Categories

Archives

L’appropriation du monopole de l’évaluation

Les réformes qui ont touché le monde de l’enseignement supérieur ont conduit à une évaluationite aigüe. Différents organismes ont été créés, ou ont été réformés, pour évaluer le travail des universitaires.
Maintenant l’AERES, une agence d’évaluation, est chargée d’évaluer les procédures d’évaluation. Exactement : c’est de la méta-évaluation. Voici un extrait de la lettre envoyée récemment par la direction de l’AERES aux présidences des universités :

Pour éviter le ridicule, l’AERES ne parle pas d’une évaluation-au-carré (e²), mais d’une “validation des procédures d’évaluation des personnels”.
« Pas si vite, coco ! » a répondu l’autre instance d’évaluation, le Conseil national des universités.

Commencez-donc par évaluer la façon d’évaluer les procédures d’évaluation (e³), répond le CNU à l’AERES. Faites du e³ avant d’essayer de faire du e², voyons.

Elections au conseil national des universités (CNU). Pourquoi je me présente.

Si vous êtes membre du corps électoral du CNU, section 19, alors vous devez avoir reçu votre matériel de vote. Deux listes se présentent, et, pour les “rangs B”, je suis sur la liste suivante : Liste ouverte et de reconstruction, dont la tête de liste est Sylvain Laurens, de l’Université de Limoges.
Le ministère a préféré ne pas envoyer les professions de foi ou “exposé des motifs”. On peut les trouver, difficilement, sur le site “galaxie” ou sur le blog de la liste.
Sur “Galaxie”, vous trouverez les “fiches biographiques” des candidates et candidats.
Ici, je vais préciser les raisons de ma candidature personnelle.
Depuis plus de deux ans, la 19e section (sociologie et démographie) est en crise profonde, en partie parce que ses membres se sont autopromus : devant décider de l’avancement de carrière des collègues, ils ont, dans des proportions jamais vues, décidé d’avancer leur carrière. Les péripéties ont été décrites avec précisions sur le blog Agora, (voir aussi ici). Si tout avait fonctionné normalement, je serai sans doute resté à côté de ces élections. Mais j’ai souhaité participer à une liste soutenue à la fois par les associations de la sociologie française, AFS et ASES, et les syndicats (SNESUP et SGEN). L’exposé des motifs de cette liste revendique explicitement le refus des autopromotions.
Vous allez donc voter pour une liste, et pas pour un individu en particulier, et mon nom, de toute façon ne vous dit probablement rien. Mon nom, non, mais le “wiki audition”, si vous êtes sociologue universitaire, vous dit probablement quelque chose. Dans ma “fiche biographique”, à la rubrique “activités professionnelles”, j’indique ainsi : « Création, en 2007, du “wiki auditions“, suivi du processus de recrutement des maîtres de conférences en sociologie-démographie. » Si vous avez été recruté au cours des 5 dernières années, vous avez probablement perçu combien cet outil était utile : en donnant, à l’avance la date des auditions, en indiquant la composition des comités et la liste des personnes classées. Il y a encore quelques réticences à rendre ces informations publiques, et je pense que la section 19 du CNU peut avoir un rôle incitatif et soutenir le travail que fait désormais l’ASES et Matthieu Hély. J’essaierai en tout cas de convaincre mes collègues, si je suis élu.
Une chose à laquelle je m’engage, en tout cas, c’est de mettre à jour le site de la section 19 du CNU. Certaines pages, contenant des informations inexistantes, n’ont pas été mises à jour depuis 2008. Alors que cette instance va devenir, très rapidement, l’instance d’évaluation individuelle de l’ensemble des sociologues universitaires, il devient crucial de faire en sorte que l’on sache ce qui s’y passe.

Combien de temps, combien de temps…

Combien de temps faut-il aux services concernés, à Paris 8, pour remettre une porte dans ses gonds.
18 février 2011 : je remarque ceci :

Une porte dé(-ver-)gondée. Je la prends en photo pour faire un signalement.
8 mars 2011 : la porte a changé de position

14 mars 2011 : nouveau changement de position

21 mars 2011 : la porte s’est stabilisée

Il semble donc qu’il faille plus d’un mois, à Paris 8, pour qu’une salle de cours retrouve sa porte (j’écris ceci dimanche. J’irai vérifier demain lundi où se trouve la porte).

 
L’équation vincennoise : Si (tags>0) alors (pissotières>1) sinon (pissotières=0)
La preuve : Voici des toilettes du bâtiment A.

Vous remarquerez l’absence de lunettes sur les toilettes. L’étude du temps nécessaire aux services de l’entretien ou de la logistique pour les remplacer se mesure non pas en mois, mais probablement en décennies (je mène cette étude depuis 2004).

Et, pour conclure la preuve, des toilettes du bâtiment B. Sans tags, mais sans pissotières. Pas de bras, pas de chocolat.

 
Et puisque j’y suis, dans la description des conditions d’hygiène et de sécurité dans lesquelles je travaille.
A quoi sert un distributeur de savon ?

Pas à distribuer du savon, cette denrée très rare dans l’université. Mais à bloquer-ouverte une porte, bien entendu. [C’est une porte qui ne s’ouvre que d’un côté, une invention formidable et sans doute utile, mais pas dans le contexte d’une porte d’entrée.]
A quoi sert une chaise ?

Surtout pas à s’asseoir dessus — ou alors de manière connexe aux autres fonctions. Ca sert à bloquer-fermée une sortie de secours. Car, comme on le sait, en cas d’urgence, merci d’enlever la chaise qui vous permettra d’échapper au feu. Comment ? c’est coincé ? Ah ?

 

Je suis tombé récemment sur le tract suivant (dont voici quelques extraits) :

Voilà ! Après un semblant d’escapade, [Paris 8] réintègre le giron de l’université française. Finie la fameuse expérience; finie l’entrée massive des non-bacheliers, finie la liberté du choix d’inscription pour les étudiants de la région parisienne, finie la liberté du choix de ses études. Aujourd’hui, tout doit rentrer dans l’ordre […]
Ainsi [Paris 8] réintègre le cadre “normal” de l’université, pour connaître le même sort que les autres facs… et même plus,… vu son caractère “expérimental”.
Rentabilisation : Avec l’ “autonomie” des facultés, qui organise concrètement la mainmise du patronat dans le cadre des conseils […] qui passeront des contrats d’enseignement avec les professeurs […]
Cela signifie : la suppression progressive de la gratuité de l’enseignement, la mise en place de l’auto-financement des facs au moyen de la hausse de plus en plus grande des droits d’inscription […] et par les dons privés qui seront octroyés aux facs par des mécènes, tout à fait désintéressés, personne n’en doute !!

Il n’est pas étrange que la “LRU” ne soit pas mentionnée… le tract date de 1969, et il est disponible sur un site d’archives numériques de Paris 8.

 

Et puisque nous parlons d’histoire, et de la fin des années 1960… Mes collègues Charles Soulié et Jean-François Laé ont mis en ligne une série de documents relatifs à l’enseignement de la sociologie à Vincennes [PDF, 40p.].

Aller au CNU ?

La section 19 du CNU examine les dossiers des docteurs demandant leur “qualification” aux fonctions de maître de conférences en sociologie et démographie (la “qualification” est cette chose nécessaire pour pouvoir ensuite candidater sur les postes ouverts au recrutement). Le CNU gère aussi une partie des avancements de carrière des enseignants-chercheurs, notamment leur passage en “classe exceptionnelle”.
Il y a deux ans maintenant, un scandale a secoué la 19e section : des membres de cette section s’étaient “auto-promus”, s’accordant réciproquement la “classe exceptionnelle”. Les deux tiers du CNU avaient ensuite démissionné, protestant contre cette pratique. Les restants (ceux qui s’étaient autopromus et leurs affiliés) avaient ensuite coopté certains collègues pour former une nouvelle section. Je passe sur les détails les plus affligeants, l’on en trouve des traces sur la liste de diffusion de l’ASES.
L’année prochaine, des élections auront lieu pour renouveler le CNU. Il ne s’agit pas seulement de faire sortir celles et ceux qui se sont compromis dans des pratiques déontologiquement douteuses, d’empêcher que ces personnes soient candidates, ni d’empêcher qu’elles soient élues si elles formaient une liste. Si je me portais candidat (ou si, au Ministère, “on” décidait de me nommer membre du CNU) — je réfléchis encore — ce ne serait pas (que) dans ce but (mais plutôt comme une manière de poursuivre, par d’autres moyens, ce que j’avais commencé avec le “wiki-auditions”).
La chose est assez grave : le CNU, depuis la dernière réforme universitaire, a reçu de nouveaux pouvoirs. Les sections vont notamment évaluer les dossiers individuels des collègues en poste, en plus de gérer l’avancement “exceptionnel” et la qualification des docteurs.
C’est en prévision de ces responsabilités accrues qu’un décret et un arrêté sur les indemnités des membres du CNU a été publié en juillet dernier.

Pour la modestie, je ne crains personne

Il y a quelques semaines, j’ai abordé ici même la question de la gestion des “primes d’excellence” à l’université Paris 8 : réservées aux professeurs, sans que l’on connaisse les heureux bénéficiaires des 6400€.
Mon université ne donnant même pas accès au classement individuel, j’ai du écrire à une sous direction du ministère pour avoir accès à mon évaluation. La voici :

Vous constaterez l’anonymat de l’évaluation (je ne sais pas qui a étudié mon dossier) et la précision des critères utilisés.
J’ai apparemment une production de qualité [Merci !], et un rayonnement moyen [je pensais avoir un “rayonnement” un peu plus important : il faudra que je pense à donner à mes évaluateurs d’autres indicateurs que ceux que j’avais placés dans le CV et probablement que j’arrête de refuser les invitations aux colloques, j’ai beaucoup trop pris l’habitude de dire non…].
Maintenant, il faut que j’encadre des thèses et que je dise que je suis chef d’un truc : ça va être un peu difficile pour cette session (il faut rendre les dossiers de demande de prime d’ici quelques jours), mais pour l’année prochaine, pas de problème, j’aurai “renforcé mes responsabilités scientifiques”. [Les amateurs de grammaire française auront remarqué la faute qui figure dans le texte des évaluateurs : il aurait fallu accorder le participe passé “renforcé” à “l’encadrement et les responsabilités” et pas seulement à “les responsabilités”. Mais passons, c’est certainement un usage particulier du féminin neutre. Les puristes, même, se diront que “il en résulte un avis global sur votre dossier en C” n’est pas plus correct.]
Le problème qui se pose, cependant, c’est que « chaque comité d’expertise fixe des conditions minimales requises » (conditions qui, pour la section 19 du CNU, ne sont pas rendues publiques) et que ces conditions sont « susceptibles d’être reconsidérées chaque année »… Ce qui me laisse dans l’incertitude relativement à la stratégie à suivre pour aboutir aux 6400€.
P.S. : la citation de titre est, bien évidemment, de Alphonse Allais. Je l’ai trouvée, par hasard, dans le n°3 du Tigre.

Les primes d’excellence scientifique

L’année dernière ont été créées les primes d’excellence scientifique, et, pour y postuler, il suffisait d’envoyer un CV. Ce que j’ai fait. Je me disais que même si je n’obtenais pas les milliers d’euros prévus par cette prime, j’aurai au moins une “évaluation” gratuite de mon excellence — dont je ne doute pas.
Il semble que les dossiers ont été transmis à un quadriumvirat composé de quatre brillants hommes (aucune femme) : Valade, Cuin, Duran et Cochoy (source). On ne sait pas comment ces personnes ont été choisies (même si Valade et Cuin, par leur âge respectable, semblent être devenus des évaluateurs professionnels), ni comment les dossiers ont été étudiés : autant les mathématiciens ont décrit en détail leurs procédures (ils ont publié une Note d’information du comité d’experts d’attribution de la PES) autant mes collègues de la section 19, “sociologie, démographie” sont restés muets malgré les demandes d’explicitations.
On a une idée des conclusions générales auxquelles les experts nommés ont abouti. Il semble que, bien que cette prime d’excellence scientifique a été présentée comme une manière d’encourager les jeunes chercheurs (par des incitations financières personnelles), les personnes classées “A” soient plus souvent des professeurs d’universités que des maîtres de conférences.

L’université Paris 8 a fait la même chose, en réservant les primes aux professeurs :

Pour l’instant, le nom des heureux destinataires des 6000 euros n’est pas disponible, ni dans les compte-rendus du conseil d’administration, ni dans ceux du conseil scientifique. Mais je ne suis pas dedans.

L’expérience que j’en retire est médiocre : si mon dossier a été évalué, je n’en connais pas l’évaluation (il n’y a visiblement aucun moyen d’obtenir les rapports ou sa note, aucun des experts ne m’a contacté); et surtout, ne sachant pas qui, dans mon université ou ma discipline, a été bien classé, il est difficile de se faire une idée des exigences des évaluateurs.

En conclusion : c’est fort étrange, une évaluation sans retour. C’est flou.

Note : Je n’ai pas abordé ici l’opposition collective à la mise en place de ces primes. Ce sera pour une autre fois.

My working conditions

It was cold yesterday in Paris. Very cold. Below 30°F (minus zero Celsius).
It was also very cold in the classroom I was supposed to teach, at “Paris 8” university (also called Vincennes at Saint-Denis, or Paris VIII). A broken window has not been fixed during the winter recess.
Was I supposed to teach with my scarf, my gloves, my coat and my winter cap ? It seems so. The student gathered around the rachitic heater (unfortunately, it is positionned just below the broken window) and we began the class.

After one hour, I was warm enough to shed the coat (but not the scarf) : my feet were beginning to feel the wind chill (the doors are not really “closing” in this building, and the winter cold was fondling my toes). But the student were shivering.
Oh… and the graffitis ! They are mostly related to French politics and adolescent leftist ideals : I won’t translate them.

But they have nothing to do in a classroom. I wonder why this room wasn’t even re-painted since… 1996 ? 1994 ?
Do you really want to see the toilets of the university Paris 8 ?
 

 

Hier, il faisait froid dehors, en tout cas en dessous de zéro.
Il faisait très froid aussi dans la salle qui m’a été attribuée pour faire cours, à Paris 8 : une fenêtre cassée n’avait pas été réparée pendant l’intersemestre, les quelques semaines qui séparent deux semestres et pendant lesquelles, parce qu’il n’y a pas de cours, les travaux sont prévus.

J’y ai donc fait cours en manteau, avec écharpe et bonnet pendant au moins la première heure. Après, parce que faire cours me réchauffe, j’ai pu sortir de cette sorte de burqa chauffante. Mais les étudiantes, elles, sont coincées, assises dans le froid pendant trois heures.
Que trouve-t-on d’autre dans cette salle ? Des insultes, comme “Démembrons Madame Boutin” et d’autres graffitis : cette salle ne semble jamais avoir été repeinte. Des coulées noirâtres perlent du faux plafond troué.
Les tables sont cassées, le sol n’est plus nettoyé depuis bien longtemps, il n’y a pas de quoi effacer le tableau ni de quoi écrire, il n’y a ni vidéoprojecteur, ni télévision, ni même de prise électrique qui fonctionne. La porte ne ferme plus vraiment.
Et il fait très froid.

La ronde infinie

La Ronde infinie des obstinés a commencé aujourd’hui, sur une initiative mêlant revendications d’autonomie (véritable) et engagement corporel. J’y passerai mercredi.
Avec un peu de chance, cela ne ressemblera pas à ça :

« Pie Iesu domine » (youtube) (une manifestation du collectif PAPERA)

Pour plus d’informations :

Autonomie ?

Le gouvernement essaie de vendre comme “autonomie” ce qui s’apparente à une mise sous contrôle de l’Université conjugué à un abandon des universitaires.
Ainsi apprend-on récemment plusieurs choses :

  • Qu’une fille d’un conseiller du président Sarkozy va obtenir, de manière dérogatoire, un poste de maîtresse de conférence à Paris 4 malgré les protestations de l’UFR concerné.
  • Qu’un conseiller du président se voit parachuté professeur au conservatoire national des arts et métiers…
  • Et l’on se souvient, récemment, de la nomination faite au mépris des règles de l’évaluation scientifique, d’un certain Michel M*** à l’Institut Universitaire de France.
    Ce ne sont que trois petits exemples… mais peut-on vraiment parler d'”autonomie” ?

    Faire grève…

    Liens-socio s’arrête :

    [T]outes et tous doivent être conscients aussi que Liens Socio ne manquerait pas d’être mécaniquement une des premières victimes des réformes en cours, et en particulier de la réforme du statut des enseignants-chercheurs : Liens Socio est réalisé actuellement de façon entièrement et strictement bénévole par ses rédacteurs et ses contributeurs. Cela n’a, en soi, rien de choquant, si l’on considère, comme le stipule d’ailleurs le statut des enseignants-chercheurs, que cette activité s’inscrit pleinement dans les missions des enseignants-chercheurs, puisqu’ils ont « également pour mission (…) la valorisation » des résultats de la recherche. Mais quand le projet en vient à définir le service des enseignants-chercheurs, il le partage également entre enseignement et recherche. Point. Oubliées, non comptées, les heures consacrées à ces activités de valorisation, les innombrables heures consacrées, depuis 7 ans, à fabriquer Liens Socio, à valider et publier les nouvelles, à répondre aux nombreux courriers, à solliciter les auteurs, à envoyer les ouvrages, à publier les comptes-rendus.

    Oubliées, non comptées, et fatalement, non évaluées… La conséquence est immédiate : nous est signifié ainsi que le temps et les compétences investies dans Liens Socio ne font pas partie intégrante de notre métier. Dès lors, au moment de fixer le volume de nos charges d’enseignement, il ne sera pas tenu compte dans l’évaluation de notre activité par nos établissements, du temps passé à « faire » Liens Socio. Si comme on peut le craindre, il en résultait une augmentation de nos charges d’enseignement, Liens Socio disparaîtra…

    Toutes proportions gardées, coulmont.com est peut-être dans le même cas.

    Dernières nouvelles :
    Axel Kahn le président de Paris 5, et l’un des ex-soutiens du décret, déclare :

    “Aujourd’hui l’affaire est emmanchée de telle sorte qu’elle n’aboutira pas,” a-t-il poursuivi.
    “Puisque le président de la République a fait l’honneur d’accorder quelque poids à mon avis, il s’est réclamé de moi, qu’il m’écoute : M. le président de la République, vous n’arriverez pas à faire passer ce décret aujourd’hui et par conséquent il faut reprendre le dialogue, voir comment on évalue le métier des enseignants chercheurs, comment on valorise toutes leurs activités.”

    Les “doyens” des départements de droit se sont réunis :

    la conférence des doyens de droit se réunissait aujourd’hui à Lyon. Après un débat serré, le président de la conférence Paul-Henri Antonmattéi a été mis très largement en minorité. Sous l’impulsion notamment du doyen Gaudemet, la conférence a nettement pris position en faveur de la “ligne la plus dure” d’opposition à la réforme du statut appelant à mettre en cause la loi LRU et son application.

    Les Académiciens se rebellent :

    L’Académie des sciences souhaite faire état de la vive émotion soulevée parmi ses membres par l’appréciation portée récemment sur l’état de la recherche scientifique dans notre pays

    Des présidents d’université entrent en lutte :

    Les réformes actuelles risquant d’affecter gravement le service public d’enseignement supérieur et de recherche ainsi que les conditions de travail de ceux qui l’animent, les universitaires doivent aujourd’hui se saisir des questions qui regardent l’avenir de l’institution universitaire. Cette conférence sera l’occasion de débattre et s’exprimer sur l’ensemble de ces réformes (gouvernance, réforme du décret de 1984, masterisation, répartition des moyens, démantèlement des grands organismes, suppressions de postes, etc.) qui poussent légitimement toute la communauté universitaire à manifester aujourd’hui sa désapprobation quant à la manière dont elles sont conduites et quant aux objectifs qu’elles poursuivent. Ce sera également l’occasion d’engager une réflexion collective sur un projet alternatif pour l’université de demain.

    Et la présidente de Nanterre, lit-on dans le même article, écrit directement à la ministre : « Madame la Ministre, je vous en prie, écoutez la rumeur qui enfle chaque jour en provenance des horizons de pensée les plus divers..
    Ailleurs, des choses à lire :
    un point de vue de Dimitri Houtcieff, le site de SLRU-EHESS, où se trouve une intervention de Marcel Gauchet (pas vraiment à gauche, mais qui parle ici de “vandalisme stupide” de Pécresse et de ses “sbires”).
    Il faut aussi lire et relire l’analyse d’Olivier Beaud, qui sera à l’université P9 (“Dauphine”) lundi.
    Et enfin, un dernier lien : http://universitesenlutte.wordpress.com/.