou “gouvernementale” pour dresser cette carte — presque un cadastre ?
C’était un petit hommage à StrangeMaps et, en avance des Vases Communicants de vendredi, un clin d’oeil à Scriptopolis.

Note : à l’âge du bronze, mes ancêtres n’étaient déjà plus tous cavernicoles, je sais…