Statistiques futiles
Le site de vente par correspondance amazon.fr a un outil formidablement addictif, le “Amazon sales rank”, qui propose, pour chaque livre, son rang parmi les ventes. Ce chiffre est recalculé en gros toutes les heures et ne dit rien du volume des ventes. J’imagine que la librairie mondiale de Seattle a créé cela dans le but unique de scotcher les auteurs à des statistiques inutilisables…
L’algorithme à l’origine de ce chiffre est, bien entendu, secret-secret, mais plusieurs personnes ont essayé de reverse-engineerer. L’on trouve ainsi sur internet diverses explications en anglais, ou autres explications en anglais. Le travail le plus conséquent est celui de ces chercheurs du MIT : Consumer Surplus in the Digital Economy: Estimating the Value of Increased Product Variety at Online Booksellers.
Des services payants ou gratuits, mais restreints à la version “dot com” d’amazon, permettent de suivre l’évolution de son “sales rank” (pour un exemple, voir titlez.com). Je n’ai rien trouvé s’appliquant à la version “point fr” de la librairie…
Un peu de bidouillage (nécessitant l’apprentissage rapide de “cron” et le débroussaillage d’un peu de “php”) m’a permis d’installer un suivi quotidien automatique de mon Classement parmi les ventes Amazon.fr, pour le livre “Sex-shops, une histoire française. Les résultats sont reproduits, pour les dernières semaines, sur ce graphique :
Rang sur amazon.fr du livre “sex-shops, une histoire française”
L’échelle du graphique est logarithmique principalement en raison des effets de seuils produits par les calculs amazoniens : si vous êtes dans les environs du rang 100 000, un seul achat vous propulse vers le rang 2 000; un autre achat dans les 24h qui suivent et vous passez au dessus du rang 1 000. Mais si, les jours suivants, les achats ne se répètent pas, le livre retombe, progressivement et logarithmiquement, dans les profondeurs du classements. Il y a quelque chose de heartbreaking de voir son livre retomber, rapidement, dans les 5 000, les 10 000… À peine 10 jours et tout est dépeuplé.
Quelques événements médiatiques peuvent ainsi générer une poignée d’achats, sans que ces derniers ne conduisent à une stabilisation haute du rang (à cause de la dégénérescence très rapide de ce dernier, et son absence relative de prise en compte de l’histoire passée). Mon passage récent sur France Culture n’a pas encore, d’ailleurs, fait exploser les ventes (c’est certainement que vous n’avez pas écouté l’émission : elle est disponible en mp3 ici…).
1 commentaire
Un commentaire par Etienne (01/06/2007 à 19:46)
Ah, le commerce en ligne…
http://www.youtube.com/watch?v=HYokLWfqbaU&NR=1