Autour de la Saint-Valentin s’ouvre une poignée de magasins qui se consacrent à la vente de lingerie et de gadgets. On en repère l’ouverture à Lille, dans l’Ariège, dans l’Aude… Ce sont à chaque fois des petites surfaces, des petites boutiques de centre ville. La multiplication des articles fait penser à un marché en croissance… mais c’est probablement un effet d’optique.
Dans l’Ariège, à Lavelanet, d’après la Dépêche du Midi, un coin coquin fait revivre une triste rue du centre ville :
Triste la rue de Verdun (ex-rue des Marchands), avec sa majorité de rideaux tirés, magasins fermés ? Pas sûr, pas vraiment, car des commerces, il en reste encore quelques-uns et ils valent le détour, tant par l’accueil qui est réservé que par la qualité des services et produits proposés.
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Après avoir descendu quelques marches, en sous-sol, le coin coquin. « Je ne suis pas sex-toy ni poupée gonflable, je suis pour le coquin, on peut avoir tout pour s’amuser sans passer à l’extrême, se faire des mises en scène, des scénarios en tenues rêvées ou fantasmées, érotiques, sensuelles, ça met du piment. »
A Lille, dans le quartier du Vieux-Lille, a ouvert une boutique “dédiée aux plaisirs féminins, “Pink”. L’article de Nord Eclair précise :
Pour lancer son entreprise, la jeune femme a bénéficié de plusieurs dispositifs. Tout d’abord elle a été épaulée par la Mission locale de Villeneuve d’Ascq et la Boutique de gestion d’espace (BGE) l’a aidée à monter son dossier. Elle a également proposé son projet devant le Clap (Comité local d’aide aux projets) et le jury lui a accordé une aide financière de 2 500 E. Elle a pu bénéficier d’un prêt au taux zéro grâce à Initiative-clé. Des aides précieuses pour financer les nombreux travaux pour sa boutique.
On trouve aussi d’autres informations sur le site de la Mission locale. Les boutiques proposant lingerie et jouets pour adultes ne rencontrent donc pas toujours l’opposition des administrations. Et c’est peut-être quelque chose de nouveau, même si les aides financières semblent plus difficiles à obtenir pour des magasins plus “classiques” :
A l’ouest, au Havre, c’est une boutique plus traditionnelle qui a ouvert récemment, et là encore sans opposition virulente de la mairie (voir l’extrait ci-contre). Les propriétaires du magasin “Carol’Ive” ont néanmoins dû changer en partie le nom de leur boutique, de “sex-shop” en “lover-shop”. Comme les magasins précédents, ils ont eu droit à un article dans la presse locale, célébrant leur ouverture. Mais aucune mention de subvention n’est mentionnée.
Pour un autre article, sur l’ouverture d’un magasin de Dieppe, “Eros boutique”, suivez ce lien.
Si l’on arrive à repérer l’ouverture de plusieurs magasins autour de la Saint-Valentin, c’est que, pour certains journalistes : Le phénomène des cadeaux coquins est (…) bien sensible à l’occasion de cette fête des amoureux écrit Le Bien Public :
« Deux semaines avant le 14 février, les premiers clients viennent pour acheter des cadeaux pour la Saint-Valentin, remarque Elisabeth Guillaume-Reisser, gérante du magasin Erotika à Dijon. La plupart ont un budget entre 10 et 50 euros. Nous avons aussi des commandes spéciales de jeunes adultes qui veulent être sûrs d’avoir le produit désiré à temps. » Vendeuse spécialisée dans le domaine depuis 30 ans, elle explique aussi que certains clients de passage s’y prennent au dernier moment, « soit la veille ou l’avant veille ». Une tendance soutenue à Planet Dream, où Nathaly note que « l’affluence augmente jusqu’au jour de la Saint-Valentin inclus. Cette année, les gens n’hésitent pas à dépenser ».
Les éventuelles réticences des “riverains” (et des commerçants déjà sur la place) à l’ouverture de magasins sexy sont souvent passées sous silence. Dans un article de La Dépêche du Midi, sur un magasin nommé « La Tentation des anges » à Carcassonne, on trouve quand-même trace d’un petit énervement :
Ce qui est sûr, c’est que cette boutique, à peine ouverte, attise les curiosités et n’est pas du goût de tout le monde. La communauté catholique, par exemple, s’émeut de son appellation et de l’usage du mot « anges ». Il est même question d’une pétition… Pourtant Stéphane Cogan a voulu faire quelque chose de sucré, et rien de piquant. En outre, il répond à un manque. On parle souvent d’absence d’équipements sportifs, piscine, patinoire ou club-house. Eh bien pour le sport en chambre, c’est une affaire réglée !
source : l’éroti-coquin a pignon sur rue
[Mise à jour du 17 février 2009 : un article du Midi Libre sur la boutique Tentations des Anges compare cette dernière avec le sex-shops “classique” de Carcassonne.]
Dans le même ordre de protestations, un correspondant attentif attire mon attention vers un blog du magazine Le Pèlerin, dans lequel un thérapeute catholique se plaint : la radio NRJ offre des canards vibrants à des mineures pour la Saint-Valentin.
NRJ mobile offre un sex toy aux mineures
(…)ces “plus produits” sont vendus pour la saint Valentin, la fête des couples et des amoureux normalement synonyme d’un bon et heureux moment partagé ensemble. Avec son calendrier et son sex toy, NRJ Mobile renvoie chacun vers des “plaisirs” tristement solitaires. Elle est glauque la saint Valentin avec NRJ Mobile !
Si les ouvertures de magasins sont souvent annoncées dans la presse locale, les fermetures le sont beaucoup moins. Or déménagements, mutations, envie d’ouvrir un nouveau commerce… conduisent nombre de ces petites boutiques à fermer. Une correspondante (du Sud de la France) m’annonce par exemple récemment :
« Aujourd’hui, je vends non seulement un bail commercial, mais aussi un stock et le plus important : une clientèle! »