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Archives de la catégorie : 'prénoms'

Une fontaine de jouvence

names-smallNames, une revue d’onomastique, vient de publier un article sur les changements de prénom en France. Un article court, qui développe une idée simple : les changements de prénom, même s’ils impliquent très très souvent des descendants de migrants, ne sont pas que des manifestation d’un rapport aux identités nationales. Très souvent, celles et ceux qui changent de prénom prennent un prénom plus jeune : Mauricette devient Léa.
Les travaux de Besnard, Desplanques et Grange ont montré la relation qui existe entre “avance temporelle” sur la mode et position sociale : cadres, professions des arts et du spectacle, bourgeoisie du Bottin mondain choisissent des prénoms en avance sur la mode plus souvent que d’autres milieux sociaux. Prendre un prénom “plus jeune” revient alors souvent à prendre un prénom en avance sur le pic de la mode (du moins par rapport au moment de la naissance).
Mais les demandeurs n’explicitent jamais cette demande de rajeunissement : elle n’apparaît ni à l’audience, ni dans les requêtes (rédigées par les avocats). Elle apparaît parfois dans certaines attestations, écrites par les amis, mais uniquement dans quelques cas (ceux des prénoms féminin en —ette, explicitement décrits comme anciens et démodés). C’est la simple agrégation statistique (sur plusieurs centaines de cas) qui fait apparaître ce fait social : changer de prénom, c’est se baigner dans la fontaine de jouvence, mais sans jamais le dire.
L’article : Baptiste Coulmont. “Changing One’s First Name in France: A Fountain of Youth ?” Names. 2014, 62(3), 137-146, DOI : 10.1179/0027773814Z.00000000080

Vendre la mêche

Chaque année, le Figaro publie un livret contenant la liste des vingt prénoms les plus donnés, l’année précédente, aux bébés dont la naissance a été annoncée dans le “Carnet du jour”.
Ces annonces de naissance sont anciennes, dans Le Figaro. Ci-dessous un exemple datant de novembre 1942 :
figaro-naissance194211
[L’on remarquera que, dès cette époque, les grands-frères et les grandes-sœurs étaient mises en scènes comme locuteurs de l’annonce.]
Dans ces annonces, la bonne bourgeoisie et l’aristocratie lectrice du Fig’ rend publique ses alliances et la production régulière d’héritiers et d’héritières. L’agrégation des actions d’Untel et de d’Unetelle peut publiciser certains des signaux d’appartenance. Il en serait ainsi de l’adresse (le Quinzième, mais attention, le “bon Quinzième”), des titres (“Vicomte”), etc…
Il en va de même des prénoms :
carnet-prenoms-2013-2014
Rien que de très classique me direz-vous (et là, c’est votre bon goût bourgeois qui parle). Avec quelques étrangetés. Il en est ainsi du prénom “Amicie”. Prénom très rare, qui n’a jamais été donné à plus de 30 enfants par an au cours du XXe siècle. Mais prénom de classe. Un exemple : parmi les électrices parisiennes, l’on trouve une poignée d’Amicie, et la moitié d’entre elles ont une particule. Sachant qu’il n’y a que 2% de porteurs de particules parmi l’électorat parisien, je vous laisse calculer le taux de surreprésentation. Près des 2/3 des Amicie résident dans le 15e, le 16e ou le 17e arrondissement. Et 80% des Amicie portent aussi le prénom “Marie”. [Sur twitter, l’on trouve aussi quelques Amicie particulées 1, 2 3 4…]
S’il entre dans le “Top 20” du Figaro, c’est peut-être déjà l’indice d’une trop grande diffusion : le signal perd de sa discrétion.

Que faire avec ses Saints ?

Les Saints disparaissent de la scène publique. De moins en moins de bébés reçoivent, à la naissance, un prénom inscrit dans le calendrier liturgique français.
saints-chute
Mais les Saints se maintiennent à un niveau supérieur à 30% des naissances jusqu’au début des années 2000. Le Saint pourrait donc être un indicateur intéressant : il capture de l’âge, de l’origine nationale, et peut-être des orientations culturelles (il me semble clair que la liste des Saints catholiques n’est pas une liste à l’attrait universel).
La proportion d’électeurs (et d’électrices) avec un prénom de Saint (ou de Sainte) dessine donc un espace parisien bien connu. Les Saints s’exhibent dans le septième arrondissement, dans toute leur gloire. Ils sont plus discrets dans le dix-neuvième.
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Les Saints n’ont pas perdu toute leur efficacité : ils font encore de l’effet. Le jour de la Saint-N (quel que soit le prénom de Saint), il va naître en moyenne 1,7 fois plus de bébés portant ce prénom (avant 1970) que lors du reste de l’année. On passe à 1,35 fois plus pour les bébés nés après 1970. Les Saints perdent quand même en efficacité.

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[Note : l’effet est massif, mais concentré sur une journée. Prenons le prénom “Zyxtof” : il va naître, chaque jour de l’année, en moyenne 0,27% des Zyxtof de l’année. Le jour de la Saint-Zyxtof, il naîtra 0,37% des Zyxtof de l’année. Ce qui fait que les Zyxtof ont quand meme 99,6% de chance de naître ailleurs que le jour de la Saint-Zyxtof.]
Signe de sécularisation ? de dissociation du catholicisme et de la nomination ? La conférence des évêques semble être consciente d’un retournement de civilisation : si l’on ne montre plus ses Saints, il faut amener les Saints en face des demandeurs. Sur le site “nominis.cef.fr“, il est ainsi possible d’entrer un prénom (Kaicy ? Stanley ? Jennifer ?) et de trouver le Saint associé. L’Eglise rattrape ainsi l’exubérance parentale, en proposant [principalement aux grands-parents, me dit-on] l’association à une lignée croyante a posteriori. N’ayez pas peur : vous avez tous des Saints !

Sur ce, puisque nous sommes le 13 mai, bonne fête à toutes les Fatima !

Les Noël naissent-ils à Noël ?

Les listes électorales donnent accès aux prénoms et à la date de naissance des électeurs. Il est ainsi possible d’étudier le lien entre certaines fêtes et le choix de certains prénoms. Commençons par Noël et Pascal.
J’ai retenu la date de naissance de tous les électeurs et électrices qui avaient un “Noël” parmi leurs prénoms : Noël, Jean-Noël, Marie-Noelle… sont, pour ce qui me concerne, des “Noël”.
Et ce que l’on constate, c’est que le jour de Noël est un jour de naissance particulier pour les Noël :
noel
Mais les choses évoluent au cours du siècle. 37% des “Noël” né-e-s avant 1935 sont né-e-s à Noël (c’est à dire entre le 23 décembre et le 27 décembre), ce n’est plus le cas que de 25% de celles et ceux qui sont nées entre 1935 et 1961. Et les Noël nés après 1979 que sont que 10% à être nés autour de Noël.
L’examen de la même relation avec les Pascal est plus complexe, car la date de Pâques change chaque année. Heureusement, il existe une fonction de la library timeDate, dans R, pour donner la date de Pâques. Et une partie des Pascal (et des Pascale, et des Marie-Pascale) naissent en effet à Pâques.
pascal
L’évolution est similaire à celles des Noël (mais en partant d’un niveau moins haut) : 13% “Pascal” nés avant 1950 sont nés à Pâques (plus ou moins 2 jours). Ce n’est plus le cas que de 6% des Pascal nés après 1981. Sur une période de 5 jours, s’il n’y avait pas d’attirance entre prénom et date, il aurait du naître 1,4% de Pascal ou de Noël à Pâques ou à Noël.
Il me reste maintenant à récupérer la liste des Saints-du-jour (en scrapant le site Nominis de la Conférence des Evêques) pour voir si le lien repéré ici pour deux dates est aussi repérable pour la Saint-Cunégonde et la Saint-Geoffroy.

En tout cas, ça a l’air de marcher pour la Saint-Valentin :
valentin

et pour quelques uns des prénoms les plus fréquents sur les listes électorales :
prenoms-pics80
cliquez pour voir en plus grand

Certains prénoms exhibent un saint (Michel, Marie, Jean, Daniel, Sébastien…) d’autres semblent plus également distribués sur l’année (Alain, Sarah…).

Les prénoms mixtes

Peu d’enfants naissent, en France, avec un prénom mixte, androgyne ou épicène. Les parents tiennent à marquer un genre. L’évolution de la proportion d’enfants nés en France avec un prénom mixte, au cours du dernier siècle, est intéressante.
Au milieu du XXe siècle, Dominique est un prénom à la mode, donné aussi bien aux garçons qu’aux filles [dans le Nord plutôt aux garçons et dans le Sud de préférence aux filles]. C’est ce qui explique la forme de la courbe.
Si l’on enlève “Dominique”, la tendance, de 1900 à 1980, est à la diminution de la proportion d’enfants au prénom androgyne.
proportion-epicenes
Mais depuis 1980, la tendance est à l’augmentation : de plus en plus fréquemment, les garçons (et les filles) reçoivent un prénom donné dans des proportions non négligeables, aux filles (et aux garçons). Ce n’est pas du à un seul prénom, c’est dû à la multiplication de petits prénoms, peu donnés, comme Andrea, Charlie, Eden, Louison ou Sasha (donnés tous à plus de 200 garçons ou 200 filles, mais qui ne sont jamais donnés à plus de 1100 bébés).
Le groupe des porteurs de prénoms épicènes est devenu, depuis les années 1970, un groupe paritaire. Dans la première partie du XXe siècle, les prénoms mixtes dessinent un groupe principalement masculin. Les prénoms mixtes sont avant tout des prénoms masculins qui contiennent une proportion minoritaire de filles (elles portent des “prénoms de garçon”). Depuis une trentaine d’années, le groupe est composé à quasi égalité d’hommes et de femmes.
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Un peu en avance

De nombreux travaux ont montré que, s’agissant des prénoms les plus fréquents, les cadres étaient “en avance” sur le reste des professions et catégories socioprofessionnelles. Des parents cadres vont avoir tendance à donner des prénoms un peu avant que des parents “professions intermédiaires” ou “employés” ne donnent les mêmes prénoms.
L’avance sur la mode peut-elle alors être prise comme indicateur indirect de position sociale ?
À partir des listes électorales parisienne, j’ai comparé, pour chaque “premier prénom”, l’année de naissance de l’électeur et l’année pendant laquelle son prénom atteint son rang le plus élevé. Ainsi un électeur prénommé Matthieu, né en 1979, sera considéré comme “en avance” de dix ans sur la mode (le prénom “Matthieu” atteint son meilleur rang national en 1989). On peut faire cela pour le million d’électeurs et d’électrices né-e-s en France et inscrit-e-s à Paris. Les prénoms très rares posent problème, car les données disponibles ne permettent pas de calculer l’année de leur “pic”. C’est le cas pour 8,3% des électeurs/trices.
La carte suivante montre, à l’échelle du bureau de vote, quelle est la proportion d’inscrits dont le prénom est au moins 3 ans “en avance” sur le pic.

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On remarquera aisément que les quartiers de Paris les plus “bourgeois” sont aussi ceux où les prénoms sont les plus fréquemment “en avance”. Comme si la mode pouvait naître dans un coin caché du septième arrondissement et essaimer, ensuite, dans le reste du corps social.

Marie, Marie, Marie : d’un genre trouble, classique et classant

Quoi de plus classique que le prénom « Marie » ? Quoi de plus classant que le prénom « Marie » ? Mais que classe Marie ? La classe ou le genre ?
En s’appuyant sur les listes électorales parisiennes, il est possible d’explorer certains des usages sociaux de ce prénom, à Paris du moins.
Depuis la fin des années Trente, ce prénom (sous la forme simple « Marie » ou sous la forme composée « Marie-Prénom ») est de moins en moins choisi par les parents. Il reste plus fréquent chez les familles “à particule” : deux fois plus fréquent chez les porteuses de particules que pour l’ensemble des électrices. C’est un “classique” certe, mais un classique en crise.
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Il n’en va pas de même en deuxième, troisième, quatrième… sixième position. Si appeler sa fille « Marie » est d’un classique un peu démodé (« c’est d’un classique… »), appeler sa fille « Domitille, Marie » l’est moins. En positions secondaires, « Marie » n’est pas en crise. Les électrices nées récemment exhibent plus souvent que les électrices nées vers 1970, sur leur carte d’identité et leur carte d’électrice, le prénom secondaire “Marie”. Et les électrices à particule, depuis le début du XXe siècle, sont de manière croissante des « Marie secondaires ». Elles le sont, en moyenne, 4 fois plus fréquemment que l’ensemble des électrices.
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Et à cette position secondaire, pour les familles à particules, « Marie » n’est pas marqueur de genre. Les hommes électeurs à particule ont aussi souvent « Marie » comme deuxième prénom que les électrices à particule. Ce n’est pas le cas de l’ensemble des électeurs hommes, qui, certes, ont assez souvent une « Marie » dans l’ensemble de leurs prénoms, mais beaucoup moins que les électrices.
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Féminin en première position, aristocratique en seconde position : Marie est toujours utile.

Versatile « Marie »

À la fin du XIXe siècle, Marie était dans le “top 20” des prénoms les plus donnés aux garçons. Souvenons-nous, par exemple de Marie Koenig, connu sous le prénom de Pierre. Ou de Marie Revillon, connu sous le nom de Michel Tony-Revillon.
Mais ce prénom cesse rapidement d’être donnés aux bébés de sexe masculin. Du moins en première position. Car « Marie » est versatile. On trouve des Louis-Marie et Jean-Marie, des Hubert-Marie et autres Pierre-Marie. Mais l’on trouve aussi des “Louis, Marie, Octave” ou des “Charles, Marie, Geoffroy”.
Et Wikipedia nous dit vaguement que « dans certaines familles catholiques, le prénom Marie sera systématiquement choisi pour premier ou deuxième prénom, même pour un garçon, en hommage à la Vierge Marie. »
Choisir « Marie » en 2e, en 3e ou en 7e prénom permettrait de signifier (en quasi-cachette, mais administrativement) une forme de catholicité. Possible, mais cela reste à creuser.
Il est possible, dès maintenant, de cartographier des « Marie-hommes », à partir des listes électorales à Paris :

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Les arrondissements dans lesquels on trouve le plus de Marie-hommes (Marie étant ici utilisé sans “tiret” et après le premier prénom) sont les 7e et les alentours du Parc Monceau (8e et 17e). 16e, 15e, 6e suivent. Les arrondissements plus populaires, 18e, 19e, qui comptent aussi peu d’électeurs à particule, comptent peu de Marie-homme.
Difficile en l’état de valider totalement l’hypothèse de Marie comme signal catholique. Mais comme signal bourgeois, peut-être un peu plus.

Note méthodologique : la carte compare entre eux uniquement les hommes ayant plusieurs prénoms (car la probabilité d’avoir “Marie” en second prénom est nulle quand on n’a qu’un seul prénom). Une comparaison entre les porteurs du prénom Marie et tous les hommes (quel que soit le nombre de prénom) ne change pas la distribution.

Mise à jour : une version précédente de la carte était basée sur des données inexactes.

Avoir un prénom, changer de prénom

Vous arrivez ici peut-être après m’avoir vu dans une émission de télévision. Pour vous guider, voici quelques liens :

  1. Quelques réflexions sur les changements de prénom
  2. Exploration interactive : Les prénoms, reflet de l’origine sociale ? Les prénoms et le bac
  3. Présentation de mon livre Sociologie des prénoms
  4. un CV, si diplômes et titres vous intéressent

La plupart de mes articles sont en accès libre (sauf certains des plus récents) qu’ils portent sur le vote par procuration, ou l’affaire Olesniak (du nom d’une concierge qui, en 1969, projetait des films interdits dans sa loge.

Jeux d’identité

La promotion du Nouvel an de la Légion d’honneur contient une liste nominative intéressante.
Les seconds et troisièmes prénoms — prénoms invisibles — y sont révélés dans toute leur splendeur. L’historien Christophe Prochasson, chevalier, s’appelle aussi René et Eugène : « M. Prochasson (Christophe, René, Eugène), recteur de l’académie de Caen ; 31 ans de services. »
D’autres choix parentaux apparaissent aussi : « Mme Ferroud, née Biju-Duval (Clotilde, Marie, Jeanne-d’Arc), directrice de la recherche au Conservatoire national des arts et métiers ; 27 ans de services. » Jeanne-d’Arc, un beau prénom ? Plus facile à porter que le 3e prénom de Mme la secrétaire de chef de poste, « Mme Renoux, née Lala Harisoa (Fidèle, Marie, Hermine de Jésus) ». En l’honneur de qui a été prénommée « Mme Sabatier, née Terme (Marie-Louise, Thérèse, Napolie) » ? Probablement en l’honneur de Zaza Napoli… ou plus probablement en l’honneur de Napoléon (qui épousa Marie-Louise [i.e. Maria Ludovica Leopoldina Francisca Theresa Josepha Lucia…]).
La liste nominative montre aussi la fluidité onomastique : de nombreux légionnaires utilisent comme façade publique un nom ou un prénom qui peut ne pas se trouver sur l’acte de naissance (l’invisible étant souvent, ici, l’identité civile). Les alias apparaissent aussi splendides que les seconds prénoms. Voici une sélection :

M. le Prof. Scheid (Jean, Nicolas, Léon dit John)
Mme Weygand, née Didier (Nicole, Jeanne, Marie dite Zina)
Mme Chrétien, née Manfredi (Lowely dite Lovely)
Mme Puybonnieux, née Boussarie (Alice, Renée dite Renée)
Mme Schmid (Lucile-Marie, Caroline, Michèle dite Lucile)
Mme Vernant, née Naïman (Danielle dite Dinah)
M. Chalhoub (Antoine dit Anthony)
M. Obadia (Amram dit Victor)
Mme Shan (Xiao-Yang dite Michelle)
Mme Rastoin (Nathalie, Catherine, Marthe dite Natalie)
Mme Errécart (Marie-Thérèse, Marcelle dite Maïté)

mise à jour : 622 légionnés et plus de 1450 prénoms. Les prénoms les plus répandus cette année sont :

Prénom Nombre
Marie 84
Jean 39
Pierre 38
Jacques 28
Michel 28
François 25
Henri 24
Louis 23
Philippe 21
Claude 18
Jeanne 18
Alain 17
Bernard 17
Françoise 17
Dominique 15
Anne 13
Gérard 13
Jacqueline 13
Marcel 13
René 13
Yves 13
André 12
Christine 12
Geneviève 12
Hélène 12
Joseph 12
Marguerite 12
Michèle 12
Paul 12
Robert 12
Jean-Pierre 11
Christian 10
Isabelle 10
Patrick 10