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Qui codirige avec qui ?

Voici une petite visualisation interactive du réseau des co-directions en sciences sociales, en France, à partir du fichier du site theses.fr :
https://coulmont.com/varia/2014/codirections/

datavizsociocodir

Cela commence par mettre Stéphane Beaud au centre, mais si vous cliquez sur un co-directeur, vous verrez apparaître son réseau égocentré.
Bonne balade.

Indochines

indochines
Que demander à la lune ? Indochine pour tous.
[Métro “Jaurès”, 3 janvier 2014]

L’individualisation du social… vraiment ?

Au cours du XXe siècle, nous — Français — nous sommes mis à utiliser le prénom en dehors de l’intimité la plus intime. Dans La Comédie humaine, les prénoms ne sont utilisés que de manière très stratégique. Ainsi, dans Le contrat de mariage (Pléiade, Tome 3, p.567) trouve-t-on un couple qui se connaît depuis au moins six mois. Pour faire signer un contrat, la future Nathalie de Manerville est chargée par sa mère d’être très gentille. Elle va donc s’adresser à son fiancé de cette manière : « Paul, lui dit-elle à voix basse, et elle le nomma ainsi pour la première fois… »
Rien de tel aujourd’hui, où le prénom est d’usage courant. Mais il est toujours utilisé de manière aussi stratégique, par celles et ceux qui cherchent à nous séduire. Mais moins comme terme d’appel que pour sa fonction connotative.
Voici une série de publicités repérées dans le métro au cours des derniers mois.


Le prénom indique l’âge.

Certains prénoms, associés à d’autres indices, peuvent connoter parfois la religion.




Il y a des “Léa” dans plusieurs publicités (au moins deux).


Mais à quoi donc servent les prénoms dans ces publicités ? Effet de réalité : “Lou” existe vraiment, et elle aime vraiment le yaourt ou le fromage de chèvre.

A ne pas utiliser les prénoms, que faudrait-il indiquer pour donner à voir ces caractéristiques sociales collectives (nationalité, âge, genre, religion, origine sociale…) ? Les vieilles publicités fonctionnant sur le principe du témoignage (par exemple, les publicités pour les “Croix Vitafor” et autres fétiches) dans les années soixante / soixante-dix, utilisaient “Mme S* de Cambrai”, “Monsieur T* de Auch”…



Le prénom individualise, certes, surtout qu’il est toujours associé, dans les publicités, à une photographie du visage du porteur de prénom. Mais c’est une individualisation paradoxale : le prénom, ici, ne sert pas à identifier (ce n’est pas sa fonction dénotative qui est recherchée), il sert à classifier. “Léa”, c’est aussi Camille, Lucie et Chloé, et plus largement l’ensemble des jeunes femmes nées entre 1985 et 2000 (mais qui est ainsi exclu quand un tel prénom est choisi ?).

Qui se ressemble

Les informations disponibles sur les quelques 6600 candidats aux législatives sont intéressantes à analyser. Jean Véronis a publié sur son blog le palmarès des prénoms et la carte de la parité.
Voici ici une représentation des relations entre âges :

Sur les 6611 candidates et candidats et 6611 suppléants et suppléantes, sur 6611 couples, donc, 2000 ont moins de 5 ans d’écart, et 2000 ont plus de 16 ans d’écart. Pas tout à fait un mariage, donc.
Les plus jeunes candidats ont des suppléants plus âgés qu’eux en moyenne. Mais passé 50 ans, ils se retrouvent avec des suppléants plus jeunes :

L’écart d’âge entre “couples” composé d’un/e candidat/e et de son suppléant varie ainsi :

FF 14.0
FM 13.4
MF 12.7
MM 12.8

Les paires FF (candidate et suppléante) sont un peu plus éloignées en âge que les couples MM (candidat et suppléant). Mais la relation entre l’âge du candidat et l’âge du suppléant ne change pas en fonction du type de paire :

Les différences entre paires sont plus variées en fonction de la “nuance” politique des candidatures. A l’extrême droite (FN et autres), l’écart d’âge moyen entre composante des paires est de plus de 15 ans. A l’UMP il est de 13,1 ans, chez les socialistes de 12,9. Au Front de Gauche de 12,1 ans… et chez les candidats classés “Autres” par le ministère de l’intérieur, de 10,6 ans. Et alors ? et bien je ne sais pas quoi faire de ces différences.

Dans les rayons

Vous aviez peut-être suivi l’annonciation, suivie d’une mise à l’épreuve, et de la nativité. Voici venu le temps de l’ascension dans les rayons de toutes les bonnes librairies.
Sociologie des prénoms se trouve maintenant en librairie (preuve en est la photographie ci-contre). Et il y a de bonnes chances pour qu’il se trouve dans une librairie indépendante près de chez vous.
Que faire maintenant ? L’aider à voler de ses propres pages et réfléchir sérieusement au suivant. Les bonnes nouvelles que le CNRS vient de m’envoyer [“J’ai l’honneur de vous informer que votre accueil en délégation a été accepté par les instances d’évaluation du CNRS.“] devraient faciliter cela.

I am not a number…

… I am a growing series of numbers

Petit déplacement

Cette affiche sur les phtalates, les sex-toys et les perfusions médicales, m’a amusé

Plus d’informations ici [L’affiche semble avoir été produite par le “c2ds“]
Il y a quatre ans, la revendication était différente : “Si les Phthalates sont interdits dans les jouets pour enfants, pourquoi ne le sont-ils pas dans les jouets pour adultes ?” se demandait Greenpeace.