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Deux petits articles

Parce que j’en suis l’auteur, je signale deux petits articles sur les prénoms :

  1. Des prénoms invisibles, sur les prénoms qui n’apparaissent pas souvent dans les relations sociales, que ce soient les “deuxièmes prénoms” ou les prénoms de l’état civil (quand le prénom d’usage diffère). Dans La Lettre de l’enfance et de l’adolescence
  2. Changer de prénom, toute une histoire ! dans un hors-série du magazine Sciences humaines

Et je signale aussi :

  1. 78140 Vélizy-Hills. L’Amérique de la banlieue Ouest dans Vice : quelques portraits de Kévin et Brenda
  2. ♥ Guillaume ♥ Pénélope (y a-t-il jamais des noms de familles dans les cœurs ?)
  3. Bonjour monsieur T. Rex

Interview (radio suisse)

La Radio-télévision suisse a diffusé ce matin une interview autour de mon livre, Sociologie des prénoms (La Découverte, 2011), dans le “Journal du samedi”. Si vous étiez en Suisse et réveillé vers 8h, vous avez pu l’entendre. Pour tous les autres, voici le lien pour écouter l’interview, ou, directement, un lien vers le fichier mp3 de l’interview.
Jeudi, sur France Culture à 15h, ce sont les liens entre prénoms et droit qui seront abordés, avec Antoine Garapon, dans l’émission Le Bien commun.
 
Rappel : Il est encore et toujours possible d’acheter Sociologie des prénoms sur amazon, ou dans une librairie indépendante ou ailleurs…

Le prix lycéen du livre d’économie et de sciences sociales

Oh, voici Sociologie des prénoms sélectionné pour participer au Prix lycéen du livre de SES. Quelles sont ses chances d’emporter le prix ? De très sérieux concurrents sont aussi dans la sélection.
À ma gauche mon collègue du département de socio de Paris 8, Nicolas Jounin — et alii avec « On bosse ici, on reste ici ». La Grève des sans-papiers : une aventure inédite. À ma droite, mon ancien “co-jury” du concours d’entrée à l’ENS, Coulangeon, avec Les métamorphoses de la distinction. Inégalités culturelles dans la France d’aujourd’hui.

Mais aussi du Pialoux & Corouge Résister à la chaine. Dialogue entre un ouvrier de Peugeot et un sociologue, du Gojard (Le métier de mère) et un livre intriguant que je devrais lire, Sandrine Rousseau, François-Xavier Devetter, Du balai. Essai sur le ménage à domicile et le retour de la domesticité.
Beau programme de lecture en perspective.

Des sociologies

Nuit (sociologie de la) :

  • Le temps implicite dans lequel se déroule la sociologie, c’est le jour. Quand la nuit est abordée, c’est en tant qu’objet spécifique. L’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR) vient de publier une étude sur la nuit à Paris. Avec de nombreuses cartes. De quoi comprendre que la nuit, tous les chats ne sont pas gris.

Où étudier ? :

  • La T.U Chemnitz recommande Harvard et Paris 8 :

    (Entre nous, là, entre nous, parce que personne n’écoute : c’est la preuve non seulement que, “on the internet, nobody knows you’re a dog”, mais aussi que WordPress est vraiment apprécié par les moteurs de recherche — il est “S.E.O. friendly” — et enfin qu’un site de département “vivant” peut multiplier la surface réputationnelle).

Naturalisation de l’arbitraire :

  • Et si les hommes avaient leur règles : « Les soldats, les politiciens conservateurs et les fondamentalistes religieux citeraient les menstruations (et dans menstruation il y a “men”) comme preuve que seuls les hommes peuvent s’engager dans l’armée (“tu dois donner du sang pour prendre celui des autres”), »

Et quelques liens dans le désordre le plus artistique :

Et je terminerai par une photo : par une sorte de coïncidence, j’ai reçu le même jour les preuves de deux publications auxquelles j’ai participé.

Un ouvrage collectif, paru chez Beauchesne, étudie la figure de David et Jonathan [lien amazon]. J’ai écrit, avec Céline Béraud, un chapitre sur les usages qu’en ont fait les associations homosexuelles aux Etats-Unis et en France. Dans le Dictionnaire des faits religieux [lien amzn], j’ai écrit une notice un peu marginale (par rapport à celles de Céline, qui étaient, elle s’en souvient, Prêtre, Clergé(s) et Vocation religieuse).

Politique sociologique

L’on trouve en ligne la composition du nouveau comité de rédaction de la Revue française de sociologie. J’y repère l’entrée de mon collègue de Paris 8 Camille Peugny (et futur camarade de bureau, quand les travaux seront réalisés rue Pouchet) et de mon condisciple de l’ENS Olivier Godechot.
Ce comité est maintenant composé de 8 femmes sur 25 membres : la tierité est atteinte, la parité est pour bientôt. Je suis trop paresseux pour repérer les autres caractéristiques (“provinciaux” / “parisiens” ; “rang A” / “rang B” ; “CNRS” / “Université”) ni même pour comparer l’ancien et le nouveau comité.

En revanche, je me suis amusé à repérer quels laboratoires étaient dans quelles revues :

Il y a des labos centraux et d’autres moins… Mais il me faudrait d’autres données, sur d’autres revues.

Mise à jour : un beau PDF avec 13 revues (RFS, ARSS, politix, sociétés contemporaines, sociologie, socio du travail, travail genre société, cahiers du genre, regards sociologiques, revue fra de socio-éco, genèses et l’année sociologique) : reseau des revues

Publier en anglais

Une étude intéressante, rédigée par Yves Gingras et Sébastien Mosbah-Natanson, La question de la traduction en sciences sociales [PDF]
s’intéresse aux effets de la publication en anglais de la revue française de sociologie et de la revue Population.
A partir d’une méthode bibliométrique, les auteurs étudient « l’effet en termes de citations de cette stratégie linguistique dans les années qui suivent sa mise en œuvre, comparant ainsi un « avant » et un « après » de la visibilité de la revue »
Un premier résultat de l’étude est contre-intuitif : « les sociologues et les démographes français s’insèrent largement dans le champ scientifique international en publiant directement en anglais, en particulier depuis les années 1990. […] [Cependant] La stratégie linguistique mise de l’avant par Population et la Revue française de sociologie repose, entre autres, sur l’idée selon laquelle la démographie et la sociologie françaises, c’est-à-dire les sociologues et démographes français, seraient mal connues à l’étranger, idée pour le moins discutable ».

Quand l’étude se penche sur la revue Population, les choses deviennent intéressantes. En publiant tous les numéros en français et en anglais (il y a deux éditions), « l’objectif [était] de donner à la revue une meilleure position dans le champ international des revues de démographie.» Mais ce « n’est pas nécessairement compatible avec celui de faire connaître à l’étranger les travaux français, à moins de faire augmenter le nombre d’articles par numéros ou d’accroître le nombre de numéros publiés par année » car ce qui s’est passé, c’est une diminution du nombre d’articles publiés par des chercheurs “français” (repérés par leur adresse professionnelle).

Sur la Revue française de sociologie, les auteurs concluent sur :

les limites de l’effet-traduction pour la Revue
française de sociologie
, limites qui ne renvoient pas seulement à un problème de diffusion et donc de visibilité de la revue dans son édition anglaise mais aussi, plus largement, aux pratiques de citation à la revue dans les sciences sociales de langue anglaise, pratiques qui, à leur tour, renvoient aux intérêts de connaissance qui animent les chercheurs anglo-saxons ou non francophones qui citent la revue.

Un collègue à qui j’ai forwardé cette étude me répondait ces lignes (et ne pouvant dire mieux ou même aussi bien, je recopie) :

Ce qui prouve, une fois de plus, qu’il faut faire un double effort de traduction pour publier en anglais: au dela de la langue, il faut s’inscrire dans un espace de discussion aux enjeux et formes épistémologiques propres (cf. notre absence d’interet pour 90% des articles de socio US).

Liste de choses futiles (21)

Ah ce qu’on découvre quand on s’égo-google…
teletpsstarUn de mes articles a été traduit en italien : Gli omosessuali e le chiese cristiane degli Stati Uniti. [Pour mémoire l’article original se trouve ici] ♪ Indice H ♬ Facteur d’impact ♬♯
Un autre article est cité dans Espaces de pacs [pdf], un article de deux géographes. ♪ Indice H ♬ Facteur d’impact ♬♯
J’espère que vous avez remarqué que j’apparaissais (juste une citation, pas en photo) dans GQ Magazine de septembre… ♪ Indice H ♬ Facteur d’impact ♬♯
Une journaliste est venue me filmer pour une émission : tout est fait par une seule personne maintenant : caméra, lumière, son, questions… Le reportage devrait être diffusé d’ici un mois ou deux… ♪ Indice H ♬ Facteur d’impact ♬♯
*
Et ailleurs dans le monde…

  • Il paraît que les politistes françaises seraient trente à tenir un blog (elles sont en tout cas nombreuses sur facebook).
  • Suivez-vous les écrits d’un des quinze sociologues à avoir un blog, le Panda Sociologue sur 52articles.wordpress.com ? Je crois commencer à savoir “d’où il parle”. Du moins, je me fais une idée : les revues citées (Sociologie du travail, RFS, Sociologie pratique) m’incitent à le placer, si il est normalien, du côté de l’ENS Cachan (et pas du tout Ulm ou LSH-Lyon). Je ne le vois pas en province (ni à Bordeaux, ni à Aix, ni à Nantes). Peut-être à P10. Un IEP de province ou de Paris ? non, pas vraiment. Qu’il utilise Firefox ne m’étonnerait pas. Le Panda pourrait fort bien être plusieurs : un couple de Pandas se dissimulant sous un pseudonyme (Pandore et Damien ?)…
    Et vous, avez-vous une idée sur le Panda ?
  • L’évaluation, c’est la qualité, et des bureaux aussi

    Sur la liste de diffusion publique de l’Association des sociologues enseignants du supérieur (ASES) on peut lire les lignes suivantes, au sujet du mouvement de protestation universitaire et des conséquences de l’évaluationite :

    il me semble que l’ASES ne devrait pas être absente de ce débat. En effet, d’après les classements de l’AERES, écrire un livre maintenant ça ne compte plus. Pour preuve, une jeune collègue de mon labo, qui a publié un livre chez Odile Jacob, a été considérée comme non publiante. Fort de cette évaluation, le président de l’Université a essayé de lui retirer son bureau! Les luttes, encore isolées, des collègues sociologues contre la vision de l’évaluation qui tend à s’imposer méritent vraiment d’être soutenues. Donc qui s’y colle?
    source

    Voilà une conséquence infortunée du travail de l’AERES (l’agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) et du classement des revues en “A”, “B” et “C” : dans cette université à courte vue, qui n’est ni Paris 8, ni Paris 10, les chercheurs jugés “non publiants” se voient privés de bureaux. Ecrire des livres, ça ne rend plus “publiant”. Avoir un article accepté dans “Annales Histoire Sciences sociales” si on est sociologue ou économiste, c’est être “non publiant”. Et comment “améliorer la recherche”, dans l’esprit même de la direction de cette université ? En piquant les bureaux des chercheurs…

    J’ai eu l’occasion de vérifier (par croisement des sources) l’information ci-dessus… mais je n’en connais pas d’autres. Il serait bon que les informations remontent et ne restent pas confinées aux discussions de vive voix.

    Mise à jour. Je lis tardivement sur evaluation.hypothseses.org un texte de Sophie Roux : « un certain nombre de mesures convergent actuellement dans le même sens, à savoir déposséder les savants non seulement du fruit de leur travail, mais aussi des conditions matérielles qui leur permettront d’exercer décemment leur travail »