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Une université bloquée, Paris 8

Hier lundi 18, la coordinatrice de l’UFR envoyait ce mail :

Je profite de cette lettre d’information N16 pour vous dire que, à l’heure de cet envoi, le bâtiment B est en train d’être totalement bloqué (j’espère juste pouvoir sortir…) et France Info annonce Paris 8 bloquée demain.

Ce matin, en effet, l’université était bloquée. Voici quelques images :

J’ai cherché des informations “en direct” : on en trouve un peu sur twitter, où j’ai créé une liste “paris 8” et ou le hashtag #paris8 peut être intéressant à suivre.
Sur la photo plus haut, la grande banière, on peut le constater, a déjà servi : je pense qu’elle est restée accrochée quelques semaines en 2009 pendant la contestation de la LRU.
L’on trouve aussi des affiches plus neuves : ici par exemple.
Mise à jour : Un texte intéressant chez Unicorns and icecream :

“I’m in your class on the Major figures in the history of economics (L3). I just wanted to let you know that this morning we went to the university and we saw that it was completely blocked. We had planned to come back for your class but as we were leaving a lot of ”casseur” showed up and started messing things up. Some people got hurt, a lot of women got they’re bags stolen and we (my friends and I ) were entering the metro they came as well. Things got out of control…

Suite de la mise à jour :
Mail du président de l’université :

A l’attention de la communauté universitaire,
Chers collègues,
Depuis plusieurs jours, des individus profitent des mouvements lycéens et étudiants pour commettre des actes de vandalisme, des vols et des agressions à la proche périphérie de l’université (parvis du métro, entrées de parking, etc.).
Il est vous est donc recommandé de vous montrer particulièrement vigilants lorsque vous entrez ou sortez de l’établissement.
En cas de besoin, vous pouvez contacter le poste de sécurité de l’université au **** ou, en cas d’urgence, mon cabinet au ****
Le président de l’université

Un cortège d’étudiants de Paris 8 : journal télévisé de France2, 19 octobre à 13h :

Cours public, devant l’ENA

Parmi les actions menées pendant le mouvement actuel de protestation universitaire, certaines des plus visibles sont sans doute les cours publics, dans l’espace public.
Hier, plusieurs collègues du département de sociologie de l’université Paris 8 étaient devant une annexe de l’ENA à Paris. Pas pour lire La Princesse de Clèves, mais pour une exposition des inégalités sociales dans l’enseignement supérieur :
ena-greveLa journaliste Véronique Soule, de Libération en rend compte, avec photo, sur son blog :

Là, c’est du lourd, un vrai cours de socio, très politique, en prise avec le mouvement, dispensé par un enseignant de Paris 8. Le titre: “Les inégalités sociales dans l’enseignement supérieur”, le sous-titre: “Une leçon pour Pécresse”. On va même nous distribuer trois feuilles avec des tableaux statistiques du ministère de l’Education nationale pour suivre. (…)
Charles Soulié, maître de conférences en sociologie à Paris 8 Vincennes-Saint Denis, explique d’abord pourquoi on est devant l’Ena: “c’est devenu un des hauts lieux de la reproduction sociale, de la noblesse d’Etat, qui va rejoindre ensuite les état-majors politiques de droite comme du PS, devenir des promoteurs zélés des réformes néolibérales. Parmi les anciens de l’Ena, une certaine Valérie Pécresse. On peut dire que l’Ena est une anthithèse de Vincennes qui accueille des étudiants salariés à plein temps, des enfants d’immigrés, un public coloré”…

A lire ailleurs : Mme de Pecqueresse et M. de Sarquise : « La magnificence et l’économie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat que dans les dernières années du règne de Nicolas premier. »

Faire grève…

Liens-socio s’arrête :

[T]outes et tous doivent être conscients aussi que Liens Socio ne manquerait pas d’être mécaniquement une des premières victimes des réformes en cours, et en particulier de la réforme du statut des enseignants-chercheurs : Liens Socio est réalisé actuellement de façon entièrement et strictement bénévole par ses rédacteurs et ses contributeurs. Cela n’a, en soi, rien de choquant, si l’on considère, comme le stipule d’ailleurs le statut des enseignants-chercheurs, que cette activité s’inscrit pleinement dans les missions des enseignants-chercheurs, puisqu’ils ont « également pour mission (…) la valorisation » des résultats de la recherche. Mais quand le projet en vient à définir le service des enseignants-chercheurs, il le partage également entre enseignement et recherche. Point. Oubliées, non comptées, les heures consacrées à ces activités de valorisation, les innombrables heures consacrées, depuis 7 ans, à fabriquer Liens Socio, à valider et publier les nouvelles, à répondre aux nombreux courriers, à solliciter les auteurs, à envoyer les ouvrages, à publier les comptes-rendus.

Oubliées, non comptées, et fatalement, non évaluées… La conséquence est immédiate : nous est signifié ainsi que le temps et les compétences investies dans Liens Socio ne font pas partie intégrante de notre métier. Dès lors, au moment de fixer le volume de nos charges d’enseignement, il ne sera pas tenu compte dans l’évaluation de notre activité par nos établissements, du temps passé à « faire » Liens Socio. Si comme on peut le craindre, il en résultait une augmentation de nos charges d’enseignement, Liens Socio disparaîtra…

Toutes proportions gardées, coulmont.com est peut-être dans le même cas.

Dernières nouvelles :
Axel Kahn le président de Paris 5, et l’un des ex-soutiens du décret, déclare :

“Aujourd’hui l’affaire est emmanchée de telle sorte qu’elle n’aboutira pas,” a-t-il poursuivi.
“Puisque le président de la République a fait l’honneur d’accorder quelque poids à mon avis, il s’est réclamé de moi, qu’il m’écoute : M. le président de la République, vous n’arriverez pas à faire passer ce décret aujourd’hui et par conséquent il faut reprendre le dialogue, voir comment on évalue le métier des enseignants chercheurs, comment on valorise toutes leurs activités.”

Les “doyens” des départements de droit se sont réunis :

la conférence des doyens de droit se réunissait aujourd’hui à Lyon. Après un débat serré, le président de la conférence Paul-Henri Antonmattéi a été mis très largement en minorité. Sous l’impulsion notamment du doyen Gaudemet, la conférence a nettement pris position en faveur de la “ligne la plus dure” d’opposition à la réforme du statut appelant à mettre en cause la loi LRU et son application.

Les Académiciens se rebellent :

L’Académie des sciences souhaite faire état de la vive émotion soulevée parmi ses membres par l’appréciation portée récemment sur l’état de la recherche scientifique dans notre pays

Des présidents d’université entrent en lutte :

Les réformes actuelles risquant d’affecter gravement le service public d’enseignement supérieur et de recherche ainsi que les conditions de travail de ceux qui l’animent, les universitaires doivent aujourd’hui se saisir des questions qui regardent l’avenir de l’institution universitaire. Cette conférence sera l’occasion de débattre et s’exprimer sur l’ensemble de ces réformes (gouvernance, réforme du décret de 1984, masterisation, répartition des moyens, démantèlement des grands organismes, suppressions de postes, etc.) qui poussent légitimement toute la communauté universitaire à manifester aujourd’hui sa désapprobation quant à la manière dont elles sont conduites et quant aux objectifs qu’elles poursuivent. Ce sera également l’occasion d’engager une réflexion collective sur un projet alternatif pour l’université de demain.

Et la présidente de Nanterre, lit-on dans le même article, écrit directement à la ministre : « Madame la Ministre, je vous en prie, écoutez la rumeur qui enfle chaque jour en provenance des horizons de pensée les plus divers..
Ailleurs, des choses à lire :
un point de vue de Dimitri Houtcieff, le site de SLRU-EHESS, où se trouve une intervention de Marcel Gauchet (pas vraiment à gauche, mais qui parle ici de “vandalisme stupide” de Pécresse et de ses “sbires”).
Il faut aussi lire et relire l’analyse d’Olivier Beaud, qui sera à l’université P9 (“Dauphine”) lundi.
Et enfin, un dernier lien : http://universitesenlutte.wordpress.com/.

Universités en grèves

Le 2 février, tout s’arrête…
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/02/universits-jour.html
http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2009/02/les-enseignants.html
http://www.libemarseille.fr/henry/2009/01/grve-des-profs.html
http://universitedemocratique.blogspot.com/
http://www.sauvonsluniversite.com/ (a des petits problèmes de site en ce moment)
http://www.rue89.com/2009/02/01/chers-etudiants-voici-pourquoi-je-ne-donnerai-pas-vos-notes-0

Le syndicat AutonomeSup appelle au blocage des universités (enfin… des conseils universitaires)

… et des motions votées par les sections du Conseil national des universités :

La Section 04 (Science politique) du CNU demande expressément :
1° le retrait du projet actuel de décret modifiant celui du 6 juin 1984 (n°84-431) fixant les dispositions statutaires communes applicables aux enseignants-chercheurs. Ce projet crée les conditions propices à une gestion locale arbitraire des activités exercées par les enseignants-chercheurs, qui accentuerait les inégalités et les tensions entre personnels, disciplines et établissements, au détriment de la recherche scientifique et de la formation des étudiants ; il revient sur l’une des dimensions fondamentales de notre métier qui consiste, à partir de nos activités de recherche, à élaborer nos enseignements dont le volume horaire ne saurait en aucun cas excéder le niveau actuel de 192hTD ; il réduit l’autonomie des enseignants-chercheurs par rapport aux instances administratives et remet gravement en cause leurs libertés académiques et leur indépendance scientifique.
2° La reconnaissance du rôle du CNU, seule instance nationale d’évaluation représentative des enseignants-chercheurs , dont le rôle ne saurait se réduire à celui d’une simple instance consultative ou de recours à l’encontre de décisions prises par les organes dirigeants des universités.
Ce retrait doit être le point de départ d’une concertation nationale visant à assurer le renouveau et le développement de l’Université, mais aussi à donner aux enseignants-chercheurs les moyens et le statut garantissant l’accomplissement de leurs missions.

Parmi d’autres protestations, celle de la 19e section (sociologie et démographie) :

CNU 19e section – Motion 1
Les membres de la 19e section du CNU, réunis le 22/1/2009, ont décidé la rétention des résultats des évaluations concernant les qualifications à fin d’obtenir le retrait du décret n° 84-431 du 6 juin 1984 sur les statuts des enseignants-chercheurs.
Ils demandent aux autres sections de procéder de la même manière.
CNU 19e section – Motion 2
Les membres de la 19e section du CNU demandent le retrait du projet actuel de modification du décret n°84-431 du 6 juin 1984 sur les statuts des enseignants-chercheurs.
Ce texte confère aux exécutifs locaux des établissements d’enseignement supérieur des pouvoirs exorbitants qui fragilisent les équilibres de la recherche et de l’enseignement au mépris de l’intérêt scientifique et de celui des étudiants.
Ils réclament que soit restitué au Conseil National des Universités son rôle d’instance collégiale de gestion des carrières des enseignants-chercheurs.

J’allais oublier… : un prix nobel, Albert Fert critique sévèrement, très sévèrement, les projets en cours : réforme dangereuse et hypocrite ! (lire sur fabula.

Colère universitaire

Depuis quelques semaines, la colère monte. Suppressions de postes, diminution de budgets, éradication des post-doctorats… plusieurs groupes se sont plaints. Les présidents d’université en décembre. Des chercheurs et universitaires aussi.
Certains départements traditionnellement peu grévistes s’inquiètent fortement, ne serait-ce que parce que les concours de recrutement des professeurs du secondaire vont être supprimés ou profondément modifiés (c’est la “mastérisation”, qui élimine aussi l’année de stage rémunérée des jeunes professeurs).
Même les Instituts Universitaires de Technologie “bougent”, eux qui pensaient que la LRU leur bénéficierait… et qui voient la balance des pouvoirs pencher dans l’autre sens.

Récemment une “tribune libre” dans Le Monde, intitulée “Université : pas de normalisation par le bas”, était signée par des collègues estimés et respectés (Christophe Charle et Bernard Lahire entre autres). Une autre, dans La Tribune, comparait la France à d’autres pays.

Un préavis de grève a été déposé à l’université de Limoges, et les initiatives peuvent être suivies sur universitedemocratique.blogspot.com.

Sur une liste de diffusion, un collègue écrit :

Il faut aussi savoir commencer une grève…
Pour information, une quarantaine d’enseignants chercheurs de la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de l’université de Lille 2 ont adopté à l’unanimité moins trois abstentions le principe de la rétention des notes et de la non participation aux jury qui se tiendront chez nous dans une quinzaine de jours. Pour commencer.

J’avoue commencer à avoir du mal à suivre précisément les initiatives… Mais elles sont nombreuses.
Il y a quelques mois, le ministère de l’enseignement supérieur, privé des services d’espionnage des Renseignements Généraux, lançait un appel d’offre sur le repérage des lanceurs d’alerte. Ce billet devrait rendre service.

Varias : travail académique, grève universitaire et censure

Dropbox
J’ai deux bureaux : un à la maison, un autre — le principal — au C.S.U.. La rédaction d’articles, de textes et de livres s’étale sur plusieurs semaines et plusieurs mois… et il est difficile de suivre les versions différentes quand on les transporte sur clé USB d’un ordinateur à un autre… ou par mail.
J’utilise depuis six mois Dropbox comme disque dur externe et dépot des versions préparatoires des articles. Dropbox est un logiciel (pour mac, windows ou linux) qui fait tout tout seul : il crée un dossier “dropbox” dans lequel tous les fichiers seront automatiquement sauvegardés… Et si vous avez un deuxième ordinateur, téléchargez Dropbox : le dossier qui sera créé contiendra les documents sauvegardés. La synchronisation est automatique, et Dropbox garde une copie de toutes les modifications précédentes.

*

Grève à Paris 8
Chose extraordinaire, le département de droit est en grève. Or un département de droit n’est jamais en grève : que ce soit pendant la LRU, pendant le CPE, pendant la grève des anthropologues… les juristes ne se mettent pas en grève.

L’article recopié ici circulait dans l’université hier vendredi, et avait été scotché un peu partout. Ce qui m’a amusé dedans, c’est la réflexion de l’UNEF, qui souhaite apparemment une grève générale de l’université…
L’on ne trouve pas de blog dédié à cette grève… mais quelques informations et rumeurs sur un forum : paris8.forumpro.fr. Il semblerait que les juristes se soient astreints à une Assemblée Générale quotidienne.
Pour une petite contextualisation, ce billet pourrait être utile.
*

Censures
Il y a quelques semaines, j’avais essayé de mesurer l’étendue de la censure dont souffrait coulmont.com.
J’ai eu confirmation de l’impossibilité d’accéder à mon site depuis certaines grandes entreprises françaises et multinationales, depuis au moins une université américaine (merci à toutes les personnes m’ayant signalé cela).
Et voici que les universités françaises s’y mettent… Honte à toi, Université d’Artois ? (Mise à jour : Un commentateur m’indique que, au contraire, l’université d’Artois demande à certains étudiants de visiter coulmont.com… Gloire à toi, Université d’Artois ?)

Je n’aimerai pas être étudiant dans une université qui interdit la lecture des travaux publics de sociologues sous des prétextes stupides : “pas conforme à la charte”… ah bon ? Certains mots vous chatouillent ? Etes-vous contre la mise à disposition publique d’articles en sociologie des religions, ou contre la cartographie sociale, peut-être n’aimez-vous pas mes bibliographies de cours (parce qu’elles ne sont pas mises à jour) ou les questions liées à la sociologie des prénoms… ou est-ce mon manuel (coécrit avec Céline Béraud) et ses documents annexes, dont une frise chronologique de divers sociologues en PDF ?

Paris 8 et la contestation de la L.R.U.

Une série de liens vers des informations en ligne :

Avec les grèves naissent les blogs : le département d’italien de Paris 8 s’y met.
Le 1er décembre est organisée à Paris VIII une réflexion sur L’Université critique :

A la suite de l’appel de Paris VIII contre la LRU, nous avons prévu une journée de réflexion et de mobilisation pour aller plus loin que la seule critique de la LRU et envisager des réformes alternatives. Sous l’intitulé provisoire “Sauver et transformer l’université critique”, cette journée aura lieu le samedi 1er décembre à l’université Paris VIII.

Les grèves ont des conséquences différentes suivant les étudiantes. Certaines disparaissent, et on ne les reverra jamais à l’université. D’autres y découvrent le bonheur de la mobilisation intensive. Les étudiants étrangers, surtout s’ils viennent d’université très regardantes, ne savent pas comment faire :
Joey “mychimaera” écrit ainsi sur son blog :

I would be fine with just a transportation strike. That’s easy to deal with. But the other thing that’s crippling me personally is the student strikes. I’m a foreign student at University of Paris 8, Saint-Denis, and the students there have been on strike since Monday last week. While I understand the reason for these student strikes (and would possibly be in support of them if I was born French), I’m feeling a bit cheated because I haven’t had any classes for a week and a half now and it’s in those classes that I was learning the most French. Most likely I’ll return home at the end of this semester without any credits as well. So frustrating

Les commentaires sont aussi intéressants. L’un d’entre eux écrit qu’il n’y a pas mieux qu’une grève et quelques manifestations pour apprendre le français…

sorry about that. the french university system is not a business and you are not a customer, so you do not get to file a complaint with the better business bureau. if you really want to learn french, though, you can go to all the activities happening around the strikes, it is a lot of fun, and you might learn how democracy works. getting tear-gased together is one of the best way to make friends.

Mais Joey répond que son université lui a interdit de participer à tout mouvement social :

unfortunately, I can’t participate in those activities, as much as I’d like to…if only for the awesome story it would make. I’ve been forbidden to participate by my study abroad program and if I did, and had the unlucky chance of falling in the hands of French authorities, I could be deported.

J’avais vu cela directement quand, enseignant à N.Y.U. vers 2002-2003, les étudiants devant partir en voyage d’étude à Paris avaient reçu des précisions officielles : l’antisémitisme français était devenu violent, il ne fallait pas sortir la nuit, certains quartiers étaient à éviter… Certains étudiants n’étaient pas rassurés.
Cette émission de radio réalisée à partir de prises de son en A.G. à Paris 8 réussira-t-elle à rassurer ces étudiants ?
Lu sur le blog du département d’anthropologie, un communiqué du président de Paris 8.
Enfin, mais pas des moindres, donc je répète : Samedi 1er décembre, se tiendra à Paris 8 une journée d’information et d’études autour de la L.R.U. :

Dans le cadre de la mobilisation pour l’abrogation de la loi dite « Libertés et Responsabilités des Universités » et afin de favoriser l’implication des personnels universitaires dans celle-ci, les initiateurs de « l’Appel de Paris 8 » contre la LRU, – pétition qui à la date du 26 novembre a déjà recueilli plus de 500 signatures-, organisent une journée « Université critique pour tous » le samedi 1er décembre 2007 (…)
[Avec, notamment]
14-17h – Recrutements, pédagogie et réussite des étudiants
– Recrutement et rôle des enseignants chercheurs, Xavier Dunezat, professeur de sciences économiques et sociales en lycée, ancien maître de conférences en sociologie (Lille 1)
– Evolution des formations et des diplômes, Stéphane Bonnéry, maître de conférences en sciences de l’éducation, Paris 8
– L’échec en premier cycle : une fatalité ? Stéphane Beaud, professeur de sociologie, Ecole normale supérieure
Toutes les informations…

Mise à jour : Un appel à assemblée générale… en provenance du président de Paris 8

De: presidence
Date: Wed, 28 Nov 2007 12:48:02 +0100
À: allp8
Objet: [allp8-enseignant] Assembléegénéraleplénière le jeudi 29 novembre

A la communauté universitaire,

Ce message fait suite à une réunion que je viens d’avoir avec les étudiants présents aujourd’hui sur le site.

Afin de réfléchir ensemble à une meilleure expression de notre mobilisation contre la loi LRU, étant entendu d’un commun accord que le blocage ne saurait être le meilleur moyen de la garantir, *tous les personnels enseignants et BIATOSS* sont conviés à une assemblée générale exceptionnelle et plénière demain, jeudi 29 novembre, à 11h00 (hall du bâtiment C).

La journée de demain est donc banalisée et je vous serais reconnaissant de bien vouloir reporter exceptionnellement les cours ou autres obligations prévues.

Persuadé de votre compréhension et comptant sur votre sens de la responsabilité, je vous prie d’agréer, chers collègues, l’expression de mes sentiments les plus cordiaux.

Pascal BINCZAK
Président de l’université

Ce qui se passe à Paris 8 (en partie)

Pour faire circuler les informations, des blogs spécifiques se créent : Master 1 Droit Médical a un blog, et une étudiante, Véra In Paris se fait le truchement de ce qu’elle apprend. Une enseignante en anthropologie prévient ses étudiants.

L’université est partiellement bloquée (et DEMS écrirait “et aussi partiellement bloguée, mais il ne faut pas bloguer les partiels”)… insomniake donne son point de vue.

Stéphane Bonnéry en science de l’éducation, se fait le relais d’un mail collectif en provenance de la présidence :

Message de la direction de l’Université :
A la communauté universitaire,
Aujourd’hui, l’Université Paris 8 a connu une journée de blocages organisés par les étudiants, qui sont se réunis en assemblées générales dans certaines UFR puis, au niveau central, au cours de l’après-midi.
Le blocage s’est limité aux bâtiments d’enseignement, l’accès aux services communs et centraux n’ayant finalement pas été entravé. La bibliothèque a pu accueillir son public tout au long de la journée.
La direction de l’Université, dans l’esprit des positions adoptées par ses instances, souhaite que soient maintenues les conditions d’un large débat entre tous les membres de la communauté universitaire, même si le contexte est actuellement difficile.
La direction de l’Université

La présidence va même un peu plus loin, d’après Contrepoint

L’organisation était le mot d’ordre des étudiants de Paris 8 ce mardi soir, occupant l’université. A défaut de pouvoir dormir dans l’accès principal, les étudiants se sont vus attribuer le Hall du bâtiment C.
Ils sont plus de 70 personnes, avec sac de couchage et nourriture prévus à l’occasion. Le président a toléré l’occupation pour cette nuit, mais en contrepartie les étudiants devront respecter des règles assez strictes. Le tout est encadré par les agents de sécurité de l’université qui pour eux considèrent cette nuit comme toutes les autres.

Terminons, pour l’instant, vers une monté en généralité, un texte du département de sciences politiques de PVIII :

En réaction à la loi LRU, le département de science politique de l’université Paris 8 a mis en place une “grève active”, avec des ateliers de critique sociale autogérés. Le 14 novembre 2007.
Le mardi 6 novembre 2007, le département de science politique de l’université Paris 8 – Saint-Denis réuni en AG (enseignant- e-s, étudiant-e-s, IATOSS) a voté la « grève active », rejoint par d’autres départements. Les cours habituels sont depuis lors remplacés par des ateliers alternatifs ouverts à tou-te-s sur différents thèmes liés à la mobilisation. Autogérés par les étudiant-e-s et les enseignant-e- s, ces ateliers visent à créer des espaces ouverts à l’analyse critique des politiques et des mobilisations, autour de thèmes tels que …

Et toujours : Le Forum MobilisationP8 (où les étudiantes peuvent faire part de leurs commentaires), le site du département de sociologie, le site du département d’histoire de Paris VIII… et bien d’autres…
Mise à jour : Un Tract anti – LRU, trouvé sur anthropologieP8.

Blocages à Paris 8

Quelle est la situation à Paris VIII ? Grève ? “Blocages actifs” ? grève active ?
Compte-rendu de l’AG du 12 novembre 2007 sur le site “Contrepoint” :

« C’est dingue, je ne pensais pas qu’on serait aussi nombreux ! » glisse un membre du bureau. « Pour le CPE, on n’était rarement plus de 400 aux AG » poursuit-il.

Pendant ce temps-là, au département d’anthropologie… et au département de sciences politiques… :

L’AG du lundi 12 novembre a voté le blocage des cours à partir de demain matin, et l’occupation permanente à partir de demain soir. C’est plus que jamais le moment de prendre part au mouvement, et c’est pourquoi le département de science politique propose pour le mardi 13 novembre un programme étoffé

(avec, notamment, un atelier “désobéissance civile”)
Une petite vidéo permettra, aux absents aux AG, de prendre mesure de l’atmosphère :


Paris 8 ag
envoyé par pyoupe

Cette vidéo a été trouvé sur un autre article de Contrepoint : “AG difficile à Paris 8” :

Les étudiants de l’université de Saint-Denis ont voté le blocage et l’occupation de la fac demain après une assemblée générale mouvementé. Les étudiants de Paris 8 s’étaient donnés rendez-vous ce lundi dans l’Amphi X afin de décider de la poursuite de la grève contre la Loi Pecresse. Ayant réuni plus de personnes que prévu (environ 500 personnes), l’assemblée générale s’est poursuivie dans le Hall du l’UFR de psychologie.
En italien… un étudiant raconte l’AG :

Più di mille ragazzi, riuniti in cerchio. Ed io con loro. Oggi gli studenti dell’università Paris 8 – Saint Denis, si sono riuniti per votare sulla possibilità di occupare l’ateneo, contro la riforma universitaria proposta dal governo Sarkozy.

Le 9 novembre 2007, la semaine dernière, le Conseil d’Administration de Paris 8 Vincennes – Saint-Denis pren[ait] acte de l’existence d’une importante mobilisation des étudiants et des personnels :

Le CA estime que la faiblesse des concertations avec l’ensemble de la communauté universitaire quant à l’avenir de l’Université a conduit à l’adoption dans la précipitation d’une loi à laquelle nous avons dû exprimer notre opposition.
Elle (sic sic? “notre opposition” ?) invite l’ensemble de la communauté universitaire, à Paris VIII comme au-delà, à se saisir du débat engagé et tient à exprimer sa communauté de vue avec l’essentiel de la mobilisation en cours, notamment dans son exigence d’abrogation de la Loi.

Un étudiant, Sens Liberté écrit :

En Grève !!!
Pour protester contre l’instrumentalisation des jeunes diplômés.
Pour lutter contre la privatisation du savoir.
Pour se défendre de l’américanisation du système social Francais.

Un étudiant en master de sociologie à P8, connu aussi sous le nom de DirtyDenis écrit :

Howard Becker (…), observant l’activité d’une équipe médicale essentiellement composée de secouristes et prenant en charge les petits soucis de santé des spectateurs de concerts dans le San Francisco de la grande époque, découvrit que ceux-ci s’occupaient, en fait, de toute autre chose que de donner des soins. Il constata que : ” les bénévoles (…) pour la plupart célibataires, étaient toujours en quête de l’âme soeur. Etre bénévole dans ce cadre, ça revenait à aller à une grande fête, à voir sur scène quelques-uns de vos groupes préférés, avec bière et repas gratuits, en compagnie de nombreux jolis jeunes gens et de nombreuses jolies jeunes femmes avec qui vous saviez que vous aviez déjà certains goûts en commun.
Certes, le spectacle des AG est incommensurablement plus ennuyeux que celui des concerts organisés par Bill Graham. Pourtant, on y trouve des opportunités du même ordre, et une occasion unique d’assurer une socialisation qui dépasse les cadres de la routine quotidienne. Si l’on retient une telle hypothèse, il devient impérieux de participer à au moins une grève au cours de son cycle d’études, lequel dure le plus souvent entre trois et cinq ans ; il faut donc à la fois remercier le ministre qui founit cette occasion, et se précipiter pour la saisir.
Le mouvement offre une opportunité unique d’expérimenter la vie pour de vrai, de trouver un semblant d’autonomie, de vivre une expérience éloignée du cadre scolaire, à un âge où l’on n’a pas connu grand’chose d’autre. Dans la confrontation au réel, on prête aux plus déterminés l’intention d’aller, demain dès l’aube, vérifier sur le terrain les vertus oubliées de la solidarité étudiants/travailleurs en bloquant les voies de la SNCF : ça risque d’être chaud ; ça sera, à coup sûr, formateur.


“Contre la professionnalisation des études…” Quelques photos sur flickr

Ailleurs : Le forum “mobilisationP8” plein d’informations…

Grèves universitaires

Alors que diverses universités entrent en grèves (ou sont bloquées)… Paris 8 ( “P8” ) est concernée. Cette année, il semble qu’un forum, mobilisationp8.forumpro.fr… permettra de suivre les mobilisations étudiantes (et celles, au moins, du département de sciences politiques).
Le journal Le Parisien a mis en ligne un reportage vidéo sur l’assemblée générale d’hier. Lien vers la vidéo.
D’autres liens utiles ?