L’espace de la multidisciplinarité
Entre 2015 et 2020, environ 11000 postes d’enseignants-chercheurs ont été ouverts au recrutement (dans ce qu’on appelle la “session synchronisée”). Une partie de ces recrutements, environ 2000, sont des postes multidisciplinaires. Les universités cherchent par exemple à recruter un.e anthropologue qui soit aussi spécialiste d’histoire ancienne. Ou un.e géographe urbaniste. En gros, la multidisciplinarité concerne 20% des recrutements, ce qui semble assurer à la fois l’existence des disciplines et l’exigence de transferts entre disciplines.
Bien entendu ces postes multidisciplinaires sont rarement des postes de “littérature française et science du médicament” ou d'”urbanisme et astrophysique”. On peut alors mettre en lumière les proximités disciplinaires. Dans le graphique suivant, les lignes indiquent des postes ouverts dans deux sections. Il y a ‘beaucoup’ de postes qui sont “Mathématiques et Mathématiques appliquées” ou “Géologie et géodynamique”, ou “Géographie et urbanisme”, quelques uns en “psychologie et neuroscience” ou entre économie et gestion. La taille des points dépend du nombre total de postes ouverts entre 2015 et 2020 (que les postes soient monodisciplinaires ou pluridisciplinaires).
Il peut y avoir des choses bizarres : comme dans tout fichier administratif, parfois, un “17” devient un “71” et un “11” devient un “1” suite à des coquilles. Cela pourrait expliquer les liens entre “Science de l’éducation” et “Milieux denses”, qui me semblent étranges. [Vérification faite, ce n’est pas étrange, ce sont des postes dont le profil indique “Didactique des sciences”.]
Les couleurs, issue d’un algorithme de recherche de communautés, placent ensemble des disciplines qui ont plutôt tendance à partager des postes entre elles plus qu’avec les autres.