Il est là…
Sociologie des prénoms est arrivé aujourd’hui par la poste :
Le travail d’écriture est donc réellement fini. Commence le travail de promotion.
Sociologie des prénoms est arrivé aujourd’hui par la poste :
Le travail d’écriture est donc réellement fini. Commence le travail de promotion.
J’ai reçu aujourd’hui la couverture de Sociologie des prénoms (sortie le 9 juin). La voici, d’une taille respectable pour bien la lire.
Comment les prénoms de la couverture ont-ils été sélectionnés ? Une personne dont le prénom se trouve à la 29e ligne, qui suit de très près la fabrication des Repères m’écrit : « J’ai procédé à un petit échantillonnage personnel : les prénoms de toutes les personnes travaillant à La Découverte, leur conjoint, leurs enfants, leurs grands-parents, leurs amis. » C’est un peu comme s’ils avaient tous signé.
Et si vous voulez être tenu au courant : inscrivez-vous sur la mailing-liste.
Il est difficile de recevoir des éditeurs les chiffres de vente de ses ouvrages. Il faut demander.
Et ce ne sont pas des informations très répandues. Sait-on combien d’ouvrage vend le professeur X ou Y.
En attendant les chiffres de vente de Sex-shops que j’ai demandés à Dilecta (entre 2007 et 2009, il s’en était vendu moins de 400), voici ceux du manuel que j’ai écrit avec Céline Béraud.
Annee ventes cumul 2008 836 836 2009 652 1436 2010 270 1758
Les manuels sont donc plus “vendeurs”… mais ce sont des ouvrages moins légitimes : « c’est un auteur de manuel » dit-on de certains collègues. En plus comme Céline et moi avions touché une avance, nous sommes encore considérés comme débiteurs, malgré ce (hmm hmm) succès commercial !
Je n’ai aucune idée, de plus, des ventes des ouvrages collectifs auxquels j’ai participé, sauf le Dictionnaire des faits religieux.
Combien vendent les collègues ? Si vous avez des chiffres, indiquez-les en commentaire (ou, si vous avez un blog, indiquez-le sur votre blog). L’anthropopotame écrit par exemple sur twitter :
Il s’est vendu 64 exemplaires de mon précédent ouvrage, il faut battre ce record, quel challenge!
source
et il espère vendre quelques exemplaires de plus de son nouveau livre. J’espère aussi dépasser avec Sociologie des prénoms mon score précédent. D’ailleurs, soit-dit en passant, l’ouvrage est déjà en précommande sur amazon.fr (“Sociologie des prénoms”)
Pierre (par exemple) combien de Sociologie des réseaux sociaux (1ere édition) as-tu vendu ?
Ou plutôt des épreuves, car elles n’existent qu’au pluriel.
J’ai quelques jours pour corriger les épreuves de Sociologie des prénoms. Le livre, vous le voyez, prend forme. La sortie est toujours prévue pour le 9 juin, et vous pouvez vous inscrire sur une liste de diffusion.
À feuilleter ces épreuves, je ne vois pas encore de corrections à apporter (mon nom et mon prénom semblent bien orthographiés, et c’est l’essentiel). Il va falloir lire cela à tête reposée.
Je suis fort heureux de pouvoir annoncer, presque quatre mois avant la publication effective, la sortie prochaine de Sociologie des prénoms dans la collection Repères aux éditions La Découverte (le 9 juin).
Il reste du travail à faire sur le manuscrit, les graphiques et autres illustrations, mais la date est fixée, l’ISBN est alloué et le numéro de série accroché. J’ai mis en ligne une page consacrée à Sociologie des prénoms, qui sera enrichie au cours de l’année. Vous trouverez sur cette page l’inscription possible à une “liste de diffusion” de l’information concernant ce livre (j’ouvrirai peut-être aussi une page “facebook”).
Et parce que cela m’amusait, j’ai même créé une couverture imaginaire (on n’en est pas encore là, mais les couvertures de la collection Repères se ressemblent assez pour se faire une idée de leur état final).
Ce livre, c’est à la fois une sorte d’aboutissement : celles et ceux qui lisent mon blog depuis 2003 savent que j’ai commencé à parler de ce thème le 6 juillet 2003, celles et ceux qui suivent mes cours à Paris 8, dont le cours de présentation des méthodes des sciences sociales savent aussi fort bien que c’est un de mes dadas.
Mais c’est aussi, pour moi, une base de travail : la “revue de littérature” faite pour écrire ce livre me sert dans le cadre de recherches sur les changements de prénom.
J’ai rédigé un compte-rendu pour liens-socio.org, sur le livre de Jérôme Denis et David Pontille, Petite sociologie de la signalétique [amazon].
Le compte-rendu est là bas en ligne sur liens-socio, et je le reproduis ci-dessous :
De très nombreuses études sur le métro : des musiciens (Anne-Marie Green) aux personnes « encombrantes » (Emmanuel Soutrenon), l’environnement humain est bien connu. Restaient, peut-être, les « non-humains ». Jérôme Denis et David Pontille réparent cet affront fait aux objets dans une « sociologie de la signalétique ». Cette recherche centrée sur « ceux qui cherchent à déléguer des formes d’action à des dispositifs graphiques » (p.18) commence par un premier chapitre qui pose l’établissement de « la norme » graphique – les standards suivis par la RATP depuis quelques années. Il était sans doute nécessaire de poser le contexte, le passage de la RATP à une forme commerciale d’interaction avec les usagers. Mais j’ai trouvé ailleurs l’intérêt de l’ouvrage.
Pour Denis et Pontille, le métro (même s’il fut choisi comme abri contre les bombes pendant la dernière Guerre mondiale) est un assemblage « fragile ». Le terme est assez présent pour qu’un lecteur amusé le remarque (entre autres p.48, p.55, p.73, p.110, p.151). Comment comprendre cette fragilité ? Elle est d’abord liée à un parti-pris théorique. « [I]l n’est plus possible aujourd’hui de prétendre analyser les lieux publics et les formes de sociabilité qui y ont cours en prenant pour acquis leur dimension structurée et pré-ordonnée » (p.11) : il faut comprendre le travail d’ordonnancement, les « activités ordinaires » qui permettent à la signalétique d’être fabriquée, mise en place et maintenue. Les auteurs vont donc insister sur le caractère « en construction » des mondes et des choses observées.
L’on trouve alors de la fragilité tout au long de l’ouvrage (c’est peut-être pour cette raison qu’il se nomme « petite sociologie de la signalétique »). Le chapitre 2, qui décrit la place, dans l’entreprise RATP, des départements de la signalétique (création et maintenance) souligne « la grande fragilité du dispositif de la signalétique au sein de l’entreprise ». Il lui est fait une petite place dans une organisation du travail structurée autour du monde industriel du transport des voyageurs plus qu’autour du monde commercial de l’information aux usagers. Les professionnels de la signalétique (sémiologues et autres designers ou typographes) doivent donc lutter pour s’imposer face à l’imagination des ouvriers, des responsables de station ou des publicitaires. La norme signalétique doit donc être en permanence négociée.
Les chapitres 4 et 5 reposent sur l’observation du travail des ouvriers qui placent les panneaux et qui les maintiennent. La fragilité, ici, est encore à rapporter aux standards de la signalétique : c’est l’alignement « entre les règles, les corps des agents, ceux des objets graphiques (…) et l’environnement » qui est fragile. Dans ces deux chapitres, qui ne s’appuient pas sur « l’interprétation des signes », mais sur le travail de placement et de maintien, c’est la mise en place d’un « ordre » qui est décrite : mais un ordre social qui est toujours le « résultat temporaire » des actions. Ce qui apparaît aux voyageurs comme une forme immuable (les panneaux de signalisation du métro) est en réalité le fruit du travail quotidien des ouvriers.
Ces chapitres sont d’autant plus intéressants qu’ils s’éloignent un peu des panneaux pour laisser s’exprimer les ouvriers suivis. Certes, ces ouvriers n’ont ni classe, ni origine sociale, ni âge (mais ce sont des hommes). Herbert, Léonard, David et Jonathan n’ont pas d’histoire et leurs prénoms apparaissent interchangeables. Mais les auteurs saisissent bien ce que j’appellerai la place dominée de ces « travailleurs invisibles » du métro. Comment cette invisibilité est-elle objectivée ? À l’aide d’une réflexion sur les « ficelles du métier » : s’il faut y recourir, c’est parce que les objets ont été pensés, fabriqués… sans envisager les ouvriers qui les répareraient (et il est nécessaire de bricoler pour les faire tenir). Les ficelles du métier sont un moyen utilisé pour « apaiser les tensions » liées à la division du travail.
J’ai laissé de côté le chapitre 3, qui est certes situé au cœur de l’ouvrage mais qui m’apparaît proposer un petit déplacement théorique. Dans ce chapitre, les auteurs s’intéressent à une question classique « peut-on suivre une règle ? » en étudiant les conceptions plus ou moins implicite des règles suivies portées par les créateurs de signalétique. Si « chaque composant de la signalétique peut (…) être considéré comme un micro-instrument de discipline », alors il faut étudier les « représentations des compétences et des actions des utilisateurs (de signalétique) telles qu’elles ont été mobilisées et présupposées » par les concepteurs de signalétique. Ces concepteurs proposent, plus ou moins explicitement, des anthropologies associées à leurs objets.
Pour en savoir plus :
Il faut suivre, de près, le travail d’Eli, son ethnographie de Paris 8 et ses colloques décommunisés. Il faut aussi le suivre dans sa tentative de donner un sens à la production de thèses en sociologie.
Faut-il savoir où se fabriquent les dernières poupées gonflables françaises (ça c’est de l’identité nationale, non ?)
Il faudrait toujours se méfier des moines qui sentent le fromage, non ?
Il faudra probablement acheter, ou photocopier, mon manuel si l’on veut suivre mon cours “Genèse des sciences sociales 2” à Paris 8. Mais est-ce éthique ? Le manuel correspond en partie à l’esprit du cours (disons, aux deux tiers), et j’ai bien envie de mettre à l’épreuve ce texte, afin de voir si, dans l’éventualité d’une deuxième édition, des parties doivent être réécrites, ou écrites entièrement. Mais demander à un public captif d’acheter le manuel, c’est un peu “limite”, non ?
[Autre question “éthique” ou plutôt de pratique, concernant les droits d’auteur : pour celles et ceux qui en ont déjà reçu, les utilisez-vous comme identiques au “traitement” ou comme “fonds de recherche” ?]
Un collègue attirait récemment mon attention sur un roman policier, Paris blues de Maurice Attia. L’action se passe dans les années 70, et plus particulièrement au département de cinéma de l’université de Vincennes. Ce collègue a été surpris — autant que moi — de voir figurer l’un de mes livres dans la bibliographie [1] :
Notes :
[1] Oui, c’est un roman policier avec bibliographie. Et non, je ne donne pas le nom du coupable dans Sex-shops…
Le manuel n’est pas le genre le plus légitime, et, de fait, l’on trouve peu de compte-rendus de celui que j’ai écrit avec Céline Béraud. Je suis donc très heureux de voir que Brice Gilardi, sur Liens-socio l’a apprécié et le recommande :
En résumé, ce livre dense de 193 pages permet à la fois d’ « expliquer et de comprendre », sur le fond comme sur la forme, la sociologie française d’aujourd’hui, car il nous immerge dans sa genèse, en mêlant astucieusement structure institutionnelle et conceptuelle. Il est à recommander vivement à tous les étudiants, et aux autres, qui souhaitent mieux se familiariser avec la tradition sociologique française, et qui verront en ce texte un complément fort utile aux manuels déjà existants.
lire le reste du compte-rendu
Par ailleurs, un doctorant japonais avait écrit, au sujet du même manuel :
は、フランスを中心とした社会学史の概説です。バランスがよく、読みやすい本です。今のフランスで社会学がどういうものとして考えられているかを知るには、最適な一冊ではないかと思います。
source
ce qui est vraiment gentil…
En attendant la traduction en arabe (prévue chez un éditeur libanais), et pour en savoir plus : j’ai créé une page consacrée à Les courants contemporains de la sociologie.
Prenons la suite d’un billet du Polit’Bistro. J’ai récemment reçu gratuitement (hors cadeaux de Noël) plusieurs livres :
Jean Da Silva Du Velu au Lisse : Histoire et esthétique de l’épilation intime, envoyé directement par l’auteur : l’angle d’attaque de l’épilation est ici l’histoire de l’art (ou celle des arts de soi).
Michel Bozon, Sociologie de la sexualité : Domaines et approches, envoyé par les éditions Armand Colin : l’indispensable seconde édition de cet indispensable ouvrage, court et synthétique.
Ivan Ermakoff, Ruling Oneself Out: A Theory of Collective Abdications, trouvé abandonné après un désherbage de bureau, avec d’autres ouvrages plus anciens. Ca me semble être un ouvrage de sociologie historique important, notamment parce qu’il combine la lecture des archives — le travail de première main — avec des tentatives de modélisation — théorie des jeux entre autres. Combinaison que les collègues français, socio-historiens, ne font pas : trop historiens sans doute.
Marion Selz et Florence Maillochon, Le raisonnement statistique en sociologie, gagné par tirage au sort. Un bel ouvrage qui se centre, véritablement et tout au long des pages, sur le raisonnement statistique et pas sur le calcul statistique, sur le pourquoi plutôt que sur le comment.